04 Août

L’invention du vide, de Nicolas Debon. Editions Dargaud. 16,45 euros.

Un pic ! Gigantesque, monstrueux, qui culmine à 3482 mètres, avec des murailles infranchissables qui ont résigné les meilleurs guides. C’est le Grépon, l’une des aiguilles de Chamonix dans le massif du Mont-Blanc. Nous sommes en 1881. Albert F. Mummery, Alexander Burgener et Benedikt Venetz ont décidé d’en faire l’ascension. Corde de manille, piolets, lunettes, boussole, guêtres en laine, compresses de graisse contre les ampoules, viande fumée, biscuits, vin, champagne… les sacs sont prêts, les hommes aussi. L’aventure peut alors commencer !

Après nous avoir raconté l’épopée des forçats de la route dans le Tour de France (Le Tour des géants, aux éditions Dargaud), Nicolas Debon prend de la hauteur pour nous plonger corps et âme dans une autre aventure, toute aussi palpitante et sportive, celle des débuts de l’alpinisme moderne, et ce en compagnie d’une de ses figures emblématiques, l’Anglais Albert F. Mummery. Basé sur sur les écrits laissés par celui-ci, L’invention du vide nous montre la voie de la passion, du dépassement de soi, de l’obstination, de la folie aussi parfois. Car, oui, il en fallait de la folie pour s’attaquer à ces montagnes avec le matériel alors disponible, bien évidemment rudimentaire, et la conception archaïque qu’on avait de l’alpinisme à l’époque. Lors de cette ascension du Grépon, Mummery va d’ailleurs dépoussiérer la discipline et lui donner sons sens moderne, à commencer par une plus grande communion de l’homme avec la nature. Dans un style très pictural, aux ambiances très travaillées, Nicolas Debon rend un très bel hommage à ces explorateurs du monde vertical. EGuillaud