PDM, Paquet de merde en développé, voilà un titre bien étrange, qui plus-est pour une bande dessinée présentée comme l’autobiographie du fondateur des éditions Paquet. Certes, il y a un jeu de mots à la clé mais au delà de ça, le titre ainsi que l’illustration de couverture, avec tous ces fantômes féminins de dos, semblent bien nous annoncer un récit douloureux.
Et il l’est. Du moins pour l’auteur, Pierre Paquet, qui se livre sans tabou, avec sincérité et une touche de naïveté sur près de 250 pages mises en images par un dessinateur jusqu’ici inconnu en France, Jesús Alonso.
250 pages pour raconter quoi ? Pour raconter un peu la maison d’édition Paquet, pour raconter surtout Pierre Paquet, l’homme, sa vie amicale, sentimentale, amoureuse, sexuelle. Si beaucoup d’amertume, de désillusions, de tristesse semblent s’accumuler au fil des pages, il y a aussi, comme un fil conducteur, beaucoup d’amour pour l’ami d’enfance David et pour le chien Fiston.
Au final, PDM est une autobiographie sans révélations fracassantes, juste l’histoire d’un homme comme les autres, tombé dans le monde de la bande dessinée un peu par hasard et désormais à la tête de la plus grande des petites maisons d’édition. « En entamant la rédaction de PDM… », confie-t-il au site Actua BD, « je me suis rendu compte que si je parlais des coups professionnels que j’avais reçus dans la gueule, alors ce livre ne serait plus qu’haine et règlement de compte. J’ai préféré le construire d’anecdotes qui mettent en lumière mes difficultés personnelles plutôt que ma vie professionnelle ».
Eric Guillaud
PDM (Paquet de merde), de Pierre Paquet et Jesus Alonso. Editions Paquet. 19 €