19 Fév

Les Larmes de l’assassin, de Thierry Murat. Editions Futuropolis. 18 euros.

Par chance, Angel Allegria n’a jamais tué d’enfant. Paolo aura donc la vie sauve. Pas ses parents ! Angel est un assassin sans vergogne, un assassin en cavale, qui plus-est, fatigué de toujours devoir fuir. Lorsqu’il arrive à la ferme des Poloverdo, une ferme isolée au sud du Chili, en Patagonie, Angel comprend tout de suite qu’il a trouvé là le refuge idéal. Mais il va d’abord devoir tuer le fermier et sa femme. Deux morts de plus à mettre à son actif, peu de chose au final pour une tranquillité assurée. Quant à l’enfant, Paolo, il pourra peut-être lui être utile à quelque chose, à préparer la soupe par exemple. Au fil des mois, entre l’assassin et le petit garçon naît une relation affective particulière qui sera troublée par l’arrivée d’un autre voyageur, un certain Luis Secunda…

Après Le Poisson-chat, album paru aux éditions Delcourt, Thierry Murat signe ici une libre adaptation du roman de Anne-Laure Bondoux, Les Larmes de l’assassin. Entre roman d’aventure, roman policier et roman psychologique, ce livre, maintes fois récompensé et traduit dans une quinzaine de langues, nous convie à un vertigineux voyage au cœur des sentiments humains les plus complexes. Comme l’écrit l’auteure, « Les Larmes de l’assassin s’ouvre sur un crime et se construit autour d’une histoire d’amour ambiguë ». Tout en restant fidèle à l’essentiel, Thierry Murat offre une adaptation enrichie de sa propre sensibilité avec des planches à l’atmosphère ténébreuse, de grandes vignettes restituant des paysages désolés, une palette de couleurs sombre, un trait charbonneux et un texte ramené à l’essentiel. E.G.