Un soleil implacable, des façades décrépies, quelques voitures américaines que l’on croirait tout droit sorties de vieux films américains… Direction La Havane pour ce polar latino-américain écrit par un Uruguayen installé à Cuba depuis les années 60 : Daniel Chavarria. Et sous le soleil exactement, une jeune femme, Alicia, spécialisée dans la traque des riches touristes histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards. Cadeaux contre câlins, voilà sa devise jusqu’au jour où Alicia tombe sur Juanito, un cadre mexicano-canadien beau comme Delon travaillant dans le tourisme. Tombant littéralement sous le charme, Alicia accepte d’aller beaucoup plus loin avec lui. Beaucoup trop loin ! Un polar chaud, très chaud, adapté en bande dessinée par l’une des plus belles plumes du genre, le sieur Matz, que le grand public a pu découvrir à travers des séries comme Le Tueur ou Du Plomb dans la tête.
On change radicalement d’atmosphère. Adieu la Caraïbe, bonjour la Suède, Stockholm plus précisément, le 13 novembre 1967. Par une nuit pluvieuse, des policiers découvrent dans un bus accidenté un véritable carnage. Huit personnes tuées par balles et une survivante. Pas pour longtemps ! Aucun indice, aucun mobile, pas de revendication… et la présence parmi les victimes d’un officier de police qui n’avait à priori absolument rien à faire là. Pour le commissaire Martin Beck, chargé de l’enquête, l’affaire ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices. Avec ses hommes, il entreprend l’identification de chaque victime et étudie minutieusement leur passé respectif. C’est là, précisément dans ce passé, qu’il finit par trouver des explications… Avec un graphisme inhabituel pour un polar mais finalement très séduisant, Martin Viot et Roger Seiter signent une adaptation absolument captivante d’un grand classique du polar suédois, quatrième et meilleur roman d’une série policière écrite par Per Wahlöö et Maj Sjöwall dans les années 60-70. Page après page, Le Policier qui rit plonge le lecteur dans le long et minutieux travail des policiers tout en posant un regard singulier sur la société suédoise… E.G.
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Dans le détail:
Adios Muchachos, de Bacilieri, Chavarria et Matz. Editions Casterman. 18 €.
Le Policier qui rit, de Viot, Seiter, Sjöwall et Wahlöö. Editions Casterman. 18 €.