15 Mar

La Garden party, de Thierry Bouüaert. Editions Quadrants. 19 euros.

Chapiteau pour accueillir les invités, bouquets de fleurs, piano, musiciens, petits fours et autres encas… Laura doit penser à tout, veiller à tout. Chargée par sa mère d’organiser la garden party annuelle dans les roseraies qui bordent le château, la jeune adolescente assume ces nouvelles responsabilités avec beaucoup de sérieux. Le temps promet d’être idéal et la fête réussie. Mais derrière les murs de ce petit paradis qui ne connaît par la crise, un autre monde tente de survivre. La crise des subprimes est passée par là et fait déjà des ravages. Des morts même. Comme cet homme qui apprend par son banquier qu’il sera bientôt à la rue et qui se tue en voiture… Il habitait à proximité immédiate du château. Pour Laura se pose une question : comment faire la fête quand d’autres sont dans le malheur ?

Adaptée d’une nouvelle de la néo-zélandaise Katherine Mansfield écrite en 1922, La Garden party se déroule ici dans le contexte de la crise financière de 2008. Une transposition parfaitement réussie qui permet à l’auteur de mettre en exergue des rapports humains et même des rapports de classe qui n’ont pas beaucoup évolué dans le temps. C’est dans un style très différent de ses albums précédents, Le Train fantôme et Le Style Catherine, que Thierry Bouüaert aborde cette histoire, signant au final un ouvrage singulier tant d’un point de vue graphique, avec ces personnages que l’on croirait découpés dans du carton et plaqués sur des décors, que d’un point de vue narratif. Une bonne surprise ! E.G
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