Lupano, Salomone et Pieri… Pas étonnant que ces trois là, avec leurs noms à consonance italienne, jouent dans le western tendance spaghetti. Le premier volet de L’homme qui n’aimait pas les armes à feu vient de paraître. Son titre : Chili con carnage. Tout est dit ou presque ! Une poursuite des plus infernales quelque part dans le désert brulant d’Arizona. Une poursuite qui met en scène des bons (pas beaucoup quand même), des brutes (déjà plus nombreux) et surtout des truands (par paquets de 12), tous à la recherche d’un mystérieux document qui, dit-on, pourrait changer le cours de l’histoire des Etats Unis d’Amérique. En attendant cet éventuel dénouement, le lecteur aura l’honneur et l’avantage de suivre les tribulations d’une galerie de personnages particulièrement atypiques comme l’avocat Byron Peck, la classe en toutes circonstances, l’imposant et quelques peu rustre Monsieur Hoggaard, la sulfureuse Margot de Garine, aristocrate franco-russe, et Manolo Cruz, chef d’une horde de pistoleros mexicains pilleurs de trains. Mais attention, L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu n’est pas uniquement ou complètement, comme le signale le scénariste Wilfrid Lupano, un western. « Il parle d’un des mythes fondateurs de l’Amérique triomphante : le flingue. Le premier tome est donc totalement dans les clichés de l’Ouest, très premier degré, mais c’est pour mieux questionner ces clichés par la suite. Et peut-être même que le lecteur apprendra une ou deux choses assez surprenantes, à l’occasion… ». Un récit survitaminé, des dialogues savoureux, des personnages qui ont beaucoup de caractère et, enfin, un graphisme signé Paul Salomone tout à fait remarquable, qui plus-est pour un premier album. Explosif ! E.G.
15 Mai