21 Nov

Les Pépites Jeunesse : Montreuil livrent des trésors

Lastman de Balak, Michaël Sanlaville & Bastien Vivès - KSTR

Lastman de Balak, Michaël Sanlaville & Bastien Vivès – KSTR

Une semaine avant son ouverture, le Salon du Livre Jeunesse révèlent ses pépites 2013 : huit albums récompensés parmi plus 6 000 nouveautés.

Parmi les lauréats,  Lastman par Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès (KSTR) décroche la Pépite de la meilleure Bande Dessinée/Manga. Nous vous racontions l’histoire de ce trio d’auteurs hors du commun ici et  dans leur atelier parisien. Le 3ème tome de ce manfra (un manga à la française) vient de sortir et la qualité est toujours là.

La Pépite du Livre-Ovni récompense Romance, de BlexBolex (Albin Michel) et celle du Roman Ado européen distingue La double vie de Cassiel Roadnight, de Jenny Valentine (L’Ecole des loisirs). La Pépite du Livre d’art est décernée à L’art de l’ailleurs, de Hélène Gaudy (Palette).

La Pépite du Documentaire couronne Israël Palestine, une terre pour deux, de Gérard Dhôtel, illustré par Arno (Actes Sud Junior) et la Pépite de la Création numérique récompense Anne Franck au pays du manga, d’Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve (Arte).

Enfin, la Pépite de l’Adaptation cinématographique distingue Aya de Yopougon, réalisé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, d’après les deux premiers tome de la BD du même nom (Gallimard, coll. Bayou).

Anne Franck au pays du manga, d'Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve (Arte)

Anne Franck au pays du manga, d’Alain Lewkowicz, Vincent Bourgeau, Samuel Pott et Marc Sainsauve (Arte)

Les albums lauréats sont à découvrir du 27 novembre au 2 décembre dans la librairie du Salon. Des rendez-vous avec les artistes pour des rencontres et des séances de dédicaces y sont également programmés.

Didier Morel

14 Nov

Les Pépites du Salon du livre de jeunesse à Montreuil 2013

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PÉPITE, Emile Littré nous propose la définition suivante dans son dictionnaire :

« Nom donné à des morceaux d’or natif sans gangue, quand chacun d’eux est plus grand qu’une paillette. ». Autrement dit les pépites, plus rares que les paillettes du métal précieux, attirent notre regard du fait de leur éclat qui diffère du commun.

Ainsi est la sélection finale des pépites BANDE DESSINÉE / MANGA (à partir de 10 ans) du Salon du livre de jeunesse à Montreuil 2013. Sur 31 bandes dessinées et mangas, repérés par le comité de lecture, et issus de la production de l’année, 10 ont été retenus.

Avec Eric Guillaud nous avions attiré votre attention sur certains de nos coups de cœur et plaisirs de lecture. Voici 4 chroniques à découvrir ou à relire avant le choix final le 18 novembre :

Last Man, Balak, ill. Michaël Sanlaville, Bastien Vivès, KSTR

Orignal, Max de Radiguès, Delcourt

Saveur coco, Renaud Dillies, Dargaud

Souvenirs de l’Empire de l’atome, Thierry Smolderen, ill. Alexandre Clérisse, Dargaud

 

1180_SLPJ_ANIMPROMO_vignetteLe reste de la sélection à découvrir :

Cendres, Álvaro Ortiz, traduit de l’espagnol par Alvaro Pablo, Rackham

Dans les Glaces, Simon Schwartz, traduit de l’allemand par Aurélie Marquer, Sarbacane

Iron ou La Guerre d’après, Shane-Michael Vidaurri, traduit de l’anglais (États-Unis) par Chopan, Cambourakis

Jane, le renard et moi, Fanny Britt, ill. Isabelle Arsenault, La Pastèque

Lartigues & Prévert, Benjamin Adam, La Pastèque

Les Ombres, Zabus, Hippolyte, Phébus

Le salon est prévu du 27 novembre au 2 décembre 2013. Nous vous en reparlerons.

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Voici le lien pour connaître les 7 autres pépites décernées aussi dans une semaine, notamment la très étrange pépite du LIVRE OVNI avec des trésors graphiques et à noter l’incursion chez les tout-petits de Zidrou pour une relecture de Boucle d’Or et les deux ours avec l’illustratrice Monika Hanulak dans la catégorie ALBUM Création francophone. Nous vous parlions justement de son éclectisme la semaine dernière ici.

30 Jan

Esteban t4 de Matthieu Bonhomme – Dupuis

Le Grand Paris de la BD n° 9  – Spécial Angoulême 2013 – France 3

Rencontre avec Matthieu Bonhomme, un dessinateur parisien, primé en 2003 pour son Age de Raison, il reçoit l’Alph-Art du meilleur premier album.

Esteban - Prisonniers du bout du monde (T4) - Bonhomme / Dupuis

Il a publié le tome 4 d’Esteban, une très bonne série à succès, qui raconte les aventures d’un jeune indien devenu baleinier au Cap Horn. Cet album fait partie de la sélection Jeunesse d’Angoulême 2013. Matthieu Bonhomme était aussi l’invité d’honneur du Salon du Livre jeunesse de Montreuil 2012. Avec son compère Lewis Trondheim, un autre habitué d’Angoulême et de Montreuil, il a publié un étonnant album sur les archétypes du western, une bd à l’humour décalé, un régal pour les amateurs du grand ouest. Interview dans son atelier du 10e ardt et sur les quais du canal Saint-Martin, en plein travail sur les nouvelles planches du tome 5 d’«Esteban».

Matthieu Bonhomme - Dupuis

Là on est dans un décor typiquement parisien avec des immeubles, un métro et le canal Saint-Martin. Qu’est ce qui fait que ce n’est pas une source d’inspiration pour vous ?

C’est très étrange effectivement. Je suis un parisien de naissance, mes parents sont parisiens, mes arrières grands parents sont parisiens. Je pense que je suis venu à la Bd par un désir d’évasion. Ce n’est pas comme si j’avais délaissé mon environnement mais pour moi Paris n’a pas l’exotisme qu’il pourrait y avoir éventuellement dans une histoire d’aventure.

Et donc votre inspiration vous la puisez où si ce n’est pas dans le quotidien ?

C’est dans mes rêveries, dans mon imaginaire, dans mes lectures, dans la consultation de livres de photos et de film, des choses comme ça.

Vous avez quand même réalisé un album sur Paris et dans un décor urbain, Omnivisibilis. Pourquoi ce choix ?

Ce livre cela a été vraiment un défi qui m’a été proposé par le scénariste Lewis Trondheim. Il m’a dit on va changer tes habitudes. Effectivement comme j’avais l’habitude de ne rien faire à Paris, d’un seul coup, c’est devenu un des arguments de la différence je dirais. J’ai beaucoup dessiné Paris dans ce livre là. Il y a plein de choses qui étaient différentes de mes habitudes aussi : le format, le nombre de page, la façon de raconter. Cela a été l’occasion de m’exercer à de nouvelles choses.

Vous y avez pris plaisir ou c’était juste une parenthèse ?

Une parenthèse c’est vrai, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai constaté qu’effectivement c’était très pratique d’avoir toute la documentation en bas de chez moi. Effectivement cela faisait une différence par rapport à mes autres projets.

Texas Cowboys - Bonhomme-Trondheim / Dupuis

Matthieu Bonhomme, votre dernier album c’est Texas Cowboys . Vous même, vous êtes plutôt pied tendre ou vrai cowboy ?

Moi je suis un pied tendre mais je suis passionné des cowboys. Un vrai pied tendre.

Cela n’aide pas pour dessiner un vrai album de cowboys ?

C’est-à-dire que moi j’aurais aimé être un cowboy évidemment. Je vais chercher mon inspiration dans les films, dans les photos, dans la documentation que je peux trouver sur des images de l’ouest.

Mais aussi chez des maitres de la Bande dessinée comme Jean Giraud ou d’autres ?

Oui bien sur, je suis venu à la bande dessinée parce que j’ai découvert Blueberry, Lucky Luke. C’est vraiment le western qui m’a amené à la bande dessinée. Aujourd’hui faire cet album sur les cowboys, c’est comme un retour à mes inspirations premières.

Mais vous avez aussi d’autres maitres qui sont plus surprenants comme Peyo, l’auteur des Schtroumpfs ?

Oui c’est-à-dire qu’évidemment je me suis nourri de plusieurs sources d’inspiration. Il y a vraiment évidemment Jean Giraud avant tout, mais il y a également Peyo pour sa simplicité. Je trouve que dans chaque auteur qui m’a vraiment marqué, il y avait toujours des petits trucs à récupérer dans leur savoir faire. Cela m’a beaucoup aidé pour avancer dans le métier.

Esteban & Matthieu Bonhomme - France Télévisions

Certains de vos admirateurs disent que vous êtes la synthèse entre la ligne claire franco-belge et la nouvelle bande dessinée. Qu’est ce que vous en pensez ?

Je ne suis pas le seul dans ce cas là, mais c’est vrai j’ai grandi en me nourrissant de toute la Bd franco-belge et puis j’ai continué mon apprentissage et ma culture de la bande dessinée, étant jeune adulte, et en lisant beaucoup ce qui se faisait dans ma génération. Donc tout cela est entré en moi, et j’ai du en faire une synthèse plus ou moins consciente.

Qu’est que l’on peut trouver dans votre carnet que vous emportez partout ?

Dans mes carnets, on trouve un petit peu tout. Il n’y a pas que des dessins. Je suis dessinateur mais aussi scénariste. En fait c’est aussi un compagnon de route. Il y a énormément de textes, par exemple il y des pages comme ça remplies de textes qui sont mes idées. Au quotidien je flâne souvent et dès que j’ai une idée qui m’arrive pour écrire un scénario, à ce moment là je la note pour qu’elle ne s’envole pas. Et puis à la fin, ça c’est ma matière première pour l’écriture.

Esteban - Prisonniers du Bout du Monde - Bohomme / Dupuis

Est-ce que vous pensez à vos lecteurs quand vous écrivez un scénario, quand vous dessinez ?

Oui je pense beaucoup aux lecteurs, mais je sais aussi que pour fournir aux lecteurs l’évasion, dont il a besoin, il faut que moi déjà je m’évade. Et donc je suis en permanence avec mes personnages dans un coin de ma tête à me demander ce qui se passe, ce qui se pourrait se passer, ce qui serait bien qui se passe, ce que l’on aurait envie de voir dans cette histoire.

Est-ce que vous pensez différemment à un lecteur enfant ou un lecteur adulte ?

Moi je ne fais pas cette distinction là. Je fais une BD tout public, donc j’ai vraiment l’impression d’écrire pour moi, mais autant pour moi que pour mon fils, pour ma femme, pour mon frère et pour des gens d’âges différents. Je suis un peu dans la tradition, je dirais, de Tintin. J’essaie de faire des histoires qui me ressemble, où il y aura une importance donnée à l’émotion des personnages et partir à l’aventure avec eux, de les accompagner dans leur émotions et dans tout ce qui va les révéler.

Matthieu Bonhomme dans son atelier - France Télévisions

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Twisted Nerve de Bernard Herrmann

Le reportage de France télévisions : Culturebox

Pour découvrir les premières planches de l’album : Esteban – Editions Dupuis

Le point de vue de la presse spécialisée :

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