21 Oct

Stalingrad Khronika, de Bourgeron et Ricard. Editions Dupuis. 16,95€.

Des ruines ! Partout où porte le regard, Stalingrad n’est plus qu’un immense champ de ruines. Et pourtant, quelques ombres filantes en surgissent encore, attestant d’une présence humaine. Il y a bien sûr de nombreux soldats, allemands et russes, qui s’acharnent encore et toujours à s’entretuer. Et puis, il y a cette équipe de tournage envoyée par Staline lui-même pour filmer l’armée soviétique dans sa glorieuse résistance à l’ennemi. C’est le camarade Yaroslav qui a été chargé de mener à bien ce projet. Mais Yaroslav est un réalisateur médiocre, alcoolique et lâche. Tant bien que mal, l’homme commence à filmer les combats lorsqu’il apprend que son assistant n’est autre que le grand Abel Kazakstov, l’ancien directeur du centre cinématographique soviétique, un de ses pires ennemis qu’il avait autrefois fait envoyer en camp de rééducation…

Stalingrad Khronika nous plonge dans l’une des batailles les plus meurtrières et les plus décisives de la Seconde guerre mondiale pour une histoire qui tient plus du huis-clos que du récit d’aventure. Plus que la guerre en elle-même, ce qui intéresse ici les auteurs, Franck Bourgeron et Sylvain Ricard, c’est d’aborder la complexité des relations humaines dans un contexte particulier, celui de ce groupe parti tourner un film de propagande à la gloire de l’Union soviétique en pleine bataille de Stalingrad. Et la violence est tout autant physique que psychique ! Un récit prévu en deux volets ! E.G.