28 Jan

On me l’a enlevée, de Springer et Lambour. Editions Vents d’ouest. 13 euros.

C’est une histoire presque banale. Tristement banale. Et tragique ! Tout commence au milieu d’une fête foraine. La foule, les enfants qui rient et courent entre les manèges, les vendeurs de barbes à papa… et puis, soudain, des cris. Ceux d’une femme qui vient de s’apercevoir que le landau qu’elle pousse est vide. Désespérément vide ! Sa fille, Lola, âgée de 6 mois, a disparu ! Enlevée, forcément. Aussitôt, l’alerte est donnée et des messages tournent en boucle sur les chaînes de télévision. Au bistrot du coin comme au jardin d’enfants, c’est l’abattement. Et chacun de se demander qui a bien pu faire le coup. Peut-être ce type là-bas que personne ne connaît et qui a l’air un peu louche. Ou, pourquoi pas, l’ex petit ami de Mélanie, la maman éplorée…

Après La Rebouteuse, Séverine Lambour et Benoît Springer poursuivent dans la  chronique provinciale avec ce nouveau récit qui met en scène une fois encore la France profonde, confrontée ici à un acte terrible, le rapt d’une enfant. Avec un angle particulier. On me l’a enlevée ne s’intéresse pas à l’enquête policière lancée pour retrouver la petite mais plutôt aux réactions des villageois et à l’histoire de l’un d’entre eux, une histoire racontée dans une série de flash-backs et qui va avoir une grande importance dans l’épilogue. Tout en douceur narrative, en subtilité graphique et en justesse de ton, Séverine Lambour et Benoît Springer signent ici un bel album et un voyage au coeur de la psychologie humaine ! E.G.