28 Jan

Tartuffe de Molière, par Duval et Zanzim. Editions Delcourt. 9,95 euros.

  

Molière ? Forcément, on connaît ! Tartuffe ? On connaît, même si on ne l’a pas lu. Fred Duval ? Ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la bande dessinée connaissent également ! Le scénariste de Carmen Mc Callum, Travis, Hauteville House, Meteors ou encore de Gibier de potence aborde ici - il est vrai - un genre très éloigné de ses univers habituels. Un genre où on ne l’attendait peut-être pas ! Pas de navettes spatiales à l’horizon, pas de nanotechnologies, de mondes virtuels, pas plus de chevaux traversant au triple galop les grandes plaines de l’Ouest américain ou de cowboys à la gachette facile, non, tout est ici affaire de mots. Et quels mots ! Ceux de Jean-Baptiste Poquelin, autrement appelé Molière, des mots qui dénoncent l’hypocrisie dans une comédie en cinq actes interdite à l’issue de sa première représentation en 1664. Les temps ont depuis bien évidemment changé, pas l’hypocrisie, et Tartuffe est aujourd’hui la pièce la plus jouée depuis sa création. Prévue en trois volumes, l’adaptation de Fred Duval et de Zanzim, dont le trait délicat convient parfaitement à ce genre de récit, propose de retrouver le texte intégral de ce chef d’oeuvre indémodable et d’apprendre au passage quelques répliques qui peuvent toujours servir comme celle-ci : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées ». Joli, non ? E.G.