Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a porté plainte contre un responsable du Front National. La procédure en diffamation vise un article publié par le secrétaire national à la culture du FN. Un article publié le 18 novembre 2016 sur le site Boulevard Voltaire et intitulé « Comment Toulouse est-elle passée de ville Rose à ville verte islamique ?« .
Le responsable du Front National a récupéré la citation à comparaître vendredi dernier, le 14 janvier, chez un huissier. Pour Gabriel Robin aucun doute la procédure intentée (en son encontre) par le maire de Toulouse est une atteinte à la liberté d’expression. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Gabriel Robin déclare : « si je suis jugé coupable, il faudra poursuivre tous les autres éditorialistes« .
Un serial chroniqueur de « Boulevard Voltaire »
Le jeune responsable du Front National entretient (volontairement) une certaine confusion entre son statut de militant politique et ses activités médiatiques. Mais Gabriel Robin n’est pas journaliste de profession ou de formation. En revanche, c’est un « professionnel » des médias. Ou du moins de certains médias. Gabriel Robin écrit régulièrement des tribunes sur le site régional Politic Région. Il est surtout un « serial » chroniqueur de Boulevard Voltaire. Un site crée en 2012 par le maire de Béziers, Robert Ménard. Depuis le début de l’année 2017, Gabriel Robin a écrit pour Boulevard Voltaire 6 textes. Pratiquement un par jour. En 2016, les chroniques portent quasi exclusivement sur l’Islam (9 textes sur les moins d’octobre, novembre, décembre), le terrorisme et les migrants.
Gabriel Robin croise dans les colonnes de ce media qui récuse l’étiquette d’un media d’extrême droite : Renaud Camus ou Alain de Benoist. Deux figures de la droite radicale et nationaliste.
Sur le fond du dossier, le responsable frontiste estime n’avoir commis aucun délit. Gabriel Robin insiste sur un point : « J’ai utilisé le conditionnel« . Le responsable frontiste estime avoir mis les formes pour éviter précisément toute accusation de diffamation. C’est loupé. Dans la citation à comparaitre, le maire de Toulouse vise une phrase qui (même au conditionnel) est considérée par Jean-Luc Moudenc comme attentatoire à son honneur.
L’allusion à une collusion entre Jean-Luc Moudenc et des islamistes
Le sort judiciaire de Gabriel Robin est lié à une phrase. Une phrase insérée dans un paragraphe :
(Toulouse) une ville connue pour ses nombreuses mosquées islamistes, dont les imams ont longtemps servi de supplétifs à des forces de l’ordre aussi débordées qu’abandonnées par les pouvoirs publics. C’est peut-être à ce prix que Jean-Luc Moudenc a acheté la paix sociale et son élection en tant que maire de Toulouse ?
C’est ce texte que la justice va devoir examiner. Comme toujours en matière de diffamation, la lettre n’est pas seule en cause. L’esprit des propos pèsera également dans la balance. Notamment l’intention de nuire et la volonté d’entacher l’honneur du « diffamé ».
Gabriel Robin ne comprend pas la riposte judiciaire du Capitole. Le responsable du FN dénonce un « procès politique ». Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, la mairie de Toulouse se contente d’une position de principe :
Nous ne ferons aucun commentaire dans l’attente d’un jugement définitif.
En revanche s’agissant de l’accusation d’un procès politique, un proche de Jean-Luc Moudenc déclare :
Y voir un procès politique, c’est n’importe quoi ! Si tel était le cas, nous aurions médiatisé toute cela.
En amateur éclairé des sites d’information, c’est Gabriel Robin qui s’est chargé de la médiatisation.
Plusieurs rédactions ont reçu des messages et copie de la citation à comparaitre.
Laurent Dubois (@laurentdub)