D’un côté, un soldat américain. De l’autre, un Allemand. Chacun le fusil à l’épaule. Chacun prêt à tirer. Mais il ne se passe rien. Les deux hommes se regardent longuement et chacun reprend sa route ou plus exactement son chemin à travers des bois enneigés. C’est par cette image forte que commence Là où tombent les hommes, premier volet du diptyque Airborne 44. Nous sommes en décembre 1944 quelque part dans l’est de la France. La guerre n’est pas terminée mais les troupes allemandes perdent chaque jour un peu plus de terrain. Le soldat américain qui n’a pas tiré s’appelle Luther Yepsen. Il est juif. Il vient d’apprendre que sa femme le quittait. Il vient aussi de perdre un doigt au cours des derniers combats. Celui qui, justement, portait son alliance. Un signe du destin ? Mais Luther a un autre mal qui le ronge. Lors des premiers jours du Débarquement, du côté de Carentan, en Normandie, il a tué par erreur toute une famille. Une femme et des enfants. Traumatisé, Luther, comme bon nombre de soldats, en a assez de cette boucherie. Séparé de sa troupe, il se réfugie avec deux autres soldats dans une ferme isolée où il fait la connaissance de la belle Gabrielle…
Une histoire de guerre mais aussi une histoire d’amour. Une sale histoire de guerre et une très belle histoire d’amour. C’est ce que nous propose avec ce diptyque Philippe Jarbinet, aurteur que l’on a pu découvrir précédemment avec les séries Mémoires de cendres (10 volumes parus chez Glénat) ou encore Sam Bracken (3 volumes parus chez Glénat). Sortis simultanément, il semble que ce soit à la mode en ce moment, les deux albums de Airborne 44 nous offrent un bon récit, bien écrit, bien dessiné, même si les premières pages peuvent parfois désorienter le lecteur avec plusieurs flash-back qui ne permettent pas d’appréhender l’intrigue sereinement ! E.G.