14 Oct

Junk love, de Chaeman. Editions Casterman. 18 euros.

D’un côté, Ho-gyong, une jeune apprentie comédienne qui, en attendant le succès et l’argent qui va avec, pose nue dans les ateliers de peinture. De l’autre, Min-gyu, un étudiant en droit ou plus exactement un ex-étudiant qui, en attendant de reprendre sa vie en main, papillonne, travaille et couche par-ci par-là. Ho-gyong et Min-gyu vont se rencontrer dans un forum de discussion sur le net et se donner finalement rendez-vous dans un bar. Ce n’est pas le coup de foudre, loin de là, mais Min-gyu finit par s’installer chez la jeune-femme, une semaine, le temps nécessaire juge-t-elle sévèrement pour « dépenser mon fric, utiliser mes affaires et profiter de mon corps ». Et puis Min-gyu est reparti laissant Ho-gyong seule… Seule et en manque. Mais en manque de quoi ? De Min-gyu ? D’amour ?  Ou de ce petit jeu qu’ils avaient instauré tous les deux autour de la nourriture ? Porc à la sauce aigre-douce, nouilles tchajang, crêpes, gâteau à la crème, soupe d’algues… l’un et l’autre ne manqueront finalement pas une occasion de se retrouver autour d’un bon repas. Mais de là à se dévoiler et à assumer leur relation, leurs sentiments….

Pour son premier long récit, la coréenne Chaemin explore les sentiments amoureux avec un récit contemporain tout en douceur, en finesse et en sobriété. Pas de coups d’éclat entre les amants mais un morceau de vie rythmé par les séparations, les retrouvailles, les déceptions, les joies, les interrogations, les non-dits et les repas. Précédemment, l’auteur a participé à deux albums collectifs parus dans la même collection Ecritures de Casterman : Corée et Quelques jours en France. Un album très agréable à déguster sans modération ! E.G.