« Je ne vais pas tortiller du cul pour chier droit », comme dirait l’un des personnages de l’album, « Jean Doux et le mystère de la disquette molle » est une tuerie de rigolade, une aventure au fin fond du grand n’importe quoi mais sacrément bien foutue quand même…
Il faut dire que Philipe Valette, son auteur, a déjà de la bouteille dans ce genre d’histoire. En 2013, honte à lui, il comettait Georges Clooney une histoire vrai, un album débile avec plein de fautes d’orthographe « légèrement scatologique, lourdement comique », écrivais-je à l’époque. Et je maintiens mes propos même sous la torture d’un deuxième album.
Rien de vraiment scatologique cette fois, même si’l y a quelques restes à droite ou à gauche, mais du lourdement comique assurément. A commencer par le titre et l’objet central de l’aventure, une disquette molle de 1976. Pour ceux qui ne seraient pas encore très loin des couches culottes et des aventures de Mireille L’abeille, les disquettes molles ou souples servaient à stocker et transporter des données d’un ordinateur à l’autre. L’ancêtre des clés USB mais avec beaucoup beaucoup beaucoup moins de capacité de stockage. Toute une époque !
Mais revenons à notre sujet, Jean Doux et le mystère de la disquette molle nous propulse au coeur d’une entreprise des années 90, Privatek, spécialisée dans les broyeuses à papier. Jean Doux, cadre pas vraiment dynamique, découvre un beau jour dans un faux plafond, un attaché-case contenant une disquette molle qui va l’entrainer, lui et deux de ses collègues, dans une aventure incroyable, un parcours à la Indiana Jones, sans Indiana Jones, et sans l’Arche d’alliance, mais avec un Jean Doux hallucinant autant qu’halluciné et une broyeuse de niveau 12, summum de la technologie dont on aurait voulu cacher l’invention pour je ne sais quelle raison obscure. Je me renseigne et reviens vers vous, comme dirait tout bon Responsable des Ressources Humaines.
En attendant – vous pouvez attendre longtemps! – jetez-vous à plat ventre sur ce copieux album de 250 pages en couleurs, oui oui, avec une impression recto verso, dingue non?, un dessin façon 2D sans traits avec grands aplats, et de la dérision à foison. Un album pour ne plus jamais broyer du noir !
Eric Guillaud
Jean Doux et le mystère de la disquette molle, de Philippe Valette. Éditions Delcourt. 29,95€