Les scores défilent et le temps file. Les résultats du 1er tour tournent en boucle et le verdict du 2nd est une affaire de jours. Mais, pendant que les élections accaparent toute la lumière, un sujet capital reste dans l’ombre. La Fusion est éclipsée par la bataille électorale. Une éclipse toute relative. Dans les couloirs de l’Hotel de Région la question devient brulante.
Drôle de paradoxe.
Les élections régionales sont totalement conditionnées par la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Politiquement, nous avons déjà basculé dans une Grande Région à 13 départements. Mais la question de la fusion (effective au 1er janvier prochain) reste étonnement absente de l’actualité. Pas de débat entre les candidats. Aucune proposition véritable et une absente abyssale de vision.
En revanche, les premiers concernés ont bien la fusion en tête. Et côté midi-pyrénéen, le moral n’est pas au beau fixe. Dans les services de l’Hotel de Région, à Toulouse, la fusion est vécue comme une échéance improbable. Obligation de réserve oblige, les propos restent confiner à la machine à café ou tables de la cantine. Mais ils se résument à une formule parlante : « le français est la seule langue que nous avons en commun avec les languedociens ».
Une préoccupation revient en boucle : l’objectivité et la gestion des carrières. En Midi-Pyrénées, des règles encadrent les évolutions de carrière et les augmentations salariales. Du côté de Montpellier, ce sont les syndicats qui coupent et qui tranchent. Copinage et réseaux sont la règle.
Cette vision des choses est peut-être caricaturale. Mais elle est majoritaire au Conseil Régional.
Dans les services financiers, une préoccupation supplémentaire se rajoute. A la fusion des personnels s’ajoute la fusion de la dette. Un cadre soulève la question du classement de la dette : « en Midi-Pyrénées la dette est classée en catégorie A. Une dette saine. En Languedoc, il existe de la dette A mais aussi une dette classée B ou C et même D. Une dette toxique. Et les candidats n’en parlent pas. Je veux bien que ce soit un sujet aride et pas populaire mais c’est un sujet essentiel ».
Laurent Dubois