11 Jan

Présidentielle et Législatives : « L’union de la droite et du centre indispensable pour gagner » selon Hervé Morin.

Paris , France 11 Decembre 2016 Herve Morin lors d'un congres extraordinaire des centristes à Paris, le 11 décembre dernier. Photo Max PPP

Paris , France 11 Decembre 2016
Herve Morin lors d’un congres extraordinaire des centristes à Paris, le 11 décembre dernier. Photo Max PPP

Hervé Morin était ce mardi à Toulouse pour soutenir les candidats UDI aux Législatives en Haute-Garonne. Il a prôné une union de la droite et du centre « absolument nécessaire afin de gagner ». Pour lui, « il est aussi important d’élargir le centre jusqu’au Modem de François Bayrou ». Le président des Centristes nous a accordé une interview. L’occasion de refaire un point sur le positionnement de son courant « Les Centristes » (ex Nouveau Centre) en vue des prochains scrutins.

Le Blog Politique : Concernant la Présidentielle et les Législatives, votre position est claire : l’union de la droite et du centre est indispensable. Pourquoi ?

Hervé Morin : Ma position est assez simple et partagée par tous. De grands courants océaniques assez profonds (c’est mon côté normand qui me fait utiliser ce type d’expression) ont amené des décisions des peuples que personne n’imaginait. J’étais il y a quelques temps en tant qu’ancien Ministre de la Défense à la réunion d’un groupe de réflexion britannique sur le thème de la géopolitique, personne ne pensait le Brexit ou l’élection de Donald Trump étaient possibles.

Dès lors que des nations ont fait des choix de ce genre, il n’y a priori plus aucune digue. Tout est possible pour 2017.

Si on veut gagner la Présidentielle, et les Législatives dans la foulée pour avoir une cohésion et un socle pour gouverner, l’union de la droite et du centre est indispensable.

Moi, en Normandie, j’ai gagné avec le Modem et même CPNT

Le Blog Politique : Quand vous appelez à l’union, inclut-elle le Modem ?

Hervé Morin : Bien entendu. Vous savez, moi ici en Normandie (NDR : dont il est le nouveau Président de Région), j’ai gagné avec le Modem et même CPNT.

Le Blog Politique : Concernant François Fillon que vous allez soutenir donc, son programme n’est-il pas celui d’une droite très éloignée du centre ? Comptez-vous lui demander des ajustements politiques dans son programme ?

Hervé Morin : Moi je suis libéral. Qu’il y ait un programme qui libère l’initiative et les richesses de chacun, j’applaudis ! Les français ont besoin de liberté, d’autorité et de régulation. Il y a certainement quelques approfondissements à mener. Sur les 35 heures notamment, nous préconisons une baisse des charges pour améliorer le pouvoir d’achat. Il faut aussi qu’on discute de la construction européenne ou encore de l’école. Et puis nous avons aussi des propositions à lui faire sur la culture, facteur de compréhension entre les hommes, et sur la souveraineté numérique à l’heure où ce secteur est écrasé par les Etats-Unis.

Besoin de renouvellement

Le Blog Politique : Emmanuel Macron commence à attirer de nombreux centristes. Est-ce que cela ne vous inquiète pas ?

Hervé Morin : D’une part comme je l’ai dit en début d’entretien, il y a des grands courants océaniques qui amènent des décisions qu’on aurait pu croire impossible. Mais d’autre part, il y a un profond besoin de renouvellement dont a d’ailleurs profité François Fillon

Le Blog politique : François Fillon incarne le renouvellement ?

Hervé Morin : Oui, il l’a incarné durant la Primaire. Il y a donc une grande mobilité de l’électorat. Dans ce « tout est possible », alors que d’habitude en France on élit un Président qui a mené des dizaines de combats politiques, on voit bien qu’Emmanuel Macron, inconnu il y a encore deux ans, représente un des visages de ce renouvellement. Mais encore faut-il qu’il y ait du contenu. Là, maintenant, on peut se faire plaisir mais en avril on se demandera, est-ce qu’il est capable de gérer le pays et d’incarner l’Etat…

Hervé Morin à Blagnac ce mardi pour soutenir les candidats UDI aux Législatives.

Hervé Morin à Blagnac ce mardi pour soutenir les candidats UDI aux Législatives.

Le Blog Politique : Terminons par les Législatives, plus précisément et sur des terres d’élections où le centre a connu des succès comme ici, prônez-vous aussi l’union avec la droite ?

Hervé Morin : Les succès de l’UDF en Midi-Pyrénées ont surtout été ceux d’un homme, Dominique Baudis, plus que ceux d’un parti. Les Républicains ont une force de frappe plus importante que la nôtre. Il faut donc rester uni.

Propos recueillis par Patrick Noviello

Départ du communiquant « historique » du conseil régional

Jeu de chaises musicales à la direction de la communication du Conseil Régional. L’actuel directeur, Thierry Charmasson, rejoint la direction générale des services. Il est un remplacé par un montepellierain, Yves Bousquet.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

Le mail annonçant le départ de Thierry Charmasson est arrivé ce matin, mercredi 11 janvier, dans les services. Le futur ex directeur de la communication du conseil régional s’est contenté de préciser :

L’organisation de la direction va évoluer dans les prochaines semaines puisque je m’apprête à prendre de nouvelles fonctions à la direction générale des services.

La possibilité d’un changement de tête à la direction (hautement stratégique) de la communication circule  depuis plusieurs semaines. Mais elle ne semblait plus vraiment d’actualité. Le 10 janvier, veille de l’annonce du départ de Thierry Charmasson, un organigramme a été mis en ligne sur le service intranet du conseil régional. Un organigramme établi le 28 décembre dernier.

La direction de la communication était attribuée à… Thierry Charmasson.

Le changement d’affection du futur ex communiquant de la Région était (probablement) dans les tuyaux depuis quelque temps. Mais le mouvement s’est accéléré rapidement.

Le départ de Thierry Charmasson vers la direction générale des services marque le départ d’un communiquant « historique » du conseil régional. Diplômé de Sciences Po Paris, Thierry Charmasson est un professionnel (chevronné) de la communication. Il a travaillé dans les plus hautes sphères du Pouvoir (Matignon, Présidence de la République, ministères) avant de rejoindre l’hôtel de Région de Midi-Pyrénées et son président, Martin Malvy.

En tant que chef du service de presse puis directeur de la communication, Thierry Charmasson a été l’interface médiatique du conseil régional pendant plus de dix ans. D’aillieurs, c’est dans le cadre du service de presse de Martin Malvy que Thierry Charmasson a connu et fréquenté celle qui est devenue la présidente de la Region, Occitanie.

En effet, dans une autre vie, Carole Delga a été fonctionnaire au conseil régional. En charge des déplacements du président de l’époque, la jeune chef de service de la valorisation des politiques territoriales travaillait avec le service de presse et Thierry Charmasson.

L’hypothèse d’un intérim assuré par Laurent Blondiau, directeur de cabinet (ex directeur de la communication de Georges Frêche) circule. Mais, selon nos informations, le successeur de Thierry Charmasson pourrait être Yves Bousquet. Actuellement en poste dans la direction de la communication, Yves Bousquet est un montpelliérain de fraîche date. Il est arrivé dans le Languedoc-Roussillon en juillet 2014. Une arrivée liée au processus de fusion qui a donné naissance à la Grande Région Occitanie.

A ce titre, en tant que directeur de la communication de la région Languedoc-Roussillon, Yves Bousquet a travaillé avec l’hôtel de Region de Toulouse.

La nomination d’Yves Bousquet ne changera pas une chose. La direction de la communication est directement rattachée à un autre communicant : le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional annonce qu’il communiquera prochainement sur les changements à la tête de sa communication.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

10 Jan

Recrutements et nouveau bâtiment : le syndicat majoritaire à la Région interpelle Carole Delga

2017 débute comme s’est terminé 2016. Un an après la naissance de la nouvelle Région Occitanie, l’inquiétude et les interrogations sont toujours d’actualité pour le personnel du Conseil régional. Le syndicat majoritaire souhaite des éclaircissements sur le processus de fusion entre les deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

La CFDT met deux sujets sur la table : les conditions de recrutement et le projet de construction d’une salle d’assemblée à Montpellier.

L'hôtel de région à Montpellier (Photo : AFP)

L’hôtel de région à Montpellier (Photo : AFP)

Le mois de janvier 2017, comme tous les mois de janvier, est propice aux voeux. Le principal syndicat du conseil régional d’Occitanie profite de l’occasion pour en présenter un : rencontrer la présidente de Région. Dans un courrier en date du 7 janvier, la CFDT souhaite ouvrir plusieurs dossiers. 4 thèmes sont soulevés. Deux concernent des cas particuliers et l’organisation du syndicat. Mais deux autres renvoient directement au vaste chantier de la fusion.

La CFDT attend des « précisions sur les critères de recrutement du personnel (plusieurs cas de recrutement aléatoires constatés) » et des « éclaircissements sur le projet de construction d’une nouvelle salle d’assemblée à Montpellier (inquiétudes des agents du site de Toulouse)« .

Ce n’est pas la première fois qu’un syndicat fait entre sa voix. En février dernier, la CGT pointait, dans un tract, l’opacité et les doublons dans le processus de fusion entre les deux ex-fonction publiques régionales de Toulouse et Montpellier. La question du recrutement de certains personnels a notamment été soulevée.

En mai dernier, la CFDT a emboité le pas à la CGT. C’est donc la seconde fois, en 9 mois, que le syndicat majoritaire monte au créneau.

En 2017, la CFDT aborde toutefois un nouveau sujet. Un sujet qui est devenu d’actualité dans le dernier mois de 2016. En décembre dernier, suite à une déclaration dans la presse, la question de l’acquisition d’un nouveau bâtiment (pouvant héberger l’assemblée régionale) a été mise sur la place publique.

Le premier syndicat du conseil régional souhaite avoir des détails sur ce chantier.

Invitée du magazine de France 3, Dimanche En Politique, Carole Delga a évoqué la stratégie immobilière du conseil régional. La présidente de Région n’a pas véritablement confirmé, ni démenti, l’achat d’un bâtiment (pouvant héberger une salle d’assemblée) à Montpellier. Carole Delga a simplement évoqué des besoins notamment d’archivage et de stockage :

Une stratégie immobilière est en cours de réflexion parce nous allons manquer de place pour l’archivage et le stockage. Nous avons à bâtir pour les prochaines années. Mais il n’y a aucun caractère d’urgence et en aucun cas on ne va pas bâtir un nouvel hémicycle. La première année de mon mandat, si je me préoccupais de savoir comment sont assis les conseillers régionaux 4 fois par an, ce serait indécent. Arrêtons de faire d’un détail un sujet.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional précise :

La présidente de Région a déjà rencontré l’ensemble des syndicats et continuera à le faire comme elle s’y est engagée. Un rendez-vous est prévu au cours du 1er trimestre 2017. Concernant des demandes de rendez-vous de syndicat de manière individuelle, c’est l’élue déléguée au personnel, Claire Fita, qui en a la charge. C’est le cas suite à la demande de la CFDT.

Autrement dit, le syndicat majoritaire du conseil régional va devoir se « contenter » d’une rencontre avec la conseillère régionale en charge du personnel. S’agissant d’un rendez-vous avec Carole Delga, ce sera plus tard et avec d’autres syndicats.

Laurent Dubois (@laurentdub)

890 bureaux de vote en Occitanie : où voterez-vous pour la primaire de la gauche ?

On connaît désormais le nombre de bureaux de vote dans la région pour la primaire citoyenne de la gauche et des écologistes (22 et 29 janvier). Un moteur de recherche a été mis en ligne pour trouver votre bureau en fonction de votre domicile.

Le numéro 1 du PS J-Christophe Cambadélis simulant un vote pour la primaire devant la presse (Photo : AFP)

Le numéro 1 du PS J-Christophe Cambadélis simulant un vote pour la primaire devant la presse (Photo : AFP)

Si vous voulez participez à la primaire de la gauche les deux derniers dimanches de janvier, prenez le temps de regarder à l’avance quel est votre bureau de vote. Comme pour la primaire de la droite fin 2016, les bureaux de vote ne sont pas ceux que vous avez l’habitude de fréquenter pour les élections « traditionnelles ». Pour le trouver, il faut se servir du moteur de recherche mis en place par les organisateurs.

En nouvelle région Occitanie, on compte ainsi 890 bureaux de vote seulement, selon le PS, l’un des organisateurs de ce scrutin ouvert. Pour certains électeurs, il faudra parfois faire 10 ou 15 kilomètres. C’était le cas pour la primaire de la droite : nous avions, ici-même, pris l’exemple de Vicdessos en Ariège. Les citoyens de droite devaient parcourir une quinzaine de kilomètres de routes (sinueuses) pour se rendre à Tarascon. Même test pour les primaires de la gauche : sauf que quand on tape Vicdessos dans le moteur de recherches la réponse est… surprenante :

Désolé, nous manquons d’informations pour ce bureau à l’heure actuelle, merci de réessayer ultérieurement.

A 12 jours du premier tour, tous les bureaux de vote ne sont donc pas encore répertoriés. En raison des vacances de fin d’année, le comité d’organisation, présidé par le député PS de Haute-Garonne Christophe Borgel, a pris un peu de retard. Et pourtant, le nombre de bureaux de vote sera cette année bien inférieur à celui de la droite ou même de primaire de la gauche en 2012 : 7 530 bureaux seront ouverts en France métropolitaine et en Outre-mer : un chiffre inférieur d’environ 20% aux 9 400 bureaux de vote de 2011, et de 25% aux 10.228 de la primaire de droite, en novembre. Le PS espère 1,5 à deux millions d’électeurs (contre 2,7 et 2,9 millions en 2011, et 4,3 et 4,4 millions pour la droite).

Un numéro de téléphone (01 86 65 20 17) sera mis en place à partir du 16 janvier pour se renseigner en cas de doute sur son bureau de vote.

FV (@fabvalery)

09 Jan

Un cadre socialiste démissionne du PS Tarnais et rejoint Emmanuel Macron

La section de Castres est une des plus importantes sections du PS tarnais. Ce lundi 9 janvier, elle perd son secrétaire. Dans une lettre adressée aux militants, Olivier Pinel présente sa démission et justifie son ralliement à Emmanuel Macron.

Après la démission du 1er fédéral et en plein tumulte sur la 3eme circonscription, le PS du pays de Jaurès subit une nouvelle secousse.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

Un pilier du PS castrais rend sa carte. Après 10 ans de militantisme et 2 ans au secrétariat de la section, Olivier Pinel démissionne. Le futur ex cadre socialiste justifie sa décision par l’état du PS :

La rigidité des personnes et des sensibilités a complètement paralysé le fonctionnement du parti qui s’est progressivement replié sur lui même en oubliant son rôle : celui d’être une force de proposition et d’action. A mes yeux le parti socialiste est un parti bloqué, en fin de vie, déconnecté des réalités du monde.

Après l’état des lieux et le constat, Olivier Pinel passe aux conséquences :

Mon engagement au parti socialiste n’est plus possible dans la mesure ou je ne crois plus en sa capacité à rassembler les gauches et à construire un projet pour la France. Je ne souhaite pas pour les mêmes raisons être engagé dans l’organisation de la primaire. Quel est le sens de la primaire ? Rassembler ceux qui n’ont pas réussi à gouverner ensemble ?

Olivier Pinel ne se contente pas de claquer la porte et de déchirer sa carte. L’ancien cadre du PS tarnais annonce qu’il « souhaite assumer et défendre ses idées » dans la cadre du Mouvement En Marche d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

Le maire de Toulouse poursuit en justice un responsable du FN

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a porté plainte contre un responsable du Front National. La procédure en diffamation vise un article publié par le secrétaire national à la culture du FN. Un article publié le 18 novembre 2016 sur le site Boulevard Voltaire et intitulé  « Comment Toulouse est-elle passée de ville Rose à ville verte islamique ?« .

Jean-Luc Moudenc Photo MaxPPP

Jean-Luc Moudenc Photo MaxPPP

Le responsable du Front National a récupéré la citation à comparaître vendredi dernier, le 14 janvier, chez un huissier. Pour Gabriel Robin aucun doute la procédure intentée (en son encontre) par le maire de Toulouse est une atteinte à la liberté d’expression. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Gabriel Robin déclare : « si je suis jugé coupable, il faudra poursuivre tous les autres éditorialistes« .

Un serial chroniqueur de « Boulevard Voltaire »

Le jeune responsable du Front National  entretient (volontairement) une certaine confusion entre son statut de militant politique et ses activités médiatiques. Mais Gabriel Robin n’est pas  journaliste de profession ou de formation. En revanche, c’est un « professionnel » des médias. Ou du moins de certains médias. Gabriel Robin écrit régulièrement des tribunes sur le site régional Politic Région. Il est surtout un « serial » chroniqueur de Boulevard Voltaire. Un site crée en 2012 par le maire de Béziers, Robert Ménard. Depuis le début de l’année 2017, Gabriel Robin a écrit pour Boulevard Voltaire 6 textes. Pratiquement un par jour. En 2016, les chroniques portent quasi exclusivement sur l’Islam (9 textes sur les moins d’octobre, novembre, décembre), le terrorisme et les migrants.

Gabriel Robin croise dans les colonnes de ce media qui récuse l’étiquette d’un media d’extrême droite : Renaud Camus ou Alain de Benoist. Deux figures de la droite radicale et nationaliste.

Sur le fond du dossier, le responsable frontiste estime n’avoir commis aucun délit. Gabriel Robin insiste sur un point : « J’ai utilisé le conditionnel« . Le responsable frontiste estime avoir mis les formes pour éviter précisément toute accusation de diffamation. C’est loupé. Dans la citation à comparaitre, le maire de Toulouse vise une phrase qui (même au conditionnel) est considérée par Jean-Luc Moudenc comme attentatoire à son honneur.

L’allusion à une collusion entre Jean-Luc Moudenc et des islamistes

Le sort judiciaire de Gabriel Robin est lié à une phrase. Une phrase insérée dans un paragraphe  :

(Toulouse) une ville connue pour ses nombreuses mosquées islamistes, dont les imams ont longtemps servi de supplétifs à des forces de l’ordre aussi débordées qu’abandonnées par les pouvoirs publics. C’est peut-être à ce prix que Jean-Luc Moudenc a acheté la paix sociale et son élection en tant que maire de Toulouse ?

C’est ce texte que la justice va devoir examiner. Comme toujours en matière de diffamation, la lettre n’est pas seule en cause. L’esprit des propos pèsera également dans la balance. Notamment l’intention de nuire et la volonté d’entacher l’honneur du « diffamé ».

Gabriel Robin ne comprend pas la riposte judiciaire du Capitole. Le responsable du FN dénonce un « procès politique ». Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, la mairie de Toulouse se contente d’une position de principe :

Nous ne ferons aucun commentaire dans l’attente d’un jugement définitif.

En revanche s’agissant de l’accusation d’un procès politique, un proche de Jean-Luc Moudenc déclare :

Y voir un procès politique, c’est n’importe quoi ! Si tel était le cas, nous aurions médiatisé toute cela.

En amateur éclairé des sites d’information, c’est Gabriel Robin qui s’est chargé de la médiatisation.

Plusieurs rédactions ont reçu des messages et copie de la citation à comparaitre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

06 Jan

Où est passé l’opposition de droite au Conseil Régional ?

Un an après sa création, le groupe Union des Elus de la Droite et du Centre est en mode « service minimum ». Des tweets, des communiqués de presse et parfois des coups d’éclats. Mais l’opposition régionale manque de souffle et de visibilité. La disparition brutale de l’ancien président de groupe, Dominique Reynié, peut expliquer cette léthargie. Néanmoins, c’est une raison politique qui est déterminante. Deux conceptions de l’opposition s’opposent. Des élus du groupe plaident pour un choc frontal et direct. D’autres sont adeptes d’un style plus soft.

Christophe Rivenq, président du groupe de l'Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Christophe Rivenq, président du groupe de l’Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Séance plénière à Montpellier. Sur consigne de son président, Christophe Rivenq, l’opposition quitte la salle. Comparé au Front National (principale force d’opposition dans l’hémicycle Régional), ce geste reste bon enfant. Mais cela prouve que la droite et le centre savent donner de la voix. Ce coup d’éclat reste toutefois exceptionnel. S’agissant d’une action au long cours, c’est plutôt morne plaine. Dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, l’opposition au socialiste Martin Malvy menait une bataille rangée. Y compris sur le terrain judiciaire.

Ce sont deux élus d’opposition qui sont à l’origine de l’affaire AWF. Une affaire impliquant le conseil régional et ayant découché sur la démission du ministre Kader Arif et l’ouverture d’une information judiciaire.

Dans la nouvelle Grande Région, la nouvelle opposition est beaucoup plus timide. Un seul exemple. La presse a révélé l’existence d’un marché entre le groupe de presse de Jean-Michel Baylet et la Région Occitanie. Malgré un vrai tohu-bohu médiatique, le communiqué de presse est sorti tardivement. Selon nos informations, l’opposition de droite a manqué ne pas réagir publiquement. Le président du groupe, Christophe Rivenq, aurait invoqué un risque (juridique) de diffamation. Le dossier étant sur la place publique, le risque était totalement virtuel et même inexistant. La prudence traduisait en réalité une réticence.

Pour un élu régional, l’exemple du marché entre la Région et le groupe La Dépêche du Midi révèle une vraie différence (culturelle). Et même une véritable divergence sur le fond. Les conseillers régionaux ex-Languedociens seraient des adeptes d’une opposition light. Moins active et agressive que celle prônée par leurs collègues ex-Midi-Pyrénéens. Une autre source ajoute un élément conjoncturel. L’opposition (musclée) de l’époque Malvy reposait sur une task-force. Notamment un secrétaire général affûté. Ancien Directeur Général de Service de plusieurs collectivités, Jean-Pierre Villespy disposait d’une capacité d’expertise. Sans cette cheville ouvrière, l’affaire AWF et d’autres patates chaudes seraient restées au frigo.

Un responsable du Centre met également en avant le président de groupe :

On n’a pas de chef. Rivenq devrait être dans la presse régionale deux ou trois fois par semaine ».

Un responsable de la droite est franchement incisif et pointe une proximité entre le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau, et le patron de la droite régionale.

La discrétion médiatique de Christophe Rivenq peut se justifier par un agenda surchargé. En effet, le président de groupe cumule plusieurs casquettes. Conseiller régional, chef de cabinet de la mairie d’Alès, directeur général de services d’une commune et d’une agglomération. A gauche, le président du groupe PS cumule mandat régional et de député. S’agissant de Christophe Rivenq ce ne sont pas les mandats qui s’additionnent mais les fonctions qui s’empilent.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, son entourage dément l’idée d’un président en sous-régime :

Christophe Rivenq a des contacts quotidiens avec le groupe. Il commence ses journées très tôt et reste joignable très tard. A la différence de Dominique Reynié, il connaît très bien les dossiers locaux. Il organise des réunions avant chaque commission sectorielle et chaque assemblée plénière. Il a organisé aussi des séminaires de travail, avec des actions de formation, pour les élus et un séminaire de travail pour les collaborateurs.

Comme la majorité, l’opposition de droite essuie les plâtres d’une Région forte de 13 départements et qui ne facilite pas les contacts entre les élus. Des élus issus d’horizons différents et qui ne partagent ni la même culture politique ni la même histoire. Avec le temps, l’approche ex-Midi-Pyrénéenne d’une opposition frontale finira peut-être par l’emporter.

Rendez-vous dans un an, pour le second anniversaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne : révélations autour du patrimoine et des intérêts de Georges Méric

Dans son premier numéro de l’année, Marianne s’intéresse à la Haute-Garonne. L’hebdomadaire national consacre deux pages au président du plus important département d’Occitanie. Le titre de l’article donne immédiatement le ton : « Un président transparent…mais pas trop ! ». Les revenus fonciers et les affaires familiales de Georges Méric sont passées au crible.

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

L’enquête de Marianne débute par une absence. Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, ne mentionne pas l’existence de 8 sociétés civiles immobilières (SCI) dans la déclaration d’intérêt prévue par la loi. Mais l’hebdomadaire parisien pointe surtout un point : Georges Méric perçoit des loyers par l’intermédiaire de SCI qui louent des locaux à des maisons de retraite dont le président du département a cédé les parts… à ses filles.

Le conseil départemental de la Haute-Garonne réfute toute absence de transparence et conteste formellement l’oubli de 8 SCI :

Le président du Conseil départemental a établi dès le début de son mandat, conformément aux lois relatives à la transparence de la vie publique, des déclarations d’intérêts et de patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), qui sont accessibles au public, où figure l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier. La totalité des activités de Georges Méric a été déclarée.

Pour le président de la Haute-Garonne, tout est clair et transparent. Néanmoins, une question reste en suspens. En effet, les déclarations d’intérêts sont consultables sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique (HATVP). Aucune mention de Société Civile Immobilière dans le document rempli et envoyé par Georges Méric à la HATVP. Le président du conseil départemental affirme pourtant avoir déclaré « l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier ».

Mais un fait est avéré. La déclaration d’intérêt déposée auprès de la HATVP est incomplète. Cela peut poser un problème juridique. En effet, des poursuites et des sanctions sont prévues : « le fait d’omettre une partie substantielle de son patrimoine est puni par le code pénal ».

La balle est dans le camp de la HATVP. C’est elle qui peut transmettre le dossier au parquet. Le conseil départemental invoque l’existence d’une déclaration de patrimoine. Une déclaration de patrimoine qui n’est pas publique et qui mentionnerait l’existence des SCI. Selon nos informations, la Haute Autorité admet une certaine tolérance. Les revenus d’une SCI doivent normalement apparaître dans la déclaration d’intérêt. Mais si le déclarant mentionne l’existence de SCI dans la seconde déclaration obligatoire (à savoir la déclaration de patrimoine), la HATVP estime que l’obligation de déclaration est respectée.

Georges Méric devrait donc bénéficier de la souplesse de la  » jurisprudence » de la HATVP. Si les SCI pointées par Marianne sont mentionnées dans la déclaration de patrimoine, il ne devrait pas y avoir de suite et de poursuites.

En revanche, une question est beaucoup plus épineuse. Ce n’est pas l’axe principal des révélations de Marianne. Mais il existe un risque de « conflit d’intérêts ». En effet, Georges Méric a vendu, à ses filles, les parts dont il disposait dans plusieurs maisons de retraites. Des maisons de retraites qui peuvent bénéficier de financement du conseil départemental. Du côté de Georges Méric, c’est un faux problème. Le service de presse du conseil départemental précise : les maisons de retraites en question (situées en Haute-Garonne et au nombre de 3) ne bénéficient pas de subventions. Seul(e)s les pensionnaires perçoivent une aide, la fameuse Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

De plus, le conseil départemental déclare avoir consulté un avocat. L’expertise juridique sollicitée par Georges Méric se serait soldée par un feu vert.

Néanmoins, un avocat spécialisé contacté par France 3 Midi-Pyrénées, est catégorique :

Si une personne croit se mettre à l’abri d’un conflit d’intérêt en cédant des parts détenus dans une maison de retraite ou dans tout autre établissement ayant des relations avec la collectivité qu’il dirige, à un membre de sa famille, il se trompe. La jurisprudence est archi-claire et constante. Soi-même, une fille ou une conjointe, c’est pareil. Une prise d’illégalité d’intérêt n’est pas constituée uniquement par des avantages personnels et matériels. Un simple intérêt symbolique suffit. Le responsable d’un exécutif local peut tomber sous le coup d’une prise illégale d’intérêt même s’il ne perçoit pas directement de revenus.

Dans son enquête Marianne précise que Georges Méric perçoit des loyers liés aux maisons de retraites dirigées par ses filles.

L’affaire, pour le moment, se limite à un dossier médiatique et politique. Mais la seule et véritable issue (pour déterminer s’il existe un véritable conflit d’intérêt) ne pourrait venir que de la justice.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Jan

Mais où est passé le groupe socialiste au Conseil Régional ?

Le député de l’Hérault, Christian Assaf fête sa première année à la tête de la plus importante formation du conseil régional. L’anniversaire ne prend pas (forcément) un air de fête. Le groupe PS paraît absent des écrans radars. Peu de communiqués de presse. Pas de déclaration qui attire les lumières médiatiques.  A la différence du passé et notamment de la présidence Malvy, le groupe PS manque de visibilité et semble ne pas exister.

Fausse impression ou réalité ? La double casquette de Christian Assaf, député et président du groupe, est-elle un handicap pour les socialistes de la Région ?  Enquête.

Christian Assaf, député de l'Hérault et président du groupe PS au Conseil Régional Occitanie. Photo : MaxPPP

Christian Assaf, député de l’Hérault et président du groupe PS au Conseil Régional Occitanie. Photo : MaxPPP

De nouvelles frontières et un nouveau nom. Mais, côté coulisses, la toute jeune grande région a également accouché d’un groupe socialiste (historiquement) important. Dans l’ex-Midi-Pyrénées, l’ancien groupe Socialiste et Républicain (issu des élections régionales de 2010) comptait 36 élus. En ex-Languedoc-Roussillon, Fabrice Verdier était à la tête de 31 élus socialistes. Le groupe socialiste d’Occitanie comporte, quant à lui, 49 conseillers régionaux. Politiquement, il n’a pas la majorité absolue. Il faut l’appui et l’appoint des radicaux de gauche et du groupe Nouveau Monde de Gérard Onesta pour que la socialiste Carole Delga puisse diriger et gérer la région.

Néanmoins, arithmétiquement, le groupe de Christian Assaf reste numériquement le plus important. Ce poids (en terme d’effectifs) contraste avec la présence du groupe dans le débat public et sur la scène médiatique. Les socialistes du conseil régional n’ont jamais été aussi nombreux. Mais ils semblent plus effacer que jamais.

Une léthargie relative

Sous la présidence de Martin Malvy, le président du groupe PS, Thierry Suaud, faisait régulièrement entendre sa voix. A la tribune du conseil régional, comme le fait actuellement son successeur Christian Assaf, c’était normal. Mais, surtout, dans les médias régionaux. Les communiqués de presse du groupe socialiste arrivaient quasiment à flux tendu dans les rédactions. Des réactions ou des déclarations sur le plan rail, la réforme territoriale ou les questions économiques.

Néanmoins, il faut replacer cet « activisme » dans son contexte. Comme le précise Thierry Suaud :

Il n’est pas possible de comparer deux périodes différentes. L’expression du groupe était liée à une forte actualité nationale. Les retraites. La réforme du conseil territorial défendue par Nicolas Sarkozy. Le parti socialiste était dans l’opposition et, en accord avec Martin Malvy, nous défendions nos positions. Maintenant (ndlr : sous la présidence de Carole Delga), le groupe est concentré sur les intérêts régionaux.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Christian Assaf est sur la même ligne :

L’expression du groupe socialiste alors que le gouvernement est socialiste et que la présidente est socialiste c’est de défendre les propositions et l’action du conseil régional.

Pour le président du groupe PS, le principal travail est un travail en amont avec les élus du groupe :

Une grande partie de nos élus ne sont pas membres de l’exécutif ou de la commission permanente (ndlr instance de décision). Une trentaine des élus du groupe, c’est la loi qui le prévoit, participent uniquement 4 à 5 fois par an aux assemblées plénières. Il faut donc faire preuve de pédagogie pour expliquer les dossiers. C’est un gros travail.

Un président de groupe député

Pour Christian Assaf, la communication et les déclarations publiques ne constituent pas l’essentiel de son travail de président de groupe. En tant que député de l’Hérault, le conseiller régional s’exprime dans la presse sur la théorie du genre à l’école ou la crise grecque. Mais, s’agissant de l’animation du groupe PS au conseil régional, Christian Assaf insiste sur un travail de fond, loin des projecteurs et en profondeur. Un travail mené en liaison directe et permanente avec Carole Delga et son cabinet

Les réunions de groupe se font quasi exclusivement en présence de Carole Delga. Je rencontre toutes les semaines le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau. Mais au minimum 2 fois par an, j’organise des réunions de groupe territorialisées, Gard-Lozère ou Pyrénées-Orientales-Aude et systématiquement un chargé de mission du cabinet est présent.

Présence constante de la présidente de Région, communication permanente avec le cabinet de Carole Delga. Ce mode de fonctionnement fait la force de Christian Assaf. Le président du groupe PS ne risque pas de conflit ou de mésentente avec sa présidente. Mais cette proximité a fatalement un coût : une absence d’autonomie.

Pour un membre de la majorité régionale, le « système Assaf »souffre surtout un handicap.  C’est une présidence à temps partiel : « au delà des qualités de Christian Assaf, le fait d’avoir un président de groupe député, ce n’est pas un gage d’animation du groupe. Surtout à l’approche des législatives, jusqu’en juin prochain, son agenda n’est pas régional ».

Christian Assaf ne peut pas nier une évidence. A la différence de son prédécesseur ex-midi-pyrénéen, le président du groupe cumule sa fonction avec un mandat parlementaire. Mais Christian Assaf estime que les deux casquettes sont parfaitement conciliables :

C’est quelque chose qui s’organise. En gros, je suis 3 jours sur Paris et je consacre une journée et demie par semaine au groupe.  Alternativement je passe alternativement à Toulouse et à Montpellier avec les élus et les collaborateurs de groupe.

Une navette en Toulouse et Montpellier

Une source confirme l’existence d’une navette Toulouse-Montpellier. Christian Assaf est régulièrement aperçu dans les couloirs et les salles de réunion de l’Hôtel de Région toulousain. L’Héraultais Assaf vient régulièrement à  Toulouse pour rencontrer ses élus ex-midi-pyrénéens. Malgré des déclarations de principe, l’équilibre des territoires et l’égalité « Toulouse-Montpellier » ne sont pas toujours respectés. C’est du moins ce qu’expriment et ressentent les élus ex-midi-pyrénéens. Mais, du côté de Christian Assaf, les deux ex-régions sont sur un pied d’égalité.

Ce souci des équilibres risque d’être bousculé par la campagne des législatives. Plus que jamais, le centre de gravité politique de Christian Assaf va se trouver dans la 8ème circonscription de l’Hérault.

Mais les législatives vont finir par appartenir au passé et le mandat régional de Christian Assaf reste d’actualité pendant les 5 prochaines années.

Cela laisse du temps pour reprendre les (bonnes) habitudes.

Laurent Dubois (@laurentdub)