Comptable ? Sûrement pas ! Avec son bac tout juste en poche, Paul Nasseri rêve de tout autre chose pour son avenir, au grand désespoir de son frère aîné qui lui a dégoté un stage dans son service. Non, Paul veut devenir une rock star, une vraie, comme son idole Jimi Hendrix, et mettre le feu à sa guitare pour enflammer le public. Surtout le public féminin ! Oui mais voilà, Paul ne sait absolument pas jouer de la guitare et du coup laisse les filles plutôt indifférentes. Jusqu’au jour où il rencontre Ernest, le fondateur de la Air family, une communauté pacifique qui se bat pour l’air révolution et un monde dans lequel chacun jouerait de l’air guitare, c’est à dire de la guitare sans guitare sur de la musique enregistrée. Pour Paul, c’est la révélation. Quelques séances d’entrainement intensif plus tard, le jeune homme s’envole pour la Finlande où se déroule le championnat du monde de cette discipline…
Lequel d’entre nous peut jurer de n’avoir jamais mimé seul dans sa chambre un solo de guitare endiablé ? Personne ou presque. Sans le savoir, nous faisions de l’air guitare qui est aujourd’hui tout un art et possède réellement son championnat du monde à Oulu en Finlande. C’est d’ailleurs à cet endroit précis qu’est venue l’idée de Love is in the air guitare au Rennais Yann le Quellec. Attiré par la curiosité, il en reviendra fasciné. Fasciné par les gens, par l’atmosphère, par la compétition en elle-même. » A travers la BD… », explique Yann le Quellec, « j’ai cherché à explorer un thème qui m’est cher : l’airness. Les compétitions d’air guitare sont notées sur trois critères : la technique (la virtuosité sur l’air manche), la scénographie et l’airness. Ce dernier critère est le plus intrigant mais aussi le plus important. De quoi s’agit-il ? Il est évidemment ici question de grâce, d’une certaine poésie, qu’avec Romain [Romain Ronzeau le dessinateur, ndlr] nous avons essayé d’intégrer dans l’univers de comédie de la BD ». Initialement pensé pour être un film, ce scénario s’est finalement transformé en bande dessinée avec toute la difficulté de retranscrire le mouvement et de suggérer la musique. Sur ce point, Romain Ronzeau a réussi son pari. Ses planches, réalisées par ordinateur, nous permettent de découvrir toutes les facettes de cet univers avec un dessin plutôt aéré, des couleurs douces et un découpage tantôt posé, tantôt dynamique. Un thème rarement abordé en bande dessinée à découvrir dans la collection Mirages ! E.G.