05 Juin

Aspirine : une histoire de vampire à la Joann Sfar

Joann Sfar aime les vampires, les petit(e)s et les grand(e)s. Asprine appartient à la catégorie des grand(e)s, enfin presque, parce que depuis 300 ans, Aspirine est restée coincée à l’âge de l’adolescence et ça aurait tendance à l’énerver…

Et quand je dis que ça aurait tendance à l’énerver, je suis loin du vrai. C’est de la colère voire de la rage qu’elle éprouve, de la rage et de l’ennui. Sa soeur Josacine, elle au moins, a 23 ans , le bel âge, l’âge de l’amour.

Et elle en profite, collectionnant les amants comme d’autres collectionneraient des dents de vampire. Ah oui, j’oubliais, Aspirine et Josacine sont des vampires, parisiennes, mais vampires tout de même. Avec leurs petites dents. Et leur envie de sang frais. Surtout Aspirine qui aurait même une fâcheuse tendance à se jeter sur tous les hommes qui passent dans son environnement proche pour les dévorer au sens propre, abats compris.

Aspirine a les crocs et le coeur sur la main, mais généralement pas le sien. Malgré tout, la Dracu-girl a ses fans, enfin un fan, Yidgor, presque un gamin, fous de jeux et amoureux depuis peu. Elle va en faire son serviteur et peut-être plus si affinités….

C’est un peu fou, c’est du Joann Sfar ! Après Petit Vampire et Grand Vampire, l’auteur et réalisateur poursuit l’exploration de ce mythe littéraire avec un vampire au féminin, moderne, inscrite en philo à La Sorbonne et partageant avec sa soeur, Josacine, un grand appartement parisien. C’est un peu fou donc mais complètement génial !

Eric Guillaud

Aspirine, de Joann Sfar. Rue de Sèvres. 16€

© Rue de Sèvres / Joann Sfar