06 Sep

Sélection de rentrée #1/2

Chroniques de la Vigne par Fred Bernard – Glénat

 

Que choisir ? Que lire ? Qu’offrir ? Chaque année, c’est à la fois la jubilation devant la profusion de titres, puis le questionnement, le doute : sur quel(s) album(s) placer sa préférence, fixer son choix ? Voici un florilège de treize BD et morceaux choisis dans le dessus du panier.

Le Coup de Coeur : Chroniques de la Vigne par Fred Bernard – Glénat

Si vous ne deviez ne lire qu’un seul album, ce serait assurément celui-ci. Fred Bernard nous livre une conversation avec son grand-père vigneron, à déguster sans modération. Entre les ceps de son village natal, Savigny-lès-Beaune en Bourgogne, tous deux parcourent leurs souvenirs communs : in vino veritas ! Ce grand-père entre en bonne place dans notre panthéon des hommes au franc-parler, de ceux que l’on aimerait connaître. Sa règle de vie est des plus simples : « Pour moi un vin c’est : 1- un vin rouge ou blanc, 2- il est jeune ou il est vieux, 3- tu l’aimes ou tu l’aimes pas. Point Barre. Vrai ou Faux ?! Oh bien sûr ! On peut y déceler des tas d’arômes … Des petits fruits rouges, du silex, du cuir… Chacun son cépage. Chacun son terroir. Bon dieu que c’est bon ! » Comment ne pas être d’accord avec ce grand goûteur qui avoue n’avoir jamais recraché un vin en dégustation et estime avoir bu 40 000 bouteilles dans sa vie. Il a aujourd’hui 90 ans. Si vous ne connaissez pas encore le talent graphique de son petit-fils, il est temps de vous en délecter. Ces chroniques de la Vigne sont un excellent millésime. Bonne dégustation !

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Les surprises détonnantes : Amorostasia par Cyril Bonin – Futuropolis, Une Histoire d’Hommes par Zep – Rue de Sèvres, Jack Joseph Soudeur sous-marin par Jeff Lemire – Futuropolis, Stalingrad Khronika (t 1&2) par Bourgeron & Ricard – Air Libre, Paco les mains rouges par Vehlmann & Sagot – Dargaud, Bandonéon par Jorge Gonzàlez – Air Libre

Amorostasia par Cyril Bonin – Futuropolis

Paris est sous le choc : une nouveau mal très étrange est apparu, l’Amorostasia. L’alerte est lancée : « Tomber amoureux nuit gravement à la santé »

Une Histoire d’Hommes par Zep – Rue de Sèvres

Zep sait raconter des histoires d’hommes, à n’en pas douter. Vous avez peut-être grandi avec son personnage fétiche à la mèche rebelle. Les albums de gags mis sur pause, le voici avec une histoire à hauteur d’hommes, celle d’un groupe de quatre potes, qui se retrouvent le temps d’un week-end, à Londres. Auparavant –  mais était ce vraiment il y a si longtemps ? –  ils formaient un groupe de rock (un des rêves de l’auteur, fan de Led Zeppelin). Que s’est-il passé depuis leur séparation ?

Jack Joseph Soudeur sous-marin par Jeff Lemire – Futuropolis

 

 

Il s’appelle Jack Joseph, il a 33 ans Son métier est hors du commun : il est soudeur en eau profonde sur une plateforme pétrolière… Cet album est sorti au milieu de l’été et mérite pour autant d’être dans cette sélection de rentrée car ce roman graphique est une plongée en eau profonde. Par un auteur canadien à découvrir, et à suivre : Jeff Lemire.

 

 

 

 

 

 

1942 : Imaginez une équipe envoyée par Staline pour filmer la grande bataille dans la ville symbole qui porte son nom : Stalingrad. Face à l’armée d’Hitler, échouer ce serait bien plus que perdre une bataille …

Stalingrad Khronika par Bourgeron & Ricard – Air Libre

Paco les mains rouges par Vehlmann & Sacot – Dargaud

 

Son surnom, c’est Paco les mains rouges. Ce jeune instituteur doit cette dénomination au crime de sang qu’il a commis. Son châtiment : le bagne de Cayenne, à perpétuité. Un univers qui n’a rien de policé, cela va sans dire. Paco va devoir apprendre à survivre, au milieu d’autres bagnards et de la société fortement hiérarchisée qu’ils mettent en place. Un récit à la première personne qui parvient à représenter, avec beaucoup de pudeur et de retenue, la violence et l’oppression de l’univers carcéral. Nous attendons la suite avec impatience.

 

 

 

 

 

 

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Les récits politiques : Charles Charles Profession Président par Marc Dubuisson & James – Delcourt

La force de cette satire jubilatoire, c’est de ne pas parodier un seul président mais de reprendre les traits saillants de plusieurs  de nos chefs d’Etat pour composer un nouveau président, avec un slogan : Unis pour l’Union. De François Mitterrand à François Hollande, en passant par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, chacun y verra les références politiques qu’il entend … A feuilleter sans modération pour rire aux éclats …

Charles Charles Profession Président par Marc Dubuisson & James- Delcourt

Les mystères de la 3e République par Philippe Richelle avec Pierre Wachs – Glénat

 

Les mystères de la 3e, 4e et 5e République par Philippe Richelle avec Pierre Wachs, Alfio Buscaglia & François Ravard – Glénat

Le mélange de la politique et du fait divers sur la trame de polars, tel est le moyen original que ces auteurs ont choisi afin de proposer une relecture de nos trois dernières Républiques : des ligues d’extrême-droite des années 30 au pétrole de la France-Afrique, les sujets politiques sensibles ne manquent pas. Les trois séries sont indépendantes et publiées en parallèle. A vous de choisir la période historique qui vous intéresse le plus.

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Les récits pour adultes : Gisèle et Béatrice par Benoit Feroumont – Air Libre, Le Singe par Milo Manara & Silverio Pisu – Glénat (réédition)

Gisèle et Béatrice par Feroumont – Air Libre

Avant le patron de Béatrice ne s’appelait pas Gisèle, mais cela c’était avant, quand il était encore patron et qu’il se permettait de harceler sexuellement son employée. Par un enchantement, il devient une femme soumise, sans papier, sans statut, et sous la dépendance de Béatrice. Un conte érotique et social entre fantasmes et pouvoir, pour public averti.

Le Singe par Milo Manara & Silverio Pisu – Glénat (réédition)

 

La réédition du premier récit majeur de Manara est la très bonne nouvelle de cette rentrée. Parue initialement en 1980, cette adaptation d’un conte chinois, Le Roi des Singes, était déjà une très grande réussite. On y retrouvera avec plaisir tout le talent graphique de l’auteur du Déclic et du Parfum de l’invisible.

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28 Juil

Les essentielles de l’été #3/3

Troisième et dernière partie des Essentielles de la saison estivale. Plongez dans cette sélection de quatre albums pour les plus jeunes … Visitez également la sélection des 20 indispensables, par l’ACBD, l’Association de Critiques et journalistes de Bandes Dessinées … « C’est l’été, lisez des BD ! »

 

Orignal par Max de Radiguès – Shampoing

 

ORIGNAL par Max de Radiguès – Shampoing

En ces temps de canicule qui fait transpirer l’Europe, un vent frais souffle depuis une petite ville d’Amérique du Nord. Orignal, c’est le titre de roman graphique ; c’est aussi le nom d’un animal superbe, une sorte d’élan qui vit au Canada et ponctue ce récit peu commun.

Joe est un adolescent qui, comme tous ceux de son âge, se rend à l’école. Mais lui est tous les jours en retard. Il prend des chemins buissonniers à travers la forêt enneigée. Sa façon à lui d’éviter son tortionnaire, un garçon de sa classe qui le rackette et le martyrise jusqu’à l’extrême. Il y a ceux qui ferment les yeux (les copains, les infirmières), ceux qui devinent (le professeur) et ceux qui s’interrogent ( les parents). Tous seront toutefois impuissants à l’aider.

OrignalL par Max de Radiguès – Shampoing

Par petites touches et avec peu de dialogues, l’auteur fait évoluer son récit hors des sentiers battus. A l’image de son héros, il est un fin observateur de la nature et des beautés qu’elle recèle. Le trait est limpide, dans un noir et blanc simplifié, pour toucher droit au but le lecteur. Le thème abordé est fort et jusqu’à la chute finale traité sans manichéisme. Max de Radiguès (Frangins, 520 Km) est sans conteste un auteur à découvrir – et à suivre pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Take me somewhere Nice Mogwaï

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD CoinBD

 

 

 

 

Beauté (3tomes) par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Dès qu’elle apparaît, les hommes, qu’ils soient roi ou simple manant, sont aimantés. Par la force d’un puissant charme, la jeune fille, que tout son village avait coutume d’appeler Morue – en raison de l’odeur de poisson qui lui colle à la peau – est devenue la Reine Beauté. Physiquement elle n’a pas changé, son visage manque toujours de grâce; mais c’est la perception que chacun a d’elle qui s’en trouve modifiée.

 

 

C’est une magnifique fable morale que nous livre là le tandem Hubert et KerascouëtEn fait ils sont trois puisque les Kerascouët sont deux, il s’agit d’un nom de plume partagé par deux dessinateurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset. Après le très drôle Miss Pas Touche, ils récidivent, toujours avec humour, pour nous conter les bonnes et mauvaises fortunes de cette Reine, ivre du succès et du pouvoir qu’elle obtient avec ses nouveaux attraits.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Ce conte, prévu au départ pour un public adulte, s’est assagi dans sa forme quand le magazine Spirou a souhaité le pré-publier. Mais comme le confirment les auteurs, le fond n’a pas changé et c’est toute la force de cette trilogie de jouer sur plusieurs registres, de la douceur de l’enfance à la cruauté du monde adulte. Cette richesse se retrouve dans la narration graphique, tant le talent du couple Kerascouët est grand et multiforme. Pour accentuer la beauté de leur héroïne, elle est dessinée tout en courbes, avec un trait fin et épuré, et avec de grands yeux noirs.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

La Reine Beauté rend fous les hommes et jalouses les femmes, mais Beauté est à lire par tous car c’est tout simplement un merveille graphique qui s’inscrit dans la grande tradition des contes jusqu’à son dénouement plus que réussi.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Lover Undercover – Melody Gardot

Le point de vue le presse spécialisée : Télérama (avec une très bonne itw des auteurs) ActuaBD

 

Jérôme K. Jérôme Bloche (t23) par Dodier – Dupuis

 

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Cela fait déjà bientôt 30 ans que ce drôle de détective existe. Il agit dans nos mémoire comme une madeleine de l’enfance. Jérome K. Jérome Bloche est une sorte d’éternel adolescent qui se déplace dans Paris en vélo solex et qui mène des enquêtes de proximité. Cet album nous relate sa 23ème enquête. Cette fois-ci, il a affaire à un maitre chanteur qui demande à être payé en chèque ! Le secret des confessions de l’église de Clignancourt, à coté du domicile du détective, est en jeu. Habillé à la façon d’un privé américain des années 40, ce jeune « Bogey », nonchalant et lunaire, surprend toujours le lecteur par la subtilité des thèmes abordés (racisme, intégrisme, parentalité …).

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Sans à priori, et sans porter de jugement sur ses clients, comme sur ceux qu’il finit toujours par arrêter, ce personnage est à l’image de son auteur Dodier : un héros très discret qui mérite sa place, après tant d’années, au Panthéon du 9ème art.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

As Time goes by – Dooley Wilson

Le point de vue le presse spécialisée : Les petits Bouquins Scénario

 

 

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Ces ados, ce sont les nôtres, les vôtres, celui ou celle que tout un chacun a un jour été. Des adolescents, Françoise Dolto disait qu’ils sont « comme le homard pendant la mue, sans carapace, confronté à tous les dangers et à la nécessité d’en «suinter» une autre. Vulnérable à toute sortes de sollicitations, l’adolescent(e) tend alors parfois à compenser son manque de défense par des changements d’attitudes soudains et variés, des comportements excessifs, voire déviants. »

Cette intégrale de la grande Florence Cestac (elle nous a réjoui récemment avec sa soixantaine héroïque dans son Démon du Soir), reprend les planches publiées toutes les semaines depuis 2002 dans Le Monde des Ados. Rassemblées en un unique album, cela devient une sorte de mode d’emploi pour les ados et leurs parents, un manuel de survie dans ce qui peut devenir un ouragan familial, laissant peu de monde intact.

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Cette BD de Cestac veut fêter la force de vie des adolescents, comme Dolto en son temps, lorsqu’ elle s’adressait directement à eux plutôt que de parler sur eux. Elle croyait en leur capacité à inventer l’avenir, car, disait elle : «la société changera sous la pression des jeunes ».

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

So Much Trouble – Izia

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest Le Parisien

21 Juil

L’Ecureuil du Vel’d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

 

C’est un lieu historique du sport dans la capitale, un lieu où le vélo sur piste a acquis ses lettres de noblesse, une salle où le Tout-Paris venait se faire voir dans la première moitié du 20e siècle. Mais le Vélodrome d’Hiver, le Vél’ d’Hiv comme chacun l’appelle, est resté dans les mémoires pour un des faits les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale : la rafle de 13 152 français de confession juive par la police française. Christian Lax réussit avec cet album L’écureuil du Vél’ d’Hiv à faire le récit de ces deux histoires, à travers le regard d’un journaliste et de son frère, un cycliste sur piste.

Sam, l’aîné, est un des meilleurs de sa génération. C’est un pistard, un coureur cycliste sur piste. Apprécié du public populaire, il est surnommé l’écureuil du fait de son agilité. Eddie, le cadet, est handicapé d’un bras ; cela ne l’empêchera pas d’écrire et de devenir un journaliste engagé dans la Résistance en signant ses articles contre l’occupation nazie : L’écureuil !

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

A travers les coulisses du Vél d’Hiv, l’auteur fait le récit, sans manichéisme, des années noires de l’Occupation, jusqu’au drame de la rafle du 16 juillet 1942. La mère des deux garçons se retrouve enfermée avec 13 000 autres personnes dans des conditions épouvantables. Ses enfants ne la reverront pas malgré les efforts de leur père et ses relations avec des officiers allemands. Moins de 100 personnes survécurent à la déportation et aucun des 4 115 enfants.

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

Passionné de cyclisme, c’est le 3ème récit que Christian Lax consacre au monde du vélo dans l’Histoire, après L’Aigle sans Orteils (le Tour de France dans les années 1910) et Pain d’Alouette (Paris-Roubaix dans les années 20). Son objectif  est à chaque fois le même : présenter la volonté de s’élever malgré un handicap (en 1987, il publie Des Maux pour le dire, l’histoire tout en pudeur d’un handicapé, inspirée de son frère) et la vie quotidienne des gens ordinaires au destin peu commun.

En s’inspirant de faits réels, Lax construit un album richement documenté. Il trouve le trait juste et acéré pour ce récit dense. Les courses sont tout en dynamisme et puissance, les scènes intimistes en douceur et intensité, renforcées par une riche palette de couleur ocre.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Notre Epoque – Tarmac (en vélo)

Pour lire les premières planches : Futuropolis BDgest’

Le point de vue le presse spécialisée : Bodoï PlanéteBD

10 Juil

Les essentielles de l’été #2/3

Comme moi, la BD sous toutes ses formes vous appréciez. Sous toutes les latitudes, vous les dévorez. Alors plongez dans cette sélection de 12 albums pour tous les âges et tous les goûts, à lire à la plage, sur les sommets ou sous la couette …

 

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

 

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

« Il y a des meurtres mais ce n’est pas un polar, il y a peu d’espérance mais ce n’est pas un roman noir, il y a une homme et une femme mais ce n’est pas une histoire d’amour », nous affirme l’éditeur Futuropolis. Zone Blanche, c’est une enquête policière, écrite et dessinée à sa façon, par Jean Claude Denis, Grand Prix d’Angoulême 2012 et président cette année du festival.

L’homme, un parisien, souffre d’un mal encore peu connu et peu répandu, il est électro-sensible. Il souffre de tous les ondes produites par les téléphones, ordinateurs et autres antennes relais. Seul refuge possible : les zones blanches. Un soir de grande panne généralisée d’électricité, il revit et peut sortir de chez lui. C’est l’occasion d’une étrange rencontre avec une femme singulière dans une atmosphère de nuit noire.

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

A l’opposé, en pleine lumière, et en forêt, pas loin d’une ligne à Très Haute Tension, un homme est découvert, tué sur le coup. Comme le dit un enquêteur : « J’ai déjà vu des meurtres maquillés en suicides, mais le contraire, alors là, c’est bien la première fois ! »

Jean-Claude Denis signe là une belle mécanique de crime parfait, aux contours déliés et subtils. Un récit psychologique bien orchestré avec une belle construction en flashback et une confirmation s’il en était besoin, du talent graphique de son auteur.

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Electricity – Orchestral Manoeuvre in the Dark

Le point de vue le presse spécialisée : ActuaBD Bodoï

 

Silas Corey par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

 

Silas Corey (t1&2) par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

Une fripouille à l’élégance rare, un héros à l’image de son scénariste, un homme au franc parler qui multiplie les expériences et les employeurs pour son plaisir personnel et le nôtre en retour. Tel est Silas Corey, le nouveau personnage du 7e art imaginé par Fabien Nury (l’auteur de la grande série à succès Il était une fois en France) et dessiné avec brio par Pierre Alary (Belladone).

L’action commence pendant la première guerre mondiale. 1917 :  Georges Clémenceau n’est pas encore Président du Conseil. C’est un opposant acharné qui recherche des preuves de la trahison du gouvernement en place, afin de faciliter son retour en politique. Il fait appel à l’ancien reporter devenu détective et aventurier, Silas Corey. Mais celui-ci aime l’argent et adore manipuler ses différents employeurs. Il est surtout au service de lui-même.

Silas Corey par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

Avec, en toile de fond, une période historique bien exploitée au service de l’intrigue, ce nouvel héros arrogant reste néanmoins attachant et fait une entrée réussie avec ce dyptique. Une série à suivre sans hésiter si ses auteurs décident de poursuivre l’aventure.

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La B.A pour en savoir plus et prolonger le plaisir de cette BD :

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest ActuaBD

 

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

 

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

Cet album est un véritable OGNI : un objet graphique de toute beauté, à l’image du site internet qui lui est dédié et de l’exposition qui lui est consacré à la Cité Internationale de la Bande Dessinée (jusqu’au 6 octobre 2013). Une pureté du style « atome » cher aux dessinateurs André Franquin (Spirou, Gaston) et Will (Tif & Tondu), allié à une narration exceptionnelle. Le scénario est basé sur un cas clinique réel des années 50, celui d’un américain surnommé, par le psychanalyste qui l’a suivi, Kirk Allen. Ce spécialiste du monde asiatique travaille dans un secteur gouvernemental particulièrement sensible. Il semble parfaitement intégré dans la société, jusqu’au jour où son trouble de la personnalité est découvert. En effet, depuis l’âge de 13 ans, il aurait développé des capacités de télépathie avec un personnage vivant dans un futur galactique. Le lecteur est baladé entre les années 1 920, 1 950 et 121 000 et les lieux : Asie, Mexique, Washington … sans jamais être perdu.

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

Souvenirs de l’Empire de l’Atome est une belle revisitation de l’histoire de la science-fiction et s’inspire de la vie de Cordwainer Smith, de son vrai nom Paul M.A. Linebarger (le prénom du héros), auteur culte des fifties, universitaire et militaire spécialiste de la guerre psychologique. Un livre au papier suranné qui permet de se replonger avec un plaisir affirmé dans cette période de la guerre froide mythifiée ou fantasmée. A vous de le lire au premier degré – ou de partir à la recherche des nombreuses références parsemées au travers des cases …

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

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La BA pour en savoir plus et prolonger le plaisir de cette BD :

Le point de vue le presse spécialisée : du9 Inrocks

 

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

 

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

Le scénario redouté est devenu une réalité. La Belgique est scindée en deux Etats. Tel est le postulat de départ de ce récit. La République Démocratique de Wallonie, avec à sa tête un Président-Capitaine, devient peu à peu un pays totalitaire. L’action se déroule au sein d’un groupe scout proche des jeunesses hitlériennes.

La manipulation des uns et des autres est au coeur de ce récit sur fond de magouilles politiques et de lutte armée d’un groupe de résistance.

Au final, un album déconcertant, entre thriller et politique fiction, avec en ligne de mire l’achat iconoclaste de la dépouille de Mao Zedong, un modèle chinois pour ce régime adepte lui aussi du culte du chef.

A visiter cet été, à Bruxelles, l’exposition dédiée à l’album au Centre Belge de la Bande Dessinée jusqu’au 8 septembre 2013.

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

The Age of the Understatement par The Last Shadow Puppets

Le point de vue le presse spécialisée : RTBF BDgest’

01 Juil

Les essentielles de l’été #1/3

Si comme moi, la BD sous toutes ses formes vous appréciez. Si sous toutes les latitudes, vous dévorez les albums. Alors plongez-vous dans cette sélection de 12 albums pour tous les âges et tous les goûts, à lire à la plage, sur les sommets ou sous la couette …

 

Masqué par Serge Lehman & Stéphane Créty – Delcourt

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MASQUE t 3&4 par Serge Lehman & Stéphane CrétyDelcourt

Le premier cycle de 4 tomes s’achève. Cette description rétro-futuriste de notre prochain Grand Paris est brillante. Les références à l’actualité sont nombreuses (les frères Bogdanov, Rachida Dati) comme les luttes de pouvoir entre le maire de Paris-Métropole et le Préfet de Police aux pleins pouvoirs. A l’égal du nouveau monde, la 1ère capitale du continent européen a trouvé son Super-Héros : Franck Braffort a à faire avec des Anomalies, un être minéral issu des gargouilles de Notre-Dame, et des chimères de l’Ile de la Cité. L’insurrection gronde à Paname. L’Homme masqué veille sur ce Paris fantasmé.

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

I’ve Got That TuneChinese Man

Le point de vue le presse spécialisée : Krinein BDgest

 

 

La Colère de Fantômas (t1) par Olivier Bocquet & Julie Rocheleau – Dargaud

« Fantômas, c’est l’Enéide des temps modernes », disait Blaise Cendrars. Paris 1991. Le héros criminel, imaginé par Marcel Allain et Pierre Souvestre, est de retour. Cette adaptation en BD est un retour aux sources du feuilleton (32 volumes parus) qui connu le plus grand des succès au début du XXe siècle, loin de la version comique de toutes les mémoires avec Louis de Funès et Jean Marais. de quoi justifié La Colère de Fantômas.

Pour évoquer le maître du crime et de l’effroi (considéré par certains comme le premier super-héros moderne et l’inspiration de The Phantom aux USA), le romancier Olivier Bocquet (primé pour son thriller Turpitudes) et la dessinatrice Julie Rocheleau (primée pour l’album La Fille Invisible) épousent la noirceur et la cruauté de leur personnage.

Fantômas par Olivier Bocquet & julie Rocheleau – Dargaud

Un dessin d’une grande beauté stylistique, tout en ombres et couleur sang, sert cette intrigue policière bien menée. Massacre et guillotine, terreur et frissons, avec un zeste de second degré. A vous de découvrir de quoi est fait ce premier des 3 tomes de la série : « Les Bois de Justice ». Un des albums essentiels de l’année 2013 !

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La BA à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Une Bande Annonce d’une grande qualité visuelle avec une formidable bande sonore.

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest’ Télérama

 

Ouessantines par Weber & Nicoby – Vents d’Ouest

 

OUESSANTINES par Patrick Weber & NicobyVent d’Ouest

« Qui voit Ouessant voit son sang » Autrement dit Ouessant se mérite ! Sur cette île de Bretagne, ce n’est pas donné à qui veut d’y vivre – et encore moins d’y ouvrir une maison d’hôtes quand on arrive du continent ! C’est pourtant le cas de Soizic, une jeune femme décidée à donner une autre direction à sa vie. Ici sur l’ile française la plus à l’ouest, la vie y a longtemps été rude et depuis des générations, les Ouessantins ne sont pas vraiment réputés pour leur sens de l’accueil. Mais derrière les clichés et les a priori, tout peut évoluer. C’est ce que prouve avec talent ce récit graphique à l’atmosphère digne d’un roman d’Agatha Christie. Un bel hommage à toutes ces femmes qui ont façonné cette ile pendant que leurs hommes étaient en mer.

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Chanson pour les amisMiossec (filmée à Ouessant)

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest PlanéteBD

Sirène par Collignon – Dupuis

 

SIRENE t1 par CollignonDupuis

Etrange, hypnotique, fascinant …  Les qualificatifs manquent pour décrire ce rare récit graphique. La voie qui est explorée ici par Daphnée Collignon, est, nous dit-elle, celle d’une interprétation très personnelle du conte de la Petite Sirène conjugué avec ses réflexions personnelles sur la maternité. Au Maroc, entre mer et montagne, l’héroïne est aux prises avec des fantômes, des présences énigmatiques qui lui semblent si réelles. Le plaisir vient de ce mélange de pleine page de dessin au couleurs envoutantes et de la calligraphie arabe toujours aussi graphique. Se laisser porter par les images sans chercher à tout prix à comprendre, est le plus sûr moyen de rentrer dans l’histoire, sous peine sinon de passer à coté.

Sirène par Collignon – Dupuis

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Sweet MessageMolecule feat. Charlélie Couture

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD Laligneclaire

25 Juin

Expatriées par Sandrine Aragon, Béatrice Cante, Isabelle Charpentier, Sandrine Halpin & Nathalie Mercier

Expatriées par Sandrine Aragon, Béatrice Cante, Isabelle Charpentier, Sandrine Halpin & Nathalie Mercier - Mon Petit Editeur

Elles sont cinq, ont en commun d’être femmes, françaises vivant à Londres et surtout d’aimer écrire. Elles se sont choisies, comme double d’auto-fiction littéraire, les prénoms de Sofia, Véronique, Hélène, Adèle et Juliette. Ne cherchez pas d’illustrations dans ce recueil de nouvelles ; il n’y pas de dessins, juste des mots ou plutôt des images nées de leur écriture, autant de bulles de souvenirs échappées de leurs voyages « intranquilles » autour du globe. Une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un livre dont il est question sur ce blog consacré au 9e art : Expatriées publié chez Mon Petit Editeur.

L’intention, comme le murmure Sofia (Isabelle Charpentier) : « Ce serait un merveilleux souvenir, une oeuvre utile à toutes les femmes voyageuses, intranquilles, roseaux ballottés par les vents, mais toujours aussi fortes et résistantes au gré des expatriations. »

Sa prose suit les contours et le velours de la poésie du pays que son mari a choisi. L’Empire du Milieu, la Chine avec tous les fantasmes et les désirs qu’elle suscite. Au fil des mots de ce premier récit qui amorce l’ouvrage, sa vie solitaire dans l’une des mégalopoles les plus peuplées au monde se fait jour. La solitude est en effet l’autre point cardinal de toutes ces femmes au déracinement voulu ou subi.

Cette solitude est souvent liée à la perte d’un statut social, celui que leur donnait jusqu’à leur départ de France leur métier, qu’elles ont du abandonner en quittant l’hexagone pour suivre leur conjoint dans son nouveau poste. Un constat qui s’impose brutalement à Véronique (Sandrine Aragon), docteur en Lettres Modernes, lorsque sa banque résume ainsi sa situation : Housewife with no income, une femme au foyer sans revenu !!!

Avec un style proche de celui de Katherine Pancol (Les Yeux jaunes des Crocodiles), Véronique reprend alors l’idée qui l’avait animée à Lille : créer un atelier d’écriture. « Toutes ces femmes françaises doivent bien avoir des histoires étonnantes à raconter. Accoucheuse d’histoires, quel beau projet ! »

Out of the blue - c Christophe Lehénaff

Ce nouveau projet de vie, c’est Hélène (Béatrice Cante) qui en parle le mieux. Au travers du récit de son quotidien dans la capitale ultra moderne d’un pays désertique, le Qatar, elle traduit avec une grande sensibilité l’envers du décor du développement de nos pays riches. Similaire et pourtant si différente de l’expatriation, l’immigration est ici décrite avec justesse à travers deux portraits de femmes : celui d’une Ethiopienne, réduite en esclave moderne au sein d’une riche famille quatarie ; et celui d’une mère philippine, obligée de laisser derrière elle ses enfants pour trouver un travail à Doha et d’envoyer l’argent à sa famille pour les nourrir.

Après un divorce, Adèle (Sandrine Halpin) a quitté seule la France et c’est à Londres qu’elle a choisi de construire sa famille. Comme elle le revendique, sa nouvelle emprunte davantage à la fiction, un récit haut en couleur et en aventures bien racontées.

L’histoire de Juliette (Nathalie Mercier), en quête d’enfant, clôt le recueil,  en passant par la capitale des Pays Bas et la Roumanie, pour s’achever, comme chacune des cinq autres nouvelles, par la découverte salvatrice de l’atelier d’écriture.

Se souvenant des écrivains qu’elle invitait dans sa librairie française à Doha, Hélène déclare qu’elle a « toujours été curieuse de ces gens là, essayant de comprendre ce qui fait qu’un beau jour on passe de la lecture à l’écriture. »

Au final, ce recueil est une invitation réussie à franchir le pas de l’écriture ou c’est selon, une échappée belle pour découvrir une autre vie … Et pour vous, messieurs qui êtes à l’origine de ses vies d’expatriation, savoir reconnaitre ce qui se joue quand vous choisissez de partir avec famille et bagages vers une nouvelle aventure, sur une terra incognita …

Les Expatriées : Sandrine Aragon, Béatrice Cante, Isabelle Charpentier, Sandrine Halpin & Nathalie Mercier

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de ce voyage :

Ulysse et Calypso par Arthur H

Pour lire les premières pages : Mon Petit Editeur

24 Juin

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

La Fille, c’est une grande brindille aux cheveux rouges. Sa moto, c’est une anglaise des années 60, pétaradante et rutilante. Un bolide à son image. L’homme qu’elle a dans la peau est un cowboy minuscule, mais un vrai, avec Stetson, santiags et belles moustaches. Ce livre-disque est dessiné et mis en musique par un attelage inhabituel : l’auteur à succès de B.D, Christophe Blain (Quai d’Orsay, Isaac, Gus) et une chanteuse à la voix envoutante, Barbara Carlotti (L’amour, l’argent, le vent). Le résultat : un conte érotique à réserver aux oreilles et aux regards avertis, pour un plaisir inédit entre Comics et Pop Music.

Un jour que la Fille chevauche sa moto dans la Sierra Nevada, elle rencontre une horde de motardes, dont le sport favori est de casser du cow-boy. Christophe Blain, qui nous avait réjoui avec Quai d’Orsay et Gus, un autre cowboy, rend ici un hommage revendiqué à l’illustrateur belge Guy Pellaert. Pravda la Survireuse, est aussi une motocycliste, une icône sexy des sixties & seventies, de laquelle l’héroïne de Blain pourrait bien être la fille.

« Pour écrire ce conte, je suis parti d’une histoire de huit pages que j’avais faite pour le magazine Pilote, en hommage à Pravda la Survireuse de Guy Peellaert et Pascal Thomas. L’hommage s’est transformé en un récit plus personnel. J’ai travaillé et retravaillé, attentif aux remarques de Barbara, qui pointait sans concession les passages qui ne fonctionnaient pas, ou qui m’encourageait lorsque je trouvais une bonne direction. »

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

Barbara, c’est Barbara Carlotti, la chanteuse à la voix grave, une voix différente dans la chanson française, récompensée par le prestigieux Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros pour son dernier album en 2012 : L’amour, l’argent, le vent.

« Nous avons construit le conte en flux tendu, j’apportais le texte, Barbara m’enregistrait en train de le lire à haute voix, puis elle réenregistrait le texte. Elle commençait à y ajouter les chansons, je lui montrais des planches, ça lui donnait de nouvelles idées de musique. Je lui ai infligé des heures d’écoute de bruits de motos, Barbara a mis l’histoire en son, elle a réuni, enregistré la plupart des bruitages. Nous voulions une vraie bande-son de film. »

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

Avec la reprise de Hey Cowboy de Lee Hazlewood et celle de Blanche Neige de Brigitte Fontaine, la playlist qui accompagne le récit multiplient des références très larges. Et impossible de ne pas penser à l’univers de Russ Meyer et son célèbre Faster, Pussycat ! Kill ! Kill, dans le mâle imaginaire.

Des influences revendiquées par Barbara Carlotti : « Au final, c’est un mélange hybride qui nous ressemble et qui doit d’une certaine manière être notre interprétation de l’histoire. Ce qui fait l’homogénéité, c’est qu’on a finalement utilisé beaucoup de synthétiseurs, tout en gardant un côté acoustique, et que nous avons voulu y mettre de l’énergie et du sexe, car il ne faut pas oublier que c’est un conte érotique. »

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

Dans ce conte érotique, le cowboy ne mesure que quelques centimètres. Il grandit au fur et à mesure qu’il fait l’amour avec La Fille. Sur la moto avec elle, il est à la meilleure place qui soit, lové dans la boucle de sa ceinture, les yeux grands ouverts face à l’immensité de l’ouest américain, du désert californien. Une des passions d’enfance de Christophe Blain, qui se vivait tour à tour comme un outlaw, un cowboy, un shérif. C’est ce goût pour l’Ouest fantasmé, qui a donné naissance à sa belle série Gus et aujourd’hui à ce livre-disque.

« C’est une autre de mes passions enfantines. J’adore qu’on me raconte des histoires. Qu’on me les lise. D’ailleurs, c’est un des sujets de ce conte. Le Cow-boy, le personnage principal masculin, fait lire un livre à la Fille, le personnage principal féminin. Les acteurs jouent presque comme les doubleurs d’un film américain des années 60. Si on vous fait écouter, en blind test, la bande-son doublée en français d’un film hollywoodien, même si les dialogues sont banals, qu’ils ne disent rien de l’action, ni du lieu, vous savez immédiatement que vous êtes en Amérique, qu’il s’agit bien d’un film, et vous pourrez vite dire s’il a été tourné dans les années 50, 60, 70 ou 80. Vous sentez le souffle de l’aventure, vous êtes dans une Amérique rêvée, fantasmée, fausse et vraie, plus grande qu’elle-même. C’est un paradis perdu. »

La Fille par Christophe Blain & Barbara Carlotti - Gallimard

Au final, cet objet peut se dévorer de trois façons :

– classique, celle que je préfère, le livre seul

– le livre plus le CD comme un enfant qui attend la petite clochette pour tourner la page suivante de l’album, un peu trop lourd et redondant à mon goût

– sur la route, le CD seul comme une histoire avec de vrais chansons à l’intérieur

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Pour se faire une idée de la BO et de l’album :

Christophe Blain & Barbara Carlotti - c Catherine Hélie/Gallimard

Pour en savoir plus sur : Christophe Blain Barbara Carlotti

Pour lire les premières planches : Gallimard

Le point de vue le presse spécialisée : Culturebox Du9 Motomag

17 Juin

L’Etranger par Jacques Ferrandez

L'Etranger par Jacques Ferrandez - Gallimard

L’Etranger de Camus par Jacques Ferrandez ou quand la BD retourne aux sources de la littérature avec brio. L’auteur, pied noir, connu pour ses Carnets d’Orient, Alger la Noire et son goût pour les adaptations d’œuvres littéraires. Pagnol, Benacquista, Pennac se sont déjà retrouvés transformés sous ses crayons, ou encore Camus, déjà, avec L’hôte (une nouvelle tirée de L’Exil et le Royaume) Un auteur pour lequel son sens du découpage et la beauté de ses aquarelles font merveilles.

« L’Étranger, c’est l’histoire d’un homme condamné à mort pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère. » aimait à répéter Albert Camus.

En cette année de célébration du centenaire de la naissance du prix Nobel 1957, Jacques Ferrandez s’attaque à nouveau à un de ses textes, certainement l’un des plus connus à travers le monde : L’Etranger. Et c’est loin d’être un hasard, puisque Ferrandez connait intimement Camus.

« Beaucoup de choses, et depuis longtemps en effet, me lient à Camus. Il me semble que j’ai grandi avec. Je suis né dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger, et mes grands parents avaient un petit magasin de chaussures au 96 rue de Lyon. Albert Camus a passé toute son enfance et son adolescence au 93, en face. Ma grand-mère paternelle et sa mère étaient de la même génération. D’origine espagnole toutes deux, elles se connaissaient en tant que voisines. »

L'Etranger par Jacques Ferrandez - Gallimard

« Le trajet entre Belcourt et le Lycée Bugeaud, à l’autre bout d’Alger, que Camus raconte dans son livre Le premier Homme, mon père, qui a fréquenté le même lycée venant du même quartier, me l’avait raconté presque avec les mêmes mots. Son appartenance à l’Algérie, son déchirement au moment de la guerre d’Indépendance, tout cela me touche 
beaucoup. »

« Camus m’a beaucoup inspiré tout au long de mes Carnets d’Orient et, avant d’adapter L’Hôte, je lui avait déjà rendu hommage sous forme d’exergue dans mes précédents albums. Dans La Guerre fantôme, j’ai même mis en scène la séquence où Camus lance à Alger son appel à la trêve civile, en janvier 1956 …»

« Aujourd’hui, maman est morte. … ou peut-être hier, je ne sais pas … »

Difficulté première : comment faire avec le long monologue de Meursault, le personnage central de L’Etranger ? Jacques Ferrandez choisit de faire dialoguer son personnage avec les autres protagonistes, mais tout en revendiquant de ne pas avoir pris un seul mot qui n’appartienne à Camus.

La seconde difficulté a été de donner un visage à un héros de la littérature dont la célébrité dépasse le cadre géographique de la France.

L'Etranger par Jacques Ferrandez - Gallimard

« Impossible de ne pas reprendre le célèbre incipit du roman : “Aujourd’hui, Maman est morte.” Mais je ne savais pas comment l’installer dans le récit. Je ne souhaitais pas garder de voix off : c’est de la bande dessinée, il faut dialoguer les situations pour les rendre vivantes. J’ai donc dû trouver une astuce. Albert Camus m’a fourni la solution : son héros s’assoupit dans le bus, quelques pages plus loin. J’ai profité de cette situation pour opérer un retour en arrière dialogué, et conserver ensuite cette forme de narration. J’ai choisi de faire de Meursault un homme jeune. Pour moi, L’Etranger est un roman sur la jeunesse, il pointe un refus du mensonge et des règles de la société. J’ai pensé à James Dean ou Gérard Philipe pour créer mon héros. Comme je dessine l’intrigue au fur et à mesure, mon trait évolue : au début, je cherche mes personnages, je peine à les rendre ressemblants d’une case à l’autre. Cela va finalement bien à Meursault, qui est si difficilement cernable… » (propos recueillis par Télérama)

Ses aquarelles lumineuses restituent élégamment des paysages écrasés de chaleur, où se déroule un drame sourd : l’indéchiffrable Meursault a tué un homme, et va être condamné à mort. Mais le jury est-il plus sensible à cet assassinat, ou à l’indifférence affichée de l’accusé lors de l’enterrement de sa mère ?

L'Etranger par Jacques Ferrandez - Gallimard

Cette intention de mettre en scène « l’absurde » est parfaitement retransmise par l’adaptation. Surtout, elle n’étouffe jamais le texte et laisse l’œuvre de Camus respirer. Tout les questions que se posent cet étranger à soi et au monde sont là : l’amour, Dieu, la famille, la morale, celles-là même sur lesquelles sont fondées nos sociétés.

L'Etranger par Jacques Ferrandez - Gallimard

Le soleil d’Algérie, les plages de Tipaza, les rues d’Alger, la lumière aveuglante avant le drame d’une noirceur insondable. Tout est là dans chacune des planches de Ferrandez, la chaleur étouffante, l’atmosphère et les décors chers à Camus.

Jacques Ferrandez - Photo (c) Isabelle Franciosa

« Je me suis amusé à faire des clins d’œil : le procureur ressemble fort à Jean-Jacques Brochier, un intellectuel parisien dans la mouvance de Jean-Paul Sartre, qui avait qualifié Albert Camus de « philosophe pour classe de terminale ». Et j’ai fait à Céleste – le patron du restaurant où Meursault a ses habitudes – la tête de William Faulkner, pour lequel Camus avait beaucoup d’admiration. Un peu plus loin, j’ai transformé Sartre en journaliste agressif venu de Paris… Une façon de venger Camus, en quelque sorte ! » (propos recueilli par Télérama)

Bref  Jacques Ferrandez confirme son statut majeur dans le monde du 9ème art. Cette bande dessinée est une des plus grandes réussites en la matière, une adaptation qui donne envie de relire l’œuvre de Camus et plus…

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Killing an arab par The Cure (chanson inspirée du roman de Camus et très mal comprise à l’époque de sa sortie en 1978)

Pour en savoir plus sur Jacques Ferrandez

Pour lire les premières planches : Gallimard

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest PlanéteBD Télérama

25 Mai

Spéciale Fête des Mères

Vous appréciez la bande dessinée ? Alors, pourquoi ne pas la faire découvrir à votre maman pour sa fête ? Florilège de l’actualité BD coté maternité et à tous les ages de la vie. 3 albums pour vivre autrement la fête des mères.

Tueurs de Mamans par Zidrou, Borecki et Ers – Dupuis

Tueurs de Mamans par Zidrou, Borecki et Ers -Dupuis

« Ne maudissez jamais votre mère cela pourrait lui coûter très cher. » La couverture emprunte des codes graphiques bien loin de ceux de la BD jeunesse : fond noir angoissant – un personnage seul et terrorisé – pas de nom d’auteur, juste un titre percutant : Tueurs de Mamans.

C’est un trio inattendu qui signe cet album : entre Zidrou, l’auteur de L’élève Ducobu, Borecki qui a participé à l’évolution des Schtroumpfs et Ers le dessinateur de Muriel et Boulon. Chacun d’entre eux apporte la preuve que leurs univers n’est pas limité et que la BD jeunesse peut pousser très loin la réflexion avec des questions sur la responsabilité de ses actes, les conséquences d’une action sur internet dans la vie réelle et que faire quand on ne contrôle plus rien.

Tueurs de maman réussit son pari avec 5 héroïnes bien définies, aux caractères forts et aux problématiques de vie propres à chacune d’entre elles : homoparentalité, monoparentalité, couple mixte, immigration, handicap. Ce qui facilitera l’identification de toutes les lectrices et même lecteurs.

Ce premier tome appelle une suite aussi réussie, je l’espère.

Tueurs de Mamans par Zidrou, Borecki et Ers – Dupuis

Pour lire les premières planches : Dupuis

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest

 

La Tectonique des Plaques par Margaux Motin – Delcourt

La Tectonique des Plaques par Margaux Motin – Delcourt

« Ride or diiie mother fucker !!! » tel est le cri de guerre de cette jeune mère divorcée – et parisienne jusque dans le moindre de ses accessoires. Le style et l’univers de Margaux Motin n’est pas sans rappelé celui de Pénélope Bagieu et de sa Joséphine. Mêmes origines : la blogosphère !

Son alter ego féminin de papier est diablement séduisant, comme en témoigne ses tatouages fait main, présentés en couverture de l’album. Un album riche en humour et au ton libre, à l’image de son coup de crayon sensuel et vivant.

Même si Margaux Motin revendique de la distance avec son personnage qui porte son prénom, elle reconnait son coté femme féminine qui assume son langage cru et son intimité pipi caca.

Margaux Motin – Delcourt

« Je me reconnais tout à fait dans les films d’Apatow ! J’aime tout, son univers, ses acteurs, le fait qu’il fasse jouer sa femme, ses filles… En voyant 40 ans, mode d’emploi, je me suis dit « Mon dieu, ça y est, je suis vieille ! », alors qu’en fait non, je suis juste adulte…Quant au côté cru, pour moi, c’est naturel, j’ai été élevée de cette façon. Mes parents étaient très déconneurs, ils adoraient faire la fête avec leurs potes. À la maison, l’important, c’était les valeurs de l’éducation comme l’ouverture d’esprit, la curiosité, le respect de l’autre. Mais péter à table, on s’en foutait! Dans ce domaine, j’ai toujours joui d’une grande liberté. Ma mère préférait qu’on pose toutes les questions possibles à la maison plutôt qu’aller chercher les réponses ailleurs. »

La Tectonique des Plaques par Margaux Motin – Delcourt

Pour lire les premières planches : Delcourt

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD

Le Démon du Soir par Florence Cestac – Dargaud

Le Démon du Soir ou la Ménopause Héroïque par Florence Cestac – Dargaud

Dans Le Démon du soir ou la Ménopause héroïque, Florence Cestac aborde, avec l’humour qui lui est propre, un sujet jusqu’alors inédit dans la bande dessinée : le cap de la soixantaine…

Cela lui est arrivé. Florence Cestac est ainsi quand le démon de midi la travaille en 1996, elle le raconte, puis quand celui de 16h frappe à sa porte en 2005, elle continue. Alors quand maintenant c’est celui du soir, la sexagénaire rugissante n’oublie pas davantage les 3 premières lettres de sa nouvelle tranche d’âge. A chaque décennie correspond un nouvel album pour raconter sa vie de femme avec ses tourments (un possible cancer du sein), ses tracas (un mari oisif) et surtout ses petits bonheurs (un gîte à la campagne). Enlevée, échevelée et pas encore tout a fait calmée, Florence Cestac est ainsi : elle sait parler de sa vie de femme avec humour, des histoires qui entrent en résonnance avec celle de ses lectrices. Mesdemoiselles, mesdames, une fois régalées, n’hésitez pas à laisser l’album en évidence. Je ne serais pas surpris qu’il soit aussi instructif pour votre moitié.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Maman par Christophe Miossec

Pour lire les premières planches : Dargaud

Le point de vue le presse spécialisée : BDzoom

Le Démon du Soir par Florence Cestac – Dargaud

22 Mai

3 Festivals BD en 1 WE

Festival Formula Bula 2013

Le dernier week-end de mai est-il statistiquement le meilleur pour organiser un festival ? C’est ce que semblent penser les amateurs de BD à Saint-Ouen (93), à Puteaux (92) et à Mantes-la-Jolie (78).

Trois rendez-vous pour buller à foison ! A vous de choisir une journée dans chacun des trois ou 3 jours dans un seul. Tout est possible et voici quelques indices pour vous aider à choisir entre Formula Bula 2, la 5ème  édition de Bulles de Mantes et le 10ème festival BD de Puteaux …

Festival Formula Bula 2013

FORMULA BULA 2 du 23 au 26 mai 2013, le festival le plus original

L’intention : « Ici pas de défilés, de chars, ni de chateaux gonflables, mais une programmation à la fois populaire et pointue, car nos experts, en véritables forains du 9ème art, ont décidé de transformer la ville en parc d’attractions pour vos rétines. Manéges d’expositions, ateliers pour petits et grands, rencontres tamponneuses avec des auteurs de la scène internationale, cinéma visionneuse, concert dans la nuit et il n’y aura que des gagnants à la grande Tambola Bula ! »

Le programme : formulabula.tumblr

Le plus : Conçu par l’équipe de Ferraille, le magazine de BD souffle un vent décoiffant dans les allées sérieuses des festivals culturels, comme le suggère sa liste d’invités :

Mezzo & Pirus, Kim Deitch (USA), Peter Kuper (USA), Fabio Zimbres, (Brésil), Gilles Rochier, Le Dernier Cri, Nine Antico, Farid Boudjellal, Franky Baloney, Isabelle Merlet, Stripburger (Slovénie), Audrey Spiry, Jean-Pierre Dionnet, Lisa Mandel, Gwen de Bonneval, Fabien Vehlmann, Bill Kartalopoulos (USA), Guillaume Long, Florian Py, Angil & the Hiddentracks, Savon Tranchand, Unison, Tremorrag, Dirty Beaches (Canada), Justin Broadrick (UK), Dérive Urbaine, la revue CUT, François Schuiten, Killoffer, Winshluss, Anouk Ricard, Henning Wagenbreth, Brecht Vandenbroucke, Morgan Navarro, Le Gentil Garçon, Vincent Pianina, Audrey Spiry, Martes Bathori, Charles Berberian, Aurélie William-Levaux & Moolinex, Yassine de Vos, Chamo et Matthias Picard.

Bulles de Mantes 2013

Bulles de Mantes 5ème édition, le Festival dans le plus beau cadre

L’intention : « Comme pour les quatre précédentes éditions, le festival c’est plus de cinquante auteurs qui viennent en dédicace pendant les trois jours d’ouverture, des concerts, des animations, un cosplay, des marchands pour trouver la BD qui manque à votre collection, etc…
C’est aussi une douzaine d’expositions sur place et à travers toute l’agglomération. »

Le programme : bulles-de-mantes.asso.fr

Le plus : L’invité d’honneur Jean Dufaux, l’auteur belge entre autre de Jessica Blandy, Murena, Le Bois des Vierges

« Dans le cadre historique et prestigieux de l’Hospice Saint-Charles à Rosny-sur-Seine, Bulles de Mantes produit à chaque printemps une imposante exposition consacré à un grand auteur de bande dessinée. A chaque fois 100 à 160 œuvres de l’auteur sont montrées pendant quatre semaines, occupant la totalité de l’Hospice Saint-Charles, et composent généralement la plus grande et la plus belle exposition jamais consacrée à l’artiste. »

10ème Festival de BD de Puteaux, le festival le plus enlevé

BD de Puteaux 2013

L’intention : « Les dédicaces ne sont qu’une des facettes du Festival de Puteaux. Il y aura de nombreuses animations, des ateliers pour les enfants, des fanzines, des micro-éditeurs, des projections de film sur la BD, des conférences/débat, des expositions, des stands de BD et para BD. »

Le programme : bdessonne.org

Le plus : En plus d’Achdé, l’auteur de l’affiche et surtout le continuateur de l’oeuvre de Morris, un Lucky Luke au trait bien trempé, ne manquez pas Frank Pé, l’incomparable dessinateur de Broussaille, qui, pendant la durée du festival, réalisera une fresque géante comme lui seul sait le faire.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Daft World Party May 2K13 par dj PhilemoN

Broussaille par Frank Pé - Dupuis