La fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pose un problème immobilier. Les hôtels des deux ex-régions sont trop petits et les conseillers régionaux sont trop nombreux. Pour faire face au problème, depuis 11 mois, la présidente de la nouvelle Région Occitanie a choisi l’option d’une location de salles. Chacune des assemblées plénières se déroule au Parc des Expositions de Pérols, près de Montpellier. Face au montant de la facture, Carole Delga, a décidé d’acquérir un bâtiment.
L’opération va coûter plusieurs millions d’euros. Un élu régional défend le projet d’achat d’un bâtiment pour héberger les conseillers régionaux : « ce n’est pas possible de continuer à dépenser 300 à 400 000 euros pour se réunir à Montpellier. Au moins si on acquiert un bâtiment ce sera un investissement et il sera rapidement amorti« .
La nouvelle politique immobilière de Carole Delga remonte à plusieurs mois. Comme le précise le président du bureau de l’Assemblée Régionale :
J’ai abordé le sujet avec la présidente bien avant l’été. Je confirme le projet mais je me suis engagé à conserver la conversation et les échanges en OFF et je tiens ma parole. Je connais le bâtiment concerné. Mais je n’en dirai pas plus. Parce que je l’ai promis à Carole Delga. Mais aussi pour éviter toute spéculation immobilière.
Les propos de Gérard Onesta font suite à une déclaration du Directeur Général des Services de Carole Delga. Dans les colonnes de l’hebdomadaire L’Express, Simon Munch présente la location de salles comme une solution de « moyen terme » et lance :
Nous ne resterons pas locataire en permanence et il faudra acter une stratégie immobilière
Il est encore trop tôt pour connaître les détails du nouveau logement des 158 conseillers régionaux.
Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional n’a pas souhaité s’exprimer.
Mais deux faits apparaissent. D’abord, le projet immobilier est sur Montpellier. Ce choix est conforme au souhait de Carole Delga de tenir les assemblées plénières dans la préfecture du Languedoc. Un souhait exprimé lors de la campagne des régionales, réaffirmé en début de mandat, acté par le vote d’une délibération et donc renouvelé une nouvelle fois.
Ensuite, second point confirmé, le futur bâtiment ne sortira pas de terre. Il s’agit de l’achat d’un bien immobilier. Cette acquisition supposera (probablement) d’effectuer des aménagements. La création d’un hémicycle n’aurait rien de surprenant. Néanmoins, il ne s’agit pas de construire un nouvel édifice. Cette formule est économique. il est souvent moins cher d’aménager de l’existant que de construire. Un achat est également (et peut-être surtout) symbolique et même politique. Un grand chantier peut renvoyer l’image de travaux pharaoniques. Carole Delga et son directeur de cabinet (le très communiquant Laurent Blondiau) ne peuvent ignorer le caractère sensible de l’opération « un toit pour les conseillers régionaux ». L’opinion publique est allergique au marbre et l’opposition marche sur du velours quand il s’agit de crier à la folie des grandeurs.
Néanmoins, le déménagement-aménagement des élus d’Occitanie va faire des heureux : les élus eux-mêmes. De droite et de gauche, dans la majorité ou dans l’opposition, des voix s’élevent pour dénoncer le « campement » auquel ils sont condamnés depuis le début du mandat.
Laurent Dubois (@laurentdub)