04 Fév

Grande Région : un syndicat pointe les doublons et l’opacité de la Fusion

Un syndicat lance un pavé dans la mare. La CGT Région a publié, mardi 2 février, un tract. Le titre est sobre : « Organigrammes Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, plus de questions que de réponses ». Mais, en revanche, les mots sont lourds. Doublons dans les directions. Opacité dans des nominations. Absence de planification. Le tract de la CGT pointe les craintes qui planent depuis le lancement du chantier de la fusion : une usine à gaz.

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Le mercredi 17 février, la nouvelle présidente de la nouvelle Grande Région doit rencontrer les syndicats. C’est une promesse de campagne. Carole Delga passe des paroles aux actes. Du côté des organisations syndicales, on espère que ces « bilatérales » vont être institutionnalisées avec une périodicité et un calendrier.

La première rencontre s’annonce sinon houleuse du moins « rugueuse ». La CGT arrive au tour de la table avec de vraies interrogations dans la poche. Dans son tract du 2 février, le syndicat (22,5% aux élections internes de décembre 2014) écrit :

La nouvelle organisation ne fait que superposer les deux directions générales des régions fusionnées. Elle ne permet pas de clarifier et de répartir les compétences entre Toulouse et Montpellier et fait perdurer une sorte de double autorité.

Contacté par téléphone, le secrétaire général de la CGT, Didier Praneuf, est encore plus clair : «  il va falloir fusionner et on a l’impression que rien n’a été anticipé ». Cette opinion est partagée au delà du cercle syndical. Un vieux routier de l’Hotel de Région parle d’un malaise des directeurs et des agents. Les voeux de Carole Delga au personnel a mis un peu de baume sur les plaies. La nouvelle présidente a réussi l’exercice. Mais cela ne suffit pas à éteindre le feu qui couve.

Carole Delga hier à la tribune du Conseil Régional.Photo MaxPPP

Carole Delga hier à la tribune du Conseil Régional.Photo MaxPPP

La nomination du nouveau Directeur Général des Services, Simon Munsch est plutôt bien accueillie. En revanche, sur les berges de la Garonne, entre les murs de l’Hotel de Région, « CGtiste » ou pas, des griefs reviennent en boucle. Absence de feuille de route. Surreprésentation des languedociens.

D’ailleurs, sur ce dernier point, le tract de la CGT pointe une nomination qui fait jaser les « administratifs » mais également les élus régionaux. Celle de l’ancien Directeur Général des Services du Languedoc, Claude Cougnenc. L’ancien tout puissant DGS de Georges Frêche et Damien Alary (surnommé le « vrai président du Languedoc ») est à quelques mois de la retraite.

Mais il est toujours dans l’organigramme avec un titre peu fréquent dans une collectivité et totalement absent au temps de Martin Malvy : conseiller spécial auprès la présidente en charge de la fusion des Régions.

La CGT demande, au sujet de cette nomination, « que soit explicité et précisé…le rôle et de la domaine d’intervention« .

Pour Carole Delga, un mois après son élection à la présidence de la Région (le 4 janvier 2016), ce n’est encore que le début du commencement. Aucune rupture dans le style. Durant la campagne, la socialiste a multiplié les déplacements. La nouvelle présidente continue a sillonné le territoire dans tous les sens.

Mais, désormais, elle doit gérer des milliers de fonctionnaires et piloter une fusion qui constitue un véritable challenge.

Au bout de 31 jours de présidence, il est impossible de juger si cette nouvelle casquette est bien portée.

Mais une chose est certaine. Le début finit toujours par se terminer.

Laurent Dubois (@laurentdub)