Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection Présidentielle pour son parti « Debout la France » était lundi en réunion publique à Montauban après avoir visité le Lot. Il nous livre ses ambitions et dévoile les points forts de son programme.
Voeux à la presse de Nicolas Dupon-Aignan, le 9 janvier dernier. Photo MaxPPP
Le Blog Politique : Vous avez déclaré que dans cette Présidentielle vous alliez faire une surprise pour les 20 millions d’abstentionnistes qui ne se reconnaissent pas en ceux qui gouvernent depuis 20 ans. Est-ce à eux que vous vous adressez prioritairement quand vous faites des déplacements comme aujourd’hui dans le Lot et le Tarn et Garonne ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je ne les distingue pas des autres électeurs. Mais je leur dis : « quand est-ce que vous allez arrêter de voter pour des gens qui vous font du mal ? » Jamais l’élection n’a été aussi ouverte. 20 millions de gens ont refusé ce système aux Régionales. Ils en ont assez des imposteurs comme Macron, Valls ou Fillon qui ont déjà tous gouverné ce pays. Moi je leur donne le choix.
Le Blog Politique : Vous répétez que les français veulent une rupture avec le système, sans tomber dans les extrêmes et que c’est ce que vous leur offrez. Mais en quoi rompez-vous avec le système ? En quoi êtes-vous si différent vous qui avez déjà été candidat à l’élection Présidentielle en 2012 par exemple ?
Nicolas Dupont-Aignan : Moi j’ai quitté l’UMP quand ce parti et ses dirigeants n’ont pas respecté le choix des français qui avaient voté contre le traité européen.
Je refuse toute alliance avec ceux qui sont soumis à Bruxelles »
Le Blog Politique : Vous dites que « Debout La France » a fait autant de voix aux élections régionales que Les Verts ou le Front de Gauche. Mais eux ont accepté, comme ici au conseil régional d’Occitanie, de gouverner aux côtés des socialistes. Pour ce qui vous concerne, refuserez-vous toute alliance éventuelle avec Les Républicains et François Fillon ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je refuse toute alliance avec ceux qui sont soumis à Bruxelles. Regardez, aujourd’hui les Verts et le Front de Gauche qui ont rejoint le PS n’ont plus aucune crédibilité. Si on rétablit un contrôle au frontière, si on annule la directive sur les travailleurs détachés, alors on pourra discuter avec François Fillon. Mais on en est loin… Et je n’attends rien des gens responsables du désastre français.
Le Blog Politique : Vous êtes en Tarn et Garonne, un département où le Front National réalise de gros scores ces dernières années. Selon vous, « c’est la première fois qu’à la Présidentielle, il va y avoir un programme patriote et structuré sans être Front National ». Aujourd’hui, vous adressez-vous aux électeurs du FN ou à ceux qui pourraient être tentés de les rejoindre ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je m’adresse à tous les électeurs français. Je veux que les patriotes gagnent. Les français ne veulent pas du FN parce qu’ils ne veulent pas aller à l’aventure. C’est pour ça que je propose un programme sérieux et de bon sens. Je n’ai jamais diabolisé le Front National. Certains élus de chez eux nous rejoignent même parfois. Mais il faut passer d’un vote contestataire à un vote constructif.
L’Aéroport de Toulouse livré à l’espionnage »
Le Blog Politique : « Patriotisme économique » cette fois-ci. Vous n’êtes pas tendre avec Emmanuel Macron à qui vous reprochez je cite « d’avoir vendu l’aéroport de Toulouse aux chinois ». Est-ce une faute politique selon vous ? Et si oui en quoi ?
Nicolas Dupont-Aignan : C’est une trahison, une faute économique. On a laissé une plateforme vitale pour notre industrie livrée à l’espionnage. C’est un pillage organisé ! Macron, c’est l’homme des multinationales. C’est l’imposteur de cette élection et je le dirai et répéterai.
Le Blog Politique : Faut-il renationaliser ?
Nicolas Dupont-Aignan : Pas forcément. Mais pourquoi se séparer de nos infrastructures qui marchent ? Hier c’était les autoroutes, aujourd’hui les barrages hydro-électrique. Pourquoi casser ce qui fonctionne ? Je ne suis pas un collectiviste. Quand Toyota construit ses voitures à Valenciennes, je suis pour Toyota. Mais je veux relocaliser un million d’emplois et baisser les impôts des entreprises, françaises ou étrangères, qui investissent en France.
Le Blog Politique : Vous dénoncez une mauvaise Europe trop « bureaucratique » qui aide pourtant les agriculteurs des territoires que vous avez parcourus aujourd’hui. Quelle Europe proposez-vous alors ?
Nicolas Dupont-Aignan : Ce n’est pas de l’argent européen qui aide nos agriculteurs. C’est de l’argent français qui transite par Bruxelles. Soit on renégocie la PAC, et c’est ce que je préfèrerais, soit on renationalise. Mais attention, je ne suis pas contre l’Europe. Contrairement à Marine Le Pen, je ne veux pas de « Frexit ». Au contraire, je suis pour les programmes de coopération européens à l’image de ce qui a été fait pour Airbus. On pourrait agir sur des domaines comme la voiture propre, l’aide aux pays africains. Parce que si on ne veut pas qu’ils viennent chez nous, il faut les aider à rester dans leur pays.Pour ce qui est de l’Europe et pour vous donner une image, je ne veux pas qu’on la quitte, je veux qu’on renégocie les règles de la copropriété.
Je veux relocaliser un million d’emplois »
Le Blog Politique : Vous devriez présenter votre programme le 1er février prochain. Pouvez-vous nous en donner quelques lignes-forces ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je suis pour un retour du contrôle aux frontière pour savoir clairement qui rentre chez nous. Je souhaite relocaliser un million d’emplois privés sur notre territoire, ce qui va assainir notre système social. Moi je ne fais pas les choses à l’envers comme François Fillon. Je relance d’abord l’économie plutôt que de sacrifier nos fonctionnaires.
Le Blog Politique : Mais comment le relocalise-t-on ce million d’emplois ?
Nicolas Dupont-Aignan : Par la commande publique. 75% de cette commande doit aller à des entreprises qui produisent sur notre territoire, et pas forcément des entreprises françaises d’ailleurs, Toyota produit à Valenciennes et Renault construit des voitures en Bulgarie.
Je veux également créer un fond de relocalisation de 10 milliards d’euros pour aider au retour d’entreprises dans des zones défavorisées en emploi. Je diviserai donc par deux l’impôt des sociétés qui investissent sur ces territoires pour au moins dix ans.
Et puis je veux relancer le pouvoir d’achat. Pour cela, je reverserai à des retraités à faibles revenus les 8 milliards d’euros qu’on donne en trop à l’Europe. Soit six millions de personnes qui recevront 100 euros de plus de retraites.
Le Blog Politique : Mais vous les récupérez où ces 8 milliards ?
Nicolas Dupont-Aignan : Nous versons 21 milliards d’euros à l’Europe pour qu’elle nous en reverse 13. Il manque donc 8 milliards. C’est le « i want my money back » de Thatcher !
Le Blog Politique : Vous avez récemment cité De Gaulle dans une interview : « Les Etats n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts. » Faut-il que le futur Président de la République, peut-être vous donc, discute avec Messieurs Trump, Poutine et Al Assad ?
Nicolas Dupont-Aignan : Bien sûr il faut discuter avec tout le monde ! Si on n’avait pas tué Kadhafi, on aurait moins de migrants. Et je n’étais pas ami avec Kadhafi. Si on avait discuté avec Al Assad, on n’aurait pas eu les attentats de Paris. Et je ne suis pas ami avec Al-Assad. Si nous n’avions pas pris des mesures contre Vladimir Poutine, nos agriculteurs pourraient encore exporter vers la Russie. Et je ne suis pas ami avec Poutine. Je suis évidemment prêt à discuter avec Monsieur Trump. Je veux juste du bon sens et ma candidature est placée sous ce signe.
Propos recueillis par Patrick Noviello