04 Mai

Un privé à la cambrousse (volume 1), de Bruno Heitz. Editions Gallimard. 21 euros.

Avec son béret scotché sur la tête, sa veste sans forme, ses gros godillots et sa mobylette rouge, Hubert n’a franchement rien d’un détective privé. Du moins comme on peut se les imaginer et comme on peut en trouver dans les polars urbains. Et c’est bien normal car Hubert n’est pas un citadin mais un campagnard, un paysan, un vrai, qui s’est retrouvé sans terres et donc sans travail à la mort de son vieux. Un jour, en voulant rendre un petit service à sa belle sœur, Hubert va se trouver une nouvelle vocation, plus qu’un métier, un véritable sacerdoce : la filature. Dans son petit village de Baulieu-sur-Morne, 800 âmes au grand maximum, on le surnomme très vite le Flic, Maigret ou encore Sherlock Holmes. Et au fil de ses enquêtes, Hubert va imposer un style et se créer une belle petite clientèle. Il faut dire qu’ici, comme ailleurs, les histoires, les petites comme les grandes, ne manquent franchement pas…

Publié initialement au Seuil en neuf volets, ce polar totalement rural et génial est aujourd’hui réédité en intégrale aux éditions Gallimard. Le tome 1 réunissant les trois premiers récits est sorti ce mois-ci et nous replonge d’emblée dans cette douce France des années 50, quelque part du côté de la bien-nommée vallée de la Morne pour des enquêtes sur fond de petits mensonges et de grandes mesquineries, de jalousies et de vengeances, de petits et gros délits. Un bonheur qui sent bon le terroir… ! E.G.