16 Oct

Interview de Zep, le papa de Titeuf et l’auteur de l’album « Une Histoire d’hommes » paru aux éditions Rue de Sèvres

 

© Isabelle Franciosa

© Isabelle Franciosa

A ma gauche Zep le papa de Titeuf, tee-shirt noir veste grise, à ma droite Zep l’auteur de bande dessinée, tee-shirt noir veste grise. Entre les deux, Une Histoire d’hommes, l’album qui change tout sans changer l’homme. Interview…

Zep sans Titeuf ? Oui c’est possible et ce n’est pas la première fois. Du haut de ses quelques millions d’albums vendus, l’auteur suisse échappe régulièrement à l’emprise de son célèbre héros pour des récits qui restent, je vous le concède, dans le domaine de l’humour.

Pas cette fois ! Une Histoire d’hommes est le premier album « sérieux » de Zep. Sérieux mais pas triste. Paru chez le nouvel éditeur BD Rue de Sèvres, Une Histoire d’hommes raconte les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.

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Eric Guillaud

16 Sep

Faut-il acheter « Une histoire d’hommes », le nouveau Zep paru aux éditions Rue de Sèvres ?

Bon, pour être tout à fait honnête, vu le tapage médiatique organisé autour de l’album depuis plusieurs jours, je dois avouer que j’ai tout fait pour reculer l’instant où je devrais tourner ses pages et forcément constater que pour être apprécié de tout le monde, Une Histoire d’hommes se devait d’être consensuel, fade et finalement sans grand intérêt. Honte sur moi ! Oui honte sur moi car Une Histoire d’hommes n’est pas le résultat d’un coup de folie, d’un caprice de star, d’un Zep qui aurait juste besoin de se dégourdir les jambes et les doigts sur autre chose que son enfant terrible du Neuvième art, le blondinet Titeuf. Non, Une Histoire d’hommes est un récit intelligent tant dans la forme que dans le fond, une histoire où s’entremêlent pas mal de sentiments et pas uniquement chargés à la testostérone, non des sentiments tout simplement humains. Et putain, comme dirait Arno, c’est quand même vachement bien ! Zep, qui a lui-même joué dans quelques groupes imagine ici les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un même groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque chose comme 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.

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Découvrez l’interview de Zep ici

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Alors oui, tous les grands médias de notre pays en parlent, même le Huffington Post et Les Echos c’est dire. Mais cette fois, c’est avec raison et non par simple mimétisme. Alors faut-il acheter Une Histoire d’hommes ? La question ne se pose même pas. Courrez chez votre libraire le plus proche !

Eric Guillaud

Une histoire d’hommes, de Zep. Editions Rue de Sèvres. 18 euros

30 Oct

Spécial Jeunesse #1

Le Grand Paris de la BD n° 4

Nouveauté de la rentrée 2012 : les vacances de la Toussaint durent plus longtemps ! Voici donc une sélection de trois albums, une tri-thérapie d’humour contre la grisaille de cet automne hivernal …

Game Over – Cold Case t8 de Midam & Adam – Madfabrik

Beaucoup de parents pourraient hésiter à acheter une bande dessinée sans paroles ou presque. Certes les phylactères sont rares dans les aventures de ce petit Barbare, l’avatar de kid Paddle dans le monde du jeu vidéo, un autre personnage du dessinateur Midam. Un petit Barbare qui vit dans l’espoir, renouvelé à chaque planche, de sauver sa princesse Brindille. Deux personnages dont la fin est toujours connue, puisque toujours la même : Game Over – une fin de partie où ils se retrouvent écrabouillés, décapités, dévorés, voire plus si affinités. A partir de cette trame narrative des plus simples, les deux scénaristes font preuve d’inventivité pour charmer leurs lecteurs, de sorte que le rire est systématiquement au rendez-vous. D’ailleurs si vous même avez des idées de gag, n’hésitez pas à leur en faire part : nombreux sont les internautes à avoir proposé une planche. Alors, pourquoi pas vous ? Si cela vous tente : gameoverforever

Grrreeny – Vert un jour, Vert toujours de Midam – Madfabrik

Midam encore, avec un nouveau venu dans la galerie des personnages de sa Mad Fabrik, sa propre maison d’édition. Une sorte de cousin de Kid Paddle, un cousin de la jungle, un tigre devenu vert après avoir nagé dans un lac radioactif. L’idée de départ est séduisante : alerter sur les risques écologiques de la planète. Mais cette bonne intention ne suffit pas pour que le message soit compris. Dès que la démarche est trop ouvertement militante, cela ne fonctionne plus. Le discours environnemental plaqué bloque le rire. Quelques gags sont néanmoins réussis, souvent les moins bavards, comme celui où Grrreeny multiplie les cadeaux à base d’objets récupérés et qui se voit offrir au final un container pour trier et recouvrer. Gageons que si l’auteur murit une suite à ce premier album encore un peu trop vert, il saura s’entourer de gagmen ou fera peut-être appel, comme pour Game Over, aux internautes. La préservation de notre caillou commun le mérite.

Titeuf :  A la folie t13 de ZepGlénat

La bonne nouvelle de cette rentrée. Titeuf a refait son apparition dans nos cours de récréation. Treizième album, celui de la maturité. Cela se sent que son auteur Zep a fait l’école buissonnière pendant quatre ans. Celle d’Happy Sex, suivi de deux rééditions : Happy Rock et Happy Girls. Trois univers adultes où la liberté de ton est assumée, comme dans ses carnets intimes.

Pour notre pré-ado à la houppe rebelle, c’est donc un retour en grande forme. Comme le suggère le sous-titre A la folie, Titeuf est encore amoureux, mais plus de Nadia, la bêcheuse qui lui distribue beigne sur beigne depuis toujours. Une nouvelle demoiselle fait son apparition dans la classe : Ramatou, une migrante échappée de la misère et de la guerre d’un pays qui pourrait être l’Angola. Le moment le plus gracieux de la rencontre entre ces deux ados naissants, c’est – au sens littéral – quand ils décollent pour marcher sur les nuages. Un subtil instant de poésie graphique. Que les amateurs de « caca prout », marque d’humour consubstantielle du monde de l’enfance, se rassurent. Cet ingrédient est toujours là, dès les premières cases : un long récit ouvre l’album. Titeuf n’est plus un gars, il est confronté à l’angoisse ultime de la perte du zizi. Cela fera 20 ans en décembre que Titeuf a trouvé sa place dans tous les cartables. Un plaisir renouvelé à partager en famille.

Quelques planches à découvrir de Titeuf

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Zep - Glénat

17 Nov

Carnet intime, de Zep. Editions Gallimard. 25 euros.

Une porte rongée par la moisissure, un arbre tordu par le vent, une église éventrée par le poids des années, des toits qui s’enchevêtrent et s’entrechoquent, une tortue qui traine sa carcasse vieille de plusieurs dizaines d’années, des temples envahis par la végétation… Voilà ce qu’on peut trouver dans ce carnet de voyage pas comme les autres, un carnet intime en fait qui réunit une centaine d’illustrations réalisées par Zep au cours de ses multiples voyages. Comme une thérapie ! « J’ai commencé ces carnets il y a une vingtaine d’années. J’étais angoissé à l’idée de voyager et j’avais trouvé ce truc pour me calmer. Je capturais un fragment du lieu dans lequel je me trouvais, une porte, une bouche d’égout, un réverbère… et cela le rendait familier, moins hostile. Petit à petit, l’angoisse de la destination inconnue a disparu et a fait place au plaisir explorateur de dessiner ». Et Zep le voyageur aime avant tout ce qui est marqué, blessé, torturé, outragé, par les éléments, par le temps. « Je suis fasciné par ce moment où la nature reprend possession des constructions humaines… », confie-t-il, « Quand le bois semble vivre à nouveau, quand l’érosion donne une allure de montagne aux murs. J’aime la rouille, le lierre, l’oxydation. J’aime quand la nature gagne ». A une jeune femme qui le voyant faire un croquis sur la place de Porquerolles lui demande de la dessiner, Zep lui répond de repasser dans 50 ans. Le temps nécessaire pour qu’apparaissent quelques rondeurs, quelques rides aussi sur le visage et peut-être des cheveux blancs. Zep est ainsi ! De Porquerolles au Népal en passant par la Tanzanie, le Japon, l’Italie ou encore Québec, ce nouvel opus nous offre une approche différente du voyage et révèle dans le même temps une autre facette de l’auteur de Titeuf. Un album dépaysant et poétique ! E.G.