18 Mar

Le Serpent d’hippocrate, de Fred Pontarolo. Editions Futuropolis. 15 euros.

Comment rester insensible au témoignage d’une femme qui se dit battue par son mari, violée par les copains de ce même mari ? Une femme à qui la vie n’avait déjà pas fait de cadeau : une mère emportée par un cancer, un père fou de chagrin qui se suicide, un frère jumeau mort à l’âge de 15 ans… Pour le docteur Alain Mangeon, qui reçoit ses confidences, la situation est à proprement parler insoutenable. La femme en question, Isabelle Sbikowski, vient d’arriver dans la région avec sa fille, Emilie, et son mari, un militaire de carrière qui s’absente régulièrement pour des missions dans le Golfe. Nous sommes en 1990. Entre le docteur et Isabelle se noue rapidement une relation d’écoute, puis une relation amoureuse. Pendant cinq ans, le premier aide la seconde à supporter l’insupportable jusqu’au jour où elle se retrouve enceinte et que le docteur décide d’éliminer le mari… Et si tout ceci n’était finalement que pure invention ?
Après Sapiens (éditions Glénat) et James Dieu (éd. Futuropolis), le strasbourgeois Fred Pontarolo met en scène ici le récit d’un incroyable mensonge qui tourne à la manipulation, un récit d’autant plus fort qu’il est basé sur des faits réels. Graphisme légèrement tourmenté, couleurs ombrageuses, mise en page inventive, cadrages cinématographiques… Le Serpent d’Hippocrate est un album qui ne peut que vous glacer le sang ! E.G.