Les amateurs de musique comme les fans de BD connaissent bien Cleet Boris. Depuis le milieu des années 80, l’homme reconnaissable à sa petite houppette sur la tête, mène de front deux carrières, une de musicien et une autre, plus modeste certes, d’auteur de bande dessinée. Côté BD, l’album J’ai réussi, publié chez Magic Strip, ouvrait le bal en 1985 tandis que le disque Chic planète propulsait d’un coup d’un seul L’Affaire Louis’Trio, son groupe, dans les plus hautes sphères du showbiz. C’était en 1987 ! Quelques années et millions de disques vendus plus tard, Cleet Boris, alias Hubert Mounier, arpente toujours la scène musicale française avec la même flamme, la même passion. Preuve en est la sortie prochaine, le 22 février pour être précis, de La Maison de pain d’épice, son quatrième disque solo, mais aussi, et sous le même titre, de son cinquième album de bande dessinée.
Publiée chez Dupuis, cette BD se présente comme un journal dessiné dans lequel Cleet Boris raconte sur un ton parfois amusé, plus souvent grave, le processus de création de ce fameux disque mais aussi le chemin parcouru depuis L’Affaire LouisTrio, un chemin long et sinueux marqué par des moments de doute, des moments heureux comme la naissance de sa fille Justine ou malheureux comme le décès de François Lebleu, autre musicien de L’Affaire Louis’Trio… Au fil des pages, Cleet lève le voile sur quelques rencontres providentielles ou non, sur pas mal de déboires professionnels aussi. On y croise un inaccessible Benjamin Biolay, un Johnny devenu l’emblème national par la volonté d’un certain Nicolas Sarkozy ou encore Sly et Etienne Daho. Au final, La Maison de pain d’épice est un très très bel album tant dans la forme que dans le fond, un récit étonnant, coloré, rythmé, bourré de clins d’œil notamment au monde du Neuvième art. Un chic album en quelques sortes… et un personnage très attachant ! E.G.