Interview express de Mathieu Burniat, dessinateur de la série Shrimp chez Dargaud à l’occasion des Utopiales 2012. Tendez l’oreille, l’iphone n’est pas compatible avec les ambiances trop bruyantes…
09 Nov
09 Nov
Interview express de Mathieu Burniat, dessinateur de la série Shrimp chez Dargaud à l’occasion des Utopiales 2012. Tendez l’oreille, l’iphone n’est pas compatible avec les ambiances trop bruyantes…
Rencontre avec le dessinateur et le scénariste de la série Sillage chez Delcourt aux Utopiales 2012. Tendez l’oreille, l’iphone n’est pas parfait dans toutes les situations…
04 Nov
La série Thorgal est l’une des pièces maîtresses des éditions du Lombard et un monument du patrimoine mondial de la bande dessinée. C’est en 1977 que le personnage fait son apparition dans les pages du journal Tintin, le temps d’une aventure de 30 pages pensent alors les auteurs Grzegorz Rosinski et Jean Van Hamme. Mais les lecteurs vont en décider autrement. Ils aiment, ils adorent et en redemandent. En 1980 paraît le premier album « La Magicienne trahie ». C’est le début d’une longue, très longue aventure. 35 ans de longévité à ce jour, 33 albums et 2 séries parallèles, Kriss de Valnor et Louve, réunies sous l’appellation Les mondes de Thorgal. L’une et l’autre développent les aventures de personnages secondaires rencontrés par Thorgal ou de certains membres de sa propre famille.
Une troisième série parallèle est annoncée et portera sur La Jeunesse de Thorgal. En attendant, deux albums sont sortis ce mois-ci, La main coupée du dieu tyr, deuxième volet de Louve, et Digne d’une reine, troisième opus de Kriss de Valnor. Mais ce n’est pas tout ! Les éditions du lombard viennent de publier un making-of intitulé Aux origines des Mondes qui revient sur ce récent développement de la série. Au sommaire : les interviews des différents auteurs, Grzegorz Rosinski en tête, suivi d’Yves Sente, de Giulo de Vita, Roman Surzhenko, Yann, mais aussi de nombreuses illustrations, des photographies, des découpages, des crayonnés et même des séquences inédites. Des ouvrages indispensables pour les fans de base… EGuillaud
Digne d’une reine, Kriss de Valnor (tome 3), de Sente et De Vita. 12 euros
La main coupée du dieu Tyr, Louve (tome 2), de Yann et Surzhenko. 12 euros
Lz monde de Thorgal aux origines des Mondes. Hors série. 12 euros
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Retrouvez ci-dessous la bande annonce du troisième volet de Kriss de Valnor
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03 Nov
Eden Hôtel n’est pas la première bande dessinée sur le Che. Il y a eu le fameux Che publié en 1968 et signé Hector Oesterheld, Alberto Breccia, Enrique Breccia, plus proche de nous, Le Che une icône révolutionnaire de Spain Rodriguez (Hors Collection) ou encore le livre d’Olivier Wozniak, Maryse et Jean-François Charles, Libertad Che Guevara (Casterman). Mais c’est peut-être la première fois que le mythique personnage se trouve plongé dans un récit qui relève à la fois de la réalité historique et de la fiction.
Le scénariste argentin Diego Agrimbau est parti d’un lieu et d’un contexte bien réels pour mettre en scène Ernesto Guevara Lynch père et fils. Le contexte, c’est la deuxième guerre mondiale, et le lieu, un hôtel de luxe en Argentine dont les propriétaires allemands ont affiché dès le début de la guerre leur soutien à Hitler, au point de transformer le site en un véritable bunker nazi. Autre fait bien réel, le père du futur Che apparaît comme un membre actif d’Action Argentine, une organisation militante qui enquêtait sur les activités nazies en Amérique du Sud. Et c’est aux portes de l’hôtel que commence la fiction. Ernesto Guevara père et fils n’y ont jamais mis les pieds. « Ils se sont arrêtés devant le portail, ont regardé autour d’eux … », précise Diego Agrimbau dans une interview publiée en fin d’ouvrage, « et sont immédiatement repartis en direction d’Alta Gracia, où ils habitaient alors […] Jamais ils n’ont résidé à l’hôtel. Mais pour moi, c’est là qu’a commencé la fiction, ou plutôt l’uchronie… » Et d’imaginer le père du Che et le futur Che lui-même, alors enfant, infiltrés au coeur de la place forte ennemie avec pour tâche de déjouer les plans d’une éventuelle invasion de l’Amérique latine. Après La Bulle de Bertold et La Grande toile, Diego Agrimbau et le dessinateur Gabriel Ippoliti nous offrent un nouveau récit captivant, bien construit, toujours inscrit dans le plausible, avec un dessin réaliste précis et des couleurs particulièrement soignées. EGuillaud
Ernesto, Eden Hôtel (tome 1), de Gabriel Ippoliti et Diego Agrimbau. Editions Casterman. 13,50 euros
01 Nov
Le Grand Paris de la BD n°5
Attention cette saga est la série d’albums à lire sans plus attendre. Devenue culte, elle a reçu le prix de la meilleure série à Angoulême en 2011. Un succès d’édition avec 150 000 exemplaires vendus pour le 1er tome et un total de 500 000 pour les cinq premiers. Le 6ème et dernier vient tout juste de sortir.
L’essentiel de l’intrigue se déroule pendant la seconde Guerre mondiale. Elle est tirée d’une histoire vraie, celle de Joseph Joanovici, figure des plus controversées.
« Un homme au destin extraordinaire, une fresque humaine phénoménale. Au cours de la lecture de chacun des 6 tomes, il vous sera difficile de dire si c’est un héros ou un salaud, un Résistant (150 personnes sauvées) ou un Collabo (des milliards engrangés). Pendant la seconde Guerre mondiale, il a été les deux à la fois et pas qu’à moitié, avec une formidable capacité de rebond et un instinct de survie hors du commun. »
Ainsi s’exprime avec passion le scénariste Fabien Nury quand il répond à une question sur son personnage.
« Je ne pouvais pas m’empêcher de l’aimer à la fin du tome 6. A la fin du 4 je l’ai profondément détesté. Il a tué tant de monde et pourtant il obtient son certificat de bon Résistant. Je souhaitais sa chute. Comme son pire ennemi c’était lui-même, elle a fini par arriver. »
Son compère, le dessinateur Sylvain Vallée, insiste quant à lui sur « son souhait d’entretenir la dimension humaine du personnage, quoi qu’il ait fait ». « Je démarrais sur une fiction et au fil du dessin la réalité du personnage devenait palpable», confie-t-il. « J’ai un dessin semi caricatural, qui tend vers l’expressionisme. C’est plus intéressant de suggérer une émotion dans le regard du personnage que de l’écrire. Il y a beaucoup de choses qui viennent du ventre quand je dessine. C’est ma sensibilité. Mon imaginaire vient du cinéma. Depuis gosse, je suis dans la BD. Le cinéma c’est mon rêve.»
Les deux auteurs confirment que le titre de la série est bien sûr un hommage au cinéma de Sergio Leone et en particulier au film Il était une fois en Amérique pour la structure en flashback du scénario du 1er tome. Pour chacun des tomes suivants, ils avaient d’autres références cinématographiques en tête : Monsieur Klein (t.2), L’Armée des Ombres (t.3), Paris brûle-t-il ? (t.4) et Règlement de comptes (t.5). Pas de référence dans le dernier, la série est elle-même devenue une référence.
Fabien Nury glisse avec malice : « Au départ, personne ne croyait que cela pourrait marcher. Nous faisions l’inverse de ce qui est conseillé habituellement pour un succès : une histoire simple, un personnage attachant et des rebondissements linéaires. Là nous démarrons avec des flashbacks, un anti-héros moche de sa personne, poursuivi par un autre type pas tellement plus sympathique. Et c’est devenu le plus grand succès de nos deux carrières. Croire en son histoire, c’est la clé. Faire confiance au regard des personnages, travailler les silences, les réactions des personnages. Le décor ne raconte pas une émotion, il donne une ambiance que nous avons en tête. La seconde Guerre mondiale, c’est notre mémoire collective, notre imaginaire. Cette période exerce toujours une fascination. Nous proposons un nouveau point de vue sur un paysage familier. Joseph Joanovici est le plus formidable vecteur pour raconter l’Occupation. »
« Qu’est-ce que moi j’aurais fait à ce moment-là? C’est la question que nous pouvons tous nous poser. Lui a choisi les deux de miser sur les deux tableaux : la Résistance et la Collaboration. », complète Sylvain Vallée.
Tous deux concluent sur une certitude : leur aventure commune est loin d’être terminée. Un film en cinémascope est en pourparlers. Un passage sur grand écran dont ils entendent rester maître. Et côté B.D, ils n’oublient pas que « contrairement aux Etats Unis ou d’autres pays, en France, notre héritage criminel est largement sous-estimé ». Il y aurait donc là « matière à de nouvelles histoires. »
La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD : Il était une fois en Amérique d’Ennio Morricone
Pour en savoir plus : Editions Glénat et le site Il était une fois en France
Le reportage de France 3 sur le Tome 4
30 Oct
C’est peut-être la série qui l’a révélé à la critique et au public. Le Nantais d’adoption Brüno déjà responsable et coupable de plusieurs albums chez des éditeurs indépendants, tels que Mais que fait la police? ou les excellents Wanted et Cold Train, s’attaque au début des années 2000 à l’écriture de Nemo, un récit très librement inspiré de Vingt mille lieues sous les mers écrit par un autre Nantais, de naissance celui-ci, Jules Verne. Ce récit paraît en quatre volumes chez Treize Etrange entre 2001 et 2005 avant d’être réédité en intégrale noir et blanc et aujourd’hui en intégrale couleurs. La boucle est bouclée. Et Treize Etrange nous permet de découvrir ou redécouvrir une nouvelle fois, mais on ne s’en lasse pas, une oeuvre singulière au graphisme à la fois inspiré de la ligne claire d’Hergé et de l’expressionnisme d’un Muñoz ou d’un Breccia. Une bonne porte d’entrée pour aller vers les albums plus récents de Brüno, Commando colonial, Junk ou le magnifique Atar Gull paru en 2011 chez Dargaud. EGuillaud
Nemo, Intégrale couleur. Editions Treize Etrange. 20 euros
Le Grand Paris de la BD n° 4
Nouveauté de la rentrée 2012 : les vacances de la Toussaint durent plus longtemps ! Voici donc une sélection de trois albums, une tri-thérapie d’humour contre la grisaille de cet automne hivernal …
Game Over – Cold Case t8 de Midam & Adam – Madfabrik
Beaucoup de parents pourraient hésiter à acheter une bande dessinée sans paroles ou presque. Certes les phylactères sont rares dans les aventures de ce petit Barbare, l’avatar de kid Paddle dans le monde du jeu vidéo, un autre personnage du dessinateur Midam. Un petit Barbare qui vit dans l’espoir, renouvelé à chaque planche, de sauver sa princesse Brindille. Deux personnages dont la fin est toujours connue, puisque toujours la même : Game Over – une fin de partie où ils se retrouvent écrabouillés, décapités, dévorés, voire plus si affinités. A partir de cette trame narrative des plus simples, les deux scénaristes font preuve d’inventivité pour charmer leurs lecteurs, de sorte que le rire est systématiquement au rendez-vous. D’ailleurs si vous même avez des idées de gag, n’hésitez pas à leur en faire part : nombreux sont les internautes à avoir proposé une planche. Alors, pourquoi pas vous ? Si cela vous tente : gameoverforever
Grrreeny – Vert un jour, Vert toujours de Midam – Madfabrik
Midam encore, avec un nouveau venu dans la galerie des personnages de sa Mad Fabrik, sa propre maison d’édition. Une sorte de cousin de Kid Paddle, un cousin de la jungle, un tigre devenu vert après avoir nagé dans un lac radioactif. L’idée de départ est séduisante : alerter sur les risques écologiques de la planète. Mais cette bonne intention ne suffit pas pour que le message soit compris. Dès que la démarche est trop ouvertement militante, cela ne fonctionne plus. Le discours environnemental plaqué bloque le rire. Quelques gags sont néanmoins réussis, souvent les moins bavards, comme celui où Grrreeny multiplie les cadeaux à base d’objets récupérés et qui se voit offrir au final un container pour trier et recouvrer. Gageons que si l’auteur murit une suite à ce premier album encore un peu trop vert, il saura s’entourer de gagmen ou fera peut-être appel, comme pour Game Over, aux internautes. La préservation de notre caillou commun le mérite.
Titeuf : A la folie t13 de Zep – Glénat
La bonne nouvelle de cette rentrée. Titeuf a refait son apparition dans nos cours de récréation. Treizième album, celui de la maturité. Cela se sent que son auteur Zep a fait l’école buissonnière pendant quatre ans. Celle d’Happy Sex, suivi de deux rééditions : Happy Rock et Happy Girls. Trois univers adultes où la liberté de ton est assumée, comme dans ses carnets intimes.
Pour notre pré-ado à la houppe rebelle, c’est donc un retour en grande forme. Comme le suggère le sous-titre A la folie, Titeuf est encore amoureux, mais plus de Nadia, la bêcheuse qui lui distribue beigne sur beigne depuis toujours. Une nouvelle demoiselle fait son apparition dans la classe : Ramatou, une migrante échappée de la misère et de la guerre d’un pays qui pourrait être l’Angola. Le moment le plus gracieux de la rencontre entre ces deux ados naissants, c’est – au sens littéral – quand ils décollent pour marcher sur les nuages. Un subtil instant de poésie graphique. Que les amateurs de « caca prout », marque d’humour consubstantielle du monde de l’enfance, se rassurent. Cet ingrédient est toujours là, dès les premières cases : un long récit ouvre l’album. Titeuf n’est plus un gars, il est confronté à l’angoisse ultime de la perte du zizi. Cela fera 20 ans en décembre que Titeuf a trouvé sa place dans tous les cartables. Un plaisir renouvelé à partager en famille.
Quelques planches à découvrir de Titeuf
29 Oct
Le Grand Paris de la BD n° 3
Si Versailles m’était dessiné ou comment le 9ème art fait une entrée remarquée dans un des plus grands symboles de l’Histoire de France.
Un scénario de science fiction sous les ors de la royauté, l’idée est belle : transformer le Château de Versailles en un univers où « ses habitants ont perdu tout contact avec la réalité du monde qui les entoure », pour une histoire où passé et futur ne se distinguent plus vraiment.
Didier Convard et Eric Adam, les deux scénaristes, sont partis de la réalité historique connue de tous : le « Roy » (son nom n’est pas donné mais tout évoque le règne du Roi Soleil) et sa Cour, ses complots et ses intrigues galantes.
« Versailles, plus qu’un château : un monde », dans lequel apparaissent peu à peu des éléments incongrus (des lames tranchantes jaillissent des manches des valets), anachroniques (la géolocalisation d’une marquise égarée) ou irréels (le doyen de la Cour a 263 ans)
La plume des auteurs sait nous égarer et brouille les pistes au fur et à mesure que l’histoire progresse. Ils ont eu accès à toutes les pièces du palais et toutes ses archives en lien avec le comité scientifique de Versailles. Cela se sent dans les dessins d’Eric Liberge : chaque détail est rendu avec précision pour mieux nous prendre au piège, jusqu’à la révélation finale.
C’est un des avantages de ce pari original entre les éditions Glénat et le Château de Versailles, un partenariat pour une trilogie : trois albums, trois époques – futur, présent et passé. Et la bonne idée, c’est de ne pas avoir fait une énième BD patrimoniale, souvent assommante pour les enfants et un achat obligé pour les adultes en fin de visite du monument.
A vous de juger si cette nouvelle orientation de la Bande Dessinée vous séduit ou si ce n’est qu’une façon de faire venir encore plus de touristes dans un des lieux les plus visités en France.
Car ce n’est que le début. En plein essor dans l’édition d’art, les partenariats entre éditeurs et institutions publiques touchent depuis peu le monde de la BD. En novembre, paraitra aussi Les fantômes du Louvre, promenade en 22 portraits d’Enki Bilal, coédition entre Futuropolis et le musée du Louvre.
Les trois tomes du triptyque annoncé sont indépendants. Le deuxième marchera sur les traces d’Alexandre Dumas et de son Chevalier de Maison-Rouge en jouant sur les paradoxes temporels entre notre époque et celle de Marie-Antoinette. Quant au troisième il mettra en scène Molière et le Masque de fer.
Pour aller plus loin à la rencontre des auteurs :
La BO de l’album à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir : Dustin O’Halloran « Opus 17 » le musicien classique contemporain découvert à travers le film « Marie Antoinette » de Sofia Coppola.
Les liens pour découvrir les premières planches :
Voici un grand écart qui ne devrait pas passer inaperçu. Nicolas Malfin, le talentueux dessinateur de la série d’anticipation Golden City vient de sortir un récit de guerre ayant pour décor la ville de Saint-Malo. Cézembre, du nom d’une île située dans la baie, raconte la destinée de quatre ados qui comptent bien participer à la libération de leur cité en intégrant la Résistance. Nous sommes en aout 1944, les forces alliées ne sont plus qu’à quelques kilomètres de là mais la bataille décisive se prépare aussi à l’ombre des remparts.
Dessinateur ET scénariste de ce nouveau projet, Nicolas Malfin fait donc un bond de plus de cent cinquante ans en arrière pour nous offrir un récit de fiction ancré dans la réalité historique. Et son trait fluide et élégant qui a participé à l’immense succès de Golden City fait également merveille dans ce genre, admirez notamment les pages de combats aériens ! Côté scénario, une première pour Nicolas, le résultat est plutôt convaincant malgré peut-être quelques longueurs. La suite au prochain épisode… EGuillaud
Cézembre (première partie), de Malfin. Editions Dupuis. 16,50 euros
27 Oct
Le Grand Paris de la BD n°2
Ne cherchez pas, une boutique comme celle ci vous ne la trouverez pas sur les Champs Elysées, quand bien même, si pour les grecs anciens, ces champs étaient une succursale des enfers. Ils considéraient même le suicide comme une souillure. L’iconoclaste romancier Jean Teulé sait nous surprendre, avec lui, le suicide devient une activité commerciale fort lucrative. Depuis 10 générations, la famille Tuvache propose des kits pour finir sa vie, succès garanti. « Le Magasin des Suicides » est le livre le plus vendu de son auteur Jean Teulé, traduit en 19 langues, un auteur qui s’est aussi fait connaître avec ses bandes dessinées à base de photos retouchées. Cette fois ci ce n’est pas lui qui est au pinceau, et cet album n’est pas d’avantage une déclinaison papier de l’adaptation papier du film d’animation adapté par le cinéaste Patrice Leconte, lui aussi auteur de BD à ses débuts.
C’est en fait à l’auteur de inspiré de « Pourquoi j’ai tué Pierre » Olivier Ka que l’on doit cette version BD. Les gags mis en cases font toujours autant mouche : « Vous avez raté votre vie ? Réussissez votre mort ! » L’humour est servi noir : « Payer à crédit ? Vous plaisantez ! Pourquoi pas une carte de fidélité ! » Mais n’y voyez pas une ode au suicide, bien au contraire, sous le crayon de Domitille Collardey, Alan le dernier né de la famille Tuvache prend vie en couleur. Ses parents ont choisi son prénom en hommage à Alan Turing, un suicidé célèbre considéré comme le père fondateur des premiers ordinateurs à qui Apple pourrait rendre hommage avec sa pomme croquée. Mais Alan est très différent de son frère Vincent (référence au peintre suicidé Van Gogh) et de sa sœur Marilyn (Monroe). Lui est dessiné en couleur, quand eux sont sombres et suicidaires, lui est plein de vie et va bousculer toute la vie de la famille. Ce qui n’est vraiment pas bon pour les affaires. Le dessin suit se bouleversement et le cadre des cases disparaît, la mise en planche rappelle la liberté dont faisait preuve Winsor McCay pour « Little Nemo ».
Alors si cette nouvelle version du « Magasins des suicides » convainc par son invention graphique, le scénario démarre fort avec la reprise du catalogue drôle des mille et une façons de mourir, mais cela ne suffit pas à compenser la faiblesse de la seconde partie. Reste ce qui fait la force du roman : une invitation à vivre.
La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :
Dominique A « Rendez nous la lumière » de l’album « Vers les lueurs »
Pour découvrir les premières planches de l’album :
Le point de vue de la presse spécialisée
La bande annonce du film de Patrice Leconte sortie en salle mercredi 26 sept 2012 :
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