22 Jan

Primaire de la gauche : l’Occitanie partagée entre Hamon et Valls

Au niveau nationalBenoit Hamon devance l’ancien premier ministre qui se retrouve en ballotage défavorable. Le second tour a déjà débuté avec le ralliement de certains perdants au profit des deux finalistes. Arnaud Montebourg appelle à voter Benoit Hamon. Comme prévu, Sylvia Pinel lance un appel en faveur de Manuel Valls. Quels sont les résultats dans les départements de notre Région ?

Photo MaxPPP

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Photographie, pour commencer, des départements où Benoît Hamon est arrivé en tête, comme au niveau national. En tout 7 départements (sur les 13 de notre région) ont placé en tête le candidat qui veut « faire battre le coeur de la France ».

Haute-Garonne : Hamon largement en tête !

Benoît Hamon : 37 %

Manuel Valls : 32,3 %

Arnaud Montebourg : 16,8 %

Hamon domine dans l’Hérault

Benoît Hamon : 37,4 %

Manuel Valls : 32,11 %

Arnaud Montebourg : 17,8 %

Gard : léger avantage à Hamon

Benoît Hamon : 34,03 %

Manuel Valls : 33,23 %

Arnaud Montebourg : 18,69 %

Tarn-et-Garonne : Hamon en tête, record pour Pinel à domicile

Benoît Hamon : 31,4 %

Manuel Valls : 30,08 %

Arnaud Montebourg : 15,8 %

Sylvia Pinel : 11,5 %

Gers : Hamon, de peu devant Valls

Benoit Hamon : 36,16 %

Manuel Valls : 35,7 %

Arnaud Montebourg : 15,4 %

L’Aveyron pour Hamon

Benoît Hamon : 36,35 %

Manuel Valls : 34,19 %

Arnaud Montebourg : 16,36 %

Dans la Lozère, Hamon d’une courte tête

Benoît Hamon : 36,43 %

Manuel Valls : 35,87 %

Arnaud Montebourg : 15,82 %

Dans les autres départements de la région, c’est Manuel Valls qui arrive en tête notamment dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude, où il réalise ses meilleurs scores.

Valls surpuissant dans les Pyrénées-Orientales…

Manuel Valls : 42,5 %

Benoît Hamon : 31,6 %

Arnaud Montebourg : 15,8 %

… et dans l’Aude

Manuel Valls : 42,2 %

Benoît Hamon : 29,3 %

Arnaud Montebourg : 15,6 %

Ariège : Valls en tête

Manuel Valls : 39,5 %

Benoît Hamon : 30,9 %

Arnaud Montebourg : 16,3 %

Avantage Valls dans les Hautes-Pyrénées :

Manuel Valls : 37,78 %

Benoît Hamon : 32,35 %

Arnaud Montebourg : 16,18 %

Valls l’emporte de peu dans le Tarn…

Manuel Valls : 36 %

Benoît Hamon : 35 %

Arnaud Montebourg : 13 %

… et le Lot

Manuel Valls : 35,43 %

Benoît Hamon : 33,83 %

Arnaud Montebourg : 16,26 %

 

Primaire : des tags anti-Valls découverts sur la façade d’une mairie de Haute-Garonne

Incident en pleine primaire. La mairie (PS) de Bérat, en Haute-Garonne, a été taguée. Des inscriptions « 49-3 » ont été faites sur la façade de l’hôtel de ville. La commune héberge un bureau de vote dans une salle des associations. Elle est située sur la circonscription du plus fervent soutien de Manuel Valls en Occitanie, la présidente de Région Carole Delga.

Facade de la mairie de Bérat en Haute-Garonne

Facade de la mairie de Bérat en Haute-Garonne

Les tags ont visiblement été réalisés dans la nuit de samedi à dimanche. Une élue municipale les a découverts ce matin, dimanche 22 janvier.

La gendarmerie a effectué des constatations Les inscriptions sont sans équivoques et revêtent indiscutablement un caractère politique. Les trois chiffres « 49-3 » renvoient à la fameuse disposition constitutionnelle ayant permis à Manuel Valls de faire adopter (sans vote) la loi Travail.

Le « 49-3 » est devenue une véritable « boule puante » qui pollue la campagne de Manuel Valls. Lors de son dernier meeting parisien, Manuel Valls a été chahuté sur…le « 49-3 ».

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le maire de la commune, Paul Marie Blanc déclare :

C’est dirigé contre l’organisation de la primaire. Même si chacun l’interpretera comme il l’entend. Personnellement, je suis un soutien de Benoit Hamon. Mais le fait que l’on découvre cet acte de vandalisme à l’ouverture du bureau de vote n’est pas neutre.

Selon nos informations, la mairie de Bérat est la seule commune de la Haute-Garonne a avoir subi des dégradations dans le cadre des primaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Jan

Les « Mélenchonistes » réagissent aux piques de Carole Delga contre Jean-Luc Mélenchon

Vendredi 20 janvier, la présidente (PS) d’Occitanie, Carole Delga a adressé un courrier aux militants socialistes de la région. Il n’est pas passé inaperçu. Il faut dire que le ton et le contenu avait de quoi retenir l’attention : un ciblage (façon sniper) de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Sellin, réagit.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

La lettre et courte. Mais son contenu a le poids  d’un pavé dans la marre. Carole Delga a envoyé un courriel qui a « fuité » du cénacle socialiste et qui fait réagir. Y compris les militants PS. La première personnalité de gauche a rebondir est membre du conseil national du parti communiste. Marie-Pierre Vieu n’est pas une « simple » responsable du PC. La communiste tarbaise a joué (avec l’écologiste Gérard Onesta)  un rôle stratégique dans la constitution de la majorité (plurielle) de Carole Delga, lors des régionales de 2015.

Sur son compte twitter, Marie Pierre Vieu renvoie Carole Delga à son passé d’ancienne ministre de François Hollande et à la responsablité de ce dernier dans la crise traversée par la gauche.

Un autre responsable de la gauche de la gauche a également remarqué le courrier de la présidente d’Occitanie. Jean-Christophe Sellin est conseiller régional France Insoumise. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon s’interroge sur le sens de la démarche de Carole Delga.

Je suis très surpris de ce genre de courrier et je me demande quel est son objectif. Resserrer les rangs du PS à la veille d’une primaire qui est une primaire de congrès du PS. Un PS en voie d’explosion. Les militants socialistes sont aussi surpris. J’ai eu un ou deux témoignages, de ce genre.

Pour le « mélenchoniste » la démarche de Carole Delga n’est pas simplement surprenante sur la forme. Elle est incompréhensible sur le fond :

Carole Delga distribue les bons et les mauvais points. Mais elle est incapable de proposer un programme. Pas une seule proposition dans le courrier. Elle dit que les territoires ont besoin du PS. Mais je ne vois pas pourquoi on voterait pour un parti qui n’a pas de programme. Jean-Christophe Cambadélis l’a dit ouvertement. Le PS n’aura pas de programme pour la présidentielle. Nous nous avons un programme. Il s’est vendu à 200 000 exemplaires et on doit faire un nouveau tirage. Un programme qui repose sur 4 piliers : l’urgence démocratique, l’urgence sociale, l’urgence écologique et l’urgence de la paix  mondiale.

Dans son courrier, Carole Delga utilise deux expressions qui (visiblement) ne passent pas : « aventure personnelle » et « théâtralité radicale ». Jean-Christophe Sellin déclare :

Jean-Luc Mélenchon n’est absolument pas dans une aventure individuelle. Nous avons un programme issu d’une démarche collective et nous propositions visent à redonner les leviers aux citoyens. Le lendemain de l’élection présidentielle nous rendrons les pouvoirs aux citoyens en instaurant une 6ème République.

Sur l’expression « théâtralité radicale », Jean-Christophe Sellin renvoie Carole Delga a ses racines « vallistes ».

Je vois bien que c’est Mélenchon qui est visé par l’expression théâtralité radicale. Et alors ? oui la radicalité sociale est ouverte et c’est bien. Ce n’est pas sur ce terrain que l’on risque de trouver Manuel Valls.

Le courrier de la présidente de région ne va pas (vraiment) favoriser l’entente des gauches. Des gauches qui siègent ensemble, dans la même majorité, au sein du conseil régional présidé par Carole Delga. Mais la lettre envoyée aux militants a tout de même une vertu : alimenter le débat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Jan

Carole Delga épingle Macron et Mélenchon dans une lettre aux militants PS

A 48 heures du 1er tour de la primaire, la présidente (PS) de la région Occitanie lance un appel au sursaut en direction des militants socialistes. Dans un courrier envoyé ce vendredi 20 janvier, Carole Delga parle  d’une division et d’une crise profonde de la gauche. Aucune référence à Manuel Valls même si la présidente d’Occitanie est une « valliste » convaincue. En revanche, Carole Delga épingle Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Le jour et l’heure de l’envoi ne sont pas un hasard. Carole Delga a choisi la dernière ligne droite des primaires pour s’adresser aux militants socialistes. Le message est relativement court. Mais il est dense. La présidente PS d’Occitanie donne immédiatement le ton. Les premières lignes sont consacrées à un constat sans nuance et à un état des lieux sans concession :

Nous le savons : le Parti Socialiste sort incontestablement affaibli de ce quinquennat…Nous devons être à la hauteur de cette situation inédite. La gauche, dans son ensemble, est divisée. Chacune de ses composantes historiques, connait une crise profonde.

Carole Delga ne se contente pas de dresser un tableau sombre. La socialiste met en garde contre les fausses pistes. Elles portent un nom ou plutôt deux : Macron et Mélenchon.

Notre projet de société n’est pas celui de Mélenchon ou de Macron. Je ne crois ni au grand soir, ni à l’homme providentiel. Je veux le dire avec force : aucune aventure individuelle, aucun changement de trajectoire opportuniste ne sauraient, dans les conditions politiques actuelles, constituer une réponse aux défis qui nous sont collectivement posés.  Nous savons que la radicalité théâtrale, le « ni gauche, ni droite », les postures médiatiques, ne sont des réponses adaptées aux attentes de nos concitoyens. Je n’entends pas accepter l’abandon de nos idéaux collectifs pour quelques destins personnels ou quelques sièges de plus.

La fin du courrier (signé par Carole Delga) ne fait aucune référence au 1er tour de la primaire du dimanche 22 janvier. Aucune allusion (même au second degrés) au candidat soutenu par Carole Delga. La présidente de Région appartient à l’équipe de campagne de Manuel Valls. Elle était aux côtés de l’ancien premier lors de son meeting de Tournefeuille. L’avant veille du scrutin, on pouvait s’attendre à un geste (même subliminal) de soutien. Il n’en est rien.

Les dernières lignes scandent un seul message : les territoires ont besoin du PS et Carole Delga souhaite mener ce combat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Primaire de la gauche, Sylvia Pinel moins convaincante que Jean-Luc Bennhamias

Ultime débat et dernier sondage. Jeudi 19 janvier, trois jours avant le 1er tour, les 7 candidats de la primaire organisée par le PS ont débattu. Pour quel résultat ? L’hebdomadaire Le Point a commandé un sondage OpinionWay réalisé juste à la fin des 180 minutes d’échanges. La représentante du PRG et de l’Occitanie est classée en fin de série. Sylvie Pinel fait jeu égal avec Jean-Luc Bennhamias. La radicale de gauche marque le plus de points sur les questions sociales.

Sylvia Pinel et les 6 autres candidats de la Primaire Citoyenne. Photo : AFP/Eric Fefergberg/pool

Sylvia Pinel et les 6 autres candidats de la Primaire Citoyenne. Photo : AFP/Eric Fefergberg/pool

La question posée aux sondés était simple : «  Vous venez de suivre le débat entre les candidats à la primaire de la gauche. D’une manière générale, lequel vous a le plus convaincu ?« . Benoît Hamon récolte le meilleur score : 24%. Il est suivi d’Arnaud Montebourg (20%) et de Manuel Valls (19%). Sylvia Pinel arrive dernière, ex-æquo avec Jean-Luc Bennhamias. Le « joyeux animateur » de la primaire et la radicale de gauche ont convaincu 2% du panel. Un panel constitué par l’ensemble des téléspectateurs ayant regardé le débat diffusé sur France 2 et Europe 1.

L’institut de sondage OpinionWay a également testé un échantillon plus restreint. Un échantillon de personnes ayant l’intention de voter à la primaire. Le résultat de Sylvia Pinel est encore plus faible : 1%. Mais, là encore, la radicale de gauche partage le même score que Jean-Luc Bennahmias.

S’agissant de la catégorie « enjeux », Sylvia Pinel parvient à distancer le candidat « écologiste ex-Modem » auprès de l’ensemble des téléspectateurs. La radicale de gauche décroche 5% d’opinions favorables sur les questions sociales. Ce score est supérieur à celui de Jean-Luc Bennahamias (2%) mais aussi de François de Rugy (4%). En revanche, sur l’international, Sylvia Pinel « retrouve » Jean-Luc Bennahmias. Les deux candidats obtiennent un petit 2% d’opinions favorables.

Toujours dans la rubrique « enjeux » mais dans le panel « personnes qui ont l’intention de voter à la primaire« , Sylvia Pinel obtient 2% de bonnes opinions sur le social, 1% sur l’économie, 1% pour l’international.

S’agissant des sondés ayant l’intention de voter, Sylvia Pinel est derrière Jean-Luc Bennhamias. L’écart le plus important concerne l’économie (1% Pinel, 3% Bennhamias).

Evidemment, un sondage est une simple photographie, dépourvue de caractère prédictif.

Mais cela reste une photographie.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Sondage OpinionWay pour Le Point. Échantillon de 1767 téléspectateurs ayant regardé le débat de la primaire du Parti socialiste et de ses alliés, diffusé le 19 janvier sur France 2 et Europe 1, issu d’un échantillon national représentatif de 7002 personnes inscrites sur les listes électorales. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 19 janvier dès la fin du débat du 20 janvier 2017. Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d’incertitudes : 1 à 2,2 points au plus pour un échantillon de 2 000 répondants.

 

 

Des milliers d’adhérents revendiqués par Emmanuel Macron en Occitanie : est-il possible de tricher et de gonfler les chiffres ?

1 000 adhérents dans le Tarn, 4 000 en Haute-Garonne, 3200 pour l’Hérault et 11 000 sur l’ensemble de l’Occitanie. Le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron affiche ses bataillons. Ils sont nombreux, supérieurs ou équivalents (selon les départements) au plus important parti de notre région, le PS. Les chiffres reposent sur un système original : une inscription gratuite sur le web. Est-il possible de multiplier les « vraies-fausses » inscriptions et de gonfler artificiellement les chiffres ? Test.

Emmanuel Macron. Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron n’est pas le seul à pratiquer les E-adhésions. Le PS propose des inscriptions en ligne et le parti Les Républicains opte pour le téléchargement d’un formulaire. Mais il existe une différence entre le nouveau bolide la politique française et les partis traditionnels. L’adhésion au mouvement En Marche ! est gratuite. Une carte socialiste coûte 20 euros, minimum. Chez Les Républicains le ticket d’entrée est à 30 euros pour une personne, 40 euros s’agissant d’un couple.

Emmanuel Macron fait dans le simplicité à tous les niveaux : pas la peine de sortir une carte bleue et quelques minutes sur un clavier suffisent.

Simple et rapide

La procédure est simple et rapide. Le futur adhérent doit remplir un formulaire électronique qui se résume à moins de 20 cases. Nom. Prénom. Date de naissance. Adresse électronique. Mot de passe. Ville. Code Postal. Profession (facultatif) et centres d’intérêts (optionnel). Après avoir coché « J’adhère à la charte et j’ai pris connaissance des règles de fonctionnement d’En Marche« , il suffit de cliquer sur OK. Un mail est envoyé et une fois l’adresse électronique validée, c’est fait.

L’adhérent est alors dirigé vers une carte de géolocalisation. Le nouveau « macronien » voit apparaître les cercles locaux correspondant à son adresse postale.

On a testé pour vous !

Le Blog Politique a testé la procédure et suivi le processus. Premier enseignement, cela permet de connaître le nombre d’adhérents dans sa ville. La ville test est une ville moyenne : Albi.

A peine inscrit, le macronien (albigeois) en herbe apprend qu’il existe, dans sa commune, trois cercles. Le plus important comporte 44 membres et le plus petit 2.

Petit détail qui a son importance. Le nouvel adhérent peut se rattacher à un cercle existant ou… créer le sien. C’est le statut d’auto-entrepreneur appliqué au militantisme.

Mieux que le PS

Evidemment, l’essentiel est de savoir si le système Macron est fiable. Emmanuel Macron revendique 149 211 adhérents dans l’Hexagone. Alors que tous les partis traditionnels subissent une hémorragie de militants, c’est un excellent score et même un véritable exploit. Le mouvement En Marche ! a moins d’un an. Il a été lancé le 6 avril 2016 et il franchit la barre des 100 000 adhérents. Il ne s’agit pas vraiment de militants qui donnent de leur argent et sont supposés être capables de coller des affiches et de distribuer des tracts. Mais, à titre de comparaison, le PS annonce, en mai 2016, 111 450 cartes. En quelques mois, le mouvement d’Emmanuel Macron dépasse donc son vieux rival.

Une sécurisation des inscriptions très faible

Néanmoins, la procédure d’adhésion pose question. Une même adresse IP (permettant d’identifier un ordinateur) peut servir à plusieurs adhésions. Mais, surtout, avec un même nom, une même date de naissance, un même numéro de téléphone mais avec des adresses électroniques différentes, il est possible de procéder à plusieurs inscriptions. En réalité, la sécurité des inscriptions est faible (pour ne pas dire inexistante) et, par voie de conséquence, le compteur des adhésions est parfaitement falsifiable.

La facilité de la procédure d’inscription favorise la volatilité des adhésions. Inscrire ne coûte pas d’argent et se fait rapidement. Il est possible d’agir sur un coup de tête ou de cœur et  de zapper, sans s’investir réellement dans le mouvement. Mais, surtout, les équipes d’Emmanuel Macron peuvent multiplier les vraies-fausses adhésions. Le test réalisé par le Blog Politique est édifiant. Attention. Rien n’indique que des bidouillages existent. Mais c’est possible.

Tous les partis retouchent (plus ou « honnêtement ») les chiffres. A gauche, avant chaque élection interne, des cartes sont « achetées » par les candidats. La cotisation est payée à la place du « vrai-faux » militant. Ces cartes sont comptabilisés dans les livres de la Fédération départementale. Mais elles sont artificielles. La tentation de tricher sur le nombre d’adhérents peut également se traduire par une confusion volontaire entre les adhérents à jour de cotisation et les inscrits sur les listings.

Bref, la bataille autour du « plus grand nombre de militants » est une réalité aussi vieille que la politique. Le mouvement En Marche ! veut renouveler les pratiques. Mais il n’est pas certain qu’il résiste à la mauvaise pente des chiffres retouchés.

En tout cas, à défaut de le vouloir, il en a la possiblité.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes : « La France a changé de monde le 19 mars 2012 à Toulouse »

Juliette Méadel dépose une gerbe en hommage aux victimes des attentats, à l'école Orh Torah de Toulouse. Photo S.Compan/France3 Midi-Pyrénées

Juliette Méadel dépose une gerbe en hommage aux victimes des attentats, à l’école Orh Torah de Toulouse. Photo S.Compan/France3 Midi-Pyrénées

La secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes était ce jeudi à Toulouse. Elle est allée se recueillir à l’école Orh Torah en mémoire des victimes des attentats de mars 2012. Juliette Méadel a aussi évoqué l’ouverture du troisième procès de la catastrophe d’AZF.

Rappelant une à une le nom des victimes de Mohamed Mérah, Juliette Meandel a déclaré que s’attaquer à elles et à l’enfance notamment «c’était une attaque contre l’humanité ». « La France a donc changé de monde le 19 mars 2012, ici, à Toulouse. Nous sommes maintenant dans une époque où nous devons d’abord protéger les français. C’est ce que nous faisons tous les jours. Nous devons aussi faciliter leur retour à une vie normale ».

Pour cela, la secrétaire d’état est venue présenter au Service d’Aide aux Victimes d’Information et médiation (Savim) son guichet unique d’aide aux victimes. « Moi, je veux que partout en France, les victimes de terrorisme aient accès à ce guichet ». 5500 en France, 50 d’entre elles vivent à Toulouse selon la Ministre, frappées à Toulouse évidemment, Nice, Paris, ou encore Ouagadougou.

Eviter d’ajouter de la douleur à la douleur »

Pour aider ces victimes, la Préfecture coordonne l’ensemble des acteurs afin, comme le rappelle Juliette Méadel, « d’éviter d’avoir à ajouter de la douleur à la douleur par des démarches administratives parfois complexes ». Douze pour l’instant en France, l’objectif est d’installer un de ces guichets uniques dans chaque département d’ici la fin du quinquennat.

Il y a l’administration mais il y a aussi la justice et ses décisions que les victimes ont parfois du mal à comprendre. La secrétaire d’état a donc évidemment abordé le dossier du troisième procès AZF. « Ce procès va se tenir à Paris parce que c’est d’abord l’application d’une décision de la cour de cassation. Nous appliquons bien évidemment le droit mais nous facilitons la vie aux victimes en prenant en charge l’ensemble des frais ».

Et Juliette Méadel de préciser : « Pour que les victimes aient accès à la vérité, il faut que le procès puisse se tenir dans les meilleurs conditions possibles, et c’est donc dans ces conditions-là que le procès se tiendra à Paris ». Premier jour d’audience : mardi.

Patrick Noviello

19 Jan

Le maire de Montpellier, Philippe Saurel, soutient Emmanuel Macron

Philippe Saurel soutient Emmanuel Macron. Le maire de Montpellier est un proche de Manuel Valls. Mais son choix politique est fait. L’annonce vient d’être rendue publique ce jeudi 19 janvier lors d’un point presse.

Philippe Saurel, maire de Montpellier, et Emmanuel Macron. Photo : AFP/Pascal Guyot

Philippe Saurel, maire de Montpellier, et Emmanuel Macron. Photo : AFP/Pascal Guyot

Philippe Saurel se plait à rappeler une donnée « géopolitique » : c’est le seul maire de gauche d’une grande ville dans tout le Grand Sud. Un Grand Sud qui va de Bordeaux à Nice. Depuis ce jeudi 19 janvier, 11 heures 30, Emmanuel Macron peut compter sur le soutien politique du maire de Montpellier. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse relayée sur le compte Twitter de Philippe Saurel. L’ex-socialiste ne se contente pas d’officialiser son appui. Il met en avant une concertation avec les élus de son agglomération.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Philippe Saurel précise que ses relations avec Emmanuel Macron sont déjà anciennes :

Cela fait longtemps que nous sommes en contact. Cela remonte à l’époque ou Emmanuel Macron était ministre de l’Industrie. Je l’ai rencontré à Bercy et il m’a demandé comment est née l’expérience hors parti politique à Montpellier.

Philippe Saurel est un proche de Manuel Valls. Un Manuel Valls dont l’inimitié avec Emmanuel Macron est de notoriété publique et frontale. Pour Philippe Saurel, ce n’est pas un sujet :

Rien ne pourra m’empêcher d’être ami. Après il (Manuel Valls) m’a demandé de me retirer des régionales. Parfois des chemins se séparent.

Visiblement, les régionales de 2015 et  l’intervention de Manuel Valls en faveur de Carole Delga a laissé des traces. Mais Philippe Saurel insiste sur les qualités (intrinsèques) du présidentiable Macron. Pour le maire de Montpellier, son choix est un choix mûri et réfléchi. Une décision qui dépasse (totalement) les questions de personnes. En tout cas, l’annonce de Philippe Saurel est « raccord » avec l’actualité de l’ancien ministre de l’Economie. Pendant que le maire de Montpellier officialisait (dans sa ville) son soutien, Emmanuel Macron, à Paris, franchissait un pas de plus dans son aventure présidentielle : le lancement de candidatures pour les législatives.

A quelques heures du dernier débat (télévisé) de la primaire organisée par le PS, ce tir croisé porte un nom : un parasitage.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire de la gauche : les adresses des bureaux de vote en Haute-Garonne

Nombre et  localisation des bureaux de vote pour la Primaire Citoyenne. La participation à une élection se mesure en kilomètres. Plus les bureaux de vote sont nombreux, plus les isoloirs sont accessibles et plus les électeurs se déplacent. C’est loi de base des primaires. Evidemment l’intérêt du scrutin est un élément clé de la mobilisation. Mais la localisation et le nombre de bureaux de vote sont déterminants. Combien de bureaux de vote en Haute-Garonne ? Où sont-ils situés ? Etat des lieux.

Photo MaxPPP

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En novembre 2016, la primaire de la droite a mobilisé 80 231 votants au 1er tour (82 862 au 2nd) sur la Haute-Garonne. Ce résultat reposait sur 158 bureaux de vote sur l’ensemble du département. Du côté de la Primaire Citoyenne organisée par le PS, les prévisions de mobilisation sont modérément optimistes. Pour ne pas dire pessimistes. Un membre du Comité Départemental d’Organisation de la Primaire (CDOP) exprime clairement sa conviction : la mobilisation pour la primaire de 2017 ne sera pas du niveau de la primaire de 2011. A l’époque, 85 000 Haut-Garonnais ont participé. Mais c’était une autre époque. Nicolas Sarkozy était sortant et le PS profitait d’un vent porteur.

Néanmoins, sur le papier, l’organisation peut permettre les hautes eaux de 2011. C’est quasiment le même nombre de bureaux de vote : 200 bureaux. Pour la précédente primaire le chiffre était de 213.

Le principe « 1 site= plusieurs bureaux de vote » est également d’actualité. Dans certains cas, les électeurs trouveront, dans un même endroit, plusieurs bureaux.

Enfin, dernière permanence, les horaires. Dans les quartiers urbains toulousains ou les cantons ruraux du Lauragais les votants pourront glisser un bulletin dans l’urne de 9 heures à 19 heures.