18 Fév

Deathfix, un polar dans l’univers impitoyable du football signé Nix et Benus

Ça sent le vestiaire, ça sent surtout le sapin ! Avec Deathfix, Nix et Benus nous embarquent pour le côté obscur de la planète football, là où il n’est plus question de la beauté du sport mais d’argent et de petits arrangements entre amis. On range les crampons et on sort les flingues, bienvenue au Moscou Sporting Club…

Quand l’important n’est plus de participer mais d’encaisser le pognon, ça donne Deathfix, un polar qui nous ouvre les portes du Moscou Sporting Club. Ici, comme ailleurs, les matchs se gagnent et se perdent non plus sur le terrain mais dans les bureaux de la présidence du club.

Au plus grand désarroi de l’entraîneur, Gus, venu spécialement de Hollande pour l’amour du football, le vrai, celui qui sent la sueur. Dans cette histoire, Gus est le personnage le plus honnête même si l’homme se retrouve au coeur même de la fraude organisée, avec d’un côté des mafieux chinois qui le harcèlent, de l’autre un président véreux qui menace de le virer s’il n’obtempère pas. Et d’expliquer : « Il y a deux façons de truquer un match. La première, c’est les propriétaires et les présidents des clubs qui s’arrangent entre eux (…) L’autre façon, c’est la mafia qui paye des joueurs et des entraîneurs pour gagner ou perdre des matchs« .

Traité dans un registre humoristique, Deathfix n’en dévoile pas moins avec lucidité l’envers du décor, ces petits arrangements et grandes arnaques qui salissent le monde du sport depuis toujours. Bien sûr, l’histoire se déroule à Moscou mais elle aurait très bien pu trouver corps plus près de nous où, très régulièrement, des affaires similaires font la Une de l’actualité.

Deathfix est la première adaptation au format papier d’un webtoon, un type de BD conçu pour les portables et qui rencontre un grand succès en Corée du Sud. Les éditions Dupuis qui espèrent surfer sur la vague et développer le genre sur le marché franco-belge viennennt de lancer leur propre plateforme de diffusion Webtoon Factory. Elle compte déjà une trentaine de titres.

Eric Guillaud

Deathfix, le polar qui sent le vestiaire, de Nix et Benus. Dupuis. 14,50€

@ Dupuis / Nix & Benus