03 Sep

Les Guerres silencieuses, une histoire de famille signée Jaime Martin chez Dupuis

Impossible pour l’auteur de BD Jaime Martin de ne pas connaître l’histoire de son père. Combien de repas de famille se sont en effet achevés par le récit de sa vie et plus particulièrement de son service militaire dans le Sahara espagnol. Beaucoup, beaucoup trop, de quoi ne plus vraiment écouter. Il faudra que l’auteur se retrouve en manque d’inspiration et bloqué sur une page blanche depuis des jours, pour qu’il y prête à nouveau attention lors d’un repas dominical et la juge finalement assez intéressante pour être adaptée en bande dessinée.

Et pour nous lecteurs, cette vie se révèle effectivement très intéressante. D’abord parce qu’elle nous ramène dans l’Espagne des années 50, une Espagne meurtrie par la guerre civile, bâillonnée par le franquisme, tenue d’une main de fer par les institutions, l’armée, la religion, ensuite parce qu’elle nous parle d’une autre guerre, une guerre que très peu de gens connaissent, la guerre d’Ifni, qui opposa l’Espagne au Maroc. Avec un graphisme élégant et clair, qui tend parfois vers le minimalisme, et l’intégration modérée de quelques photos anciennes, l’auteur de Ce que le vent apporte et de Toute la poussière du chemin, également parus aux éditions Dupuis, nous dresse ici un tableau réaliste et fort de l’Espagne d’hier et d’aujourd’hui. La rentrée s’annonce bien… EGuillaud

Les Guerres silencieuses, de Jaime Martin. Editions Dupuis. 24 euros


25 Août

Charles Charles, profession président, une bande dessinée de Marc Dubuisson et James chez Delcourt

« Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités » : sans réellement savoir qui de Gandhi ou de Spiderman a prononcé cette phrase, Charles Charles a décidé d’en faire sienne. Et il aurait tort de se gêner ! Après de longues années de campagne, Charles Charles accède enfin à son rêve le plus fou, occuper la fonction de  Président des Etats-Unis de la République. Et il compte bien en profiter pour faire le ménage et débarrasser le pays des horreurs du passé, à commencer par les platanes qui gâchent la vue depuis la fenêtre de son bureau présidentiel…

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est pas une coïncidence mais une simple évidence. Pour écrire et mettre en images ce récit, Marc Dubuisson (La Nostalgie de Dieu) et James (Dans mon open space, Comme un lundi…) n’ont eu qu’à observer les hauts et bas faits des grands de ce monde et de les passer à la moulinette satirique. Résultat des courses, Charles Charles, profession président nous offre une série d’histoires courtes zoomorphiques de deux pages d’une absolue drôlerie ! EGuillaud

Charles Charles, profession président, de Marc Dubuisson et James. Editions Delcourt. 10,95 euros

18 Août

Interview de Xavier Coste, auteur de la bande dessinée « Rimbaud l’indésirable » parue chez Casterman

Parfaitement inconnu il y a encore deux ans, Xavier Coste joue aujourd’hui dans la cour des grands auteurs de bande dessinée. A son actif, deux albums, deux albums seulement, mais deux albums exceptionnels et un talent déjà affirmé et reconnu de tous. Rencontre…

Le premier album de Xavier Coste, une biographie romancée du peintre autrichien Egon Schiele, avait fait forte impression au moment de sa publication en mai 2012. Nous avions d’ailleurs à cette époque rencontré et soumis le jeune auteur d’origine bas-normande à sa toute première interview.

Douze petits mois plus tard, Xavier Coste est de retour avec une nouvelle biographie. On quitte le monde de la peinture cette fois pour celui de la poésie avec un de ses plus grands représentants, Arthur Rimbaud. Deux univers artistiques différents mais deux destinées pareillement tumultueuses et au bout du compte un nouvel album, beau… comme du Rimbaud !

La suite ici…

16 Août

Après la vie d’Egon Schiele, Xavier Coste s’attaque à la vie de Rimbaud dans cette nouvelle biographie en BD

Resté un long moment sur ma table de chevet en attendant de trouver un moment propice à sa lecture, Rimbaud l’indésirable fait partie de ces livres qui se méritent autant qu’ils se dégustent. Une sucrerie, une récompense en somme, publiée en mai dernier et signée du jeune auteur Xavier Coste que j’avais interviewé il y a un an pour son premier livre : Egon Schiele. A l’époque, je parlais d’un pur inconnu qui signait l’un des plus beaux albums du moment. Aujourd’hui Xavier Coste s’est fait un nom et prouve avec Rimbaud l’indésirable qu’il n’était pas l’homme d’un coup de génie sans lendemain. Bien au contraire ! 12 petits mois plus tard, Xavier Coste nous revient avec une nouvelle biographie tout aussi exceptionnelle.

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L’interview de l’auteur ici

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Après la peinture, c’est dans le milieu littéraire qu’il nous entraîne ici, 120 pages sur l’un, sinon LE, plus grand poète français, un être à la psychologie complexe qui eut une vie aussi tumultueuse que celle d’Egon Schiele, comme l’explique Xavier Coste : « J’ai souhaité dépeindre le poète tel qu’il était décrit par ses proches : tour à tour manipulateur, sans-gêne, parfois carrément grossier. Bien loin de l’image trop lisse et réductrice du jeune poète romantique… Romantique, celui qui poussa Verlaine à bout, jusqu’à ce que ce dernier craque et tire deux balles dans sa direction ? ».

Un très bel album qui allie un récit, une écriture, un trait et une mise en couleurs remarquables. EGuillaud

Rimbaud l’indésirable, de Xavier Coste. Editions Casterman. 22,50 euros

08 Août

75 ans de Spirou : La peur au bout du fil de Franquin, Greg et Jidehem en version remasterisée et commentée

Derrière ce titre hitchcockien se cache une histoire courte de Spirou et Fantasio dessinée par l’une des plus belles signatures de la bande dessinée franco-belge : Franquin. Initialement publié dans le journal Spirou au début de l’année 1959, La Peur au bout du fil est un petit bijou injustement méconnu ou moins connu. Tout y est : le trait de génie du maître bien sûr mais aussi le scénario malin et gentiment déjanté de Greg, les décors de Jidehem, la modernité de la fameuse Turbotraction, beaucoup d’humour et un brin d’irrévérence.

L’histoire ? Simple comme un coup de fil. Alors qu’il est au téléphone avec Spirou, le comte de Champignac, distrait, boit un résidu toxique à la place de son café. Résultat des courses, notre scientifique d’ordinaire si gentil et poli se transforme en un être machiavélique et grossier bien décidé à mettre sans dessus dessous la petite communauté de Champignac. Certains voient dans ce personnage la préfiguration du méchant Zorglub qui apparaîtra quelques mois plus tard dans  l’aventure Z comme Zorglub.

Dans cette réédition publiée à l’occasion des 75 ans de Spirou, les éditions Dupuis proposent de retrouver les quatorze pages du récit dans une version « director’s cut », fidèle à la publication dans le journal, et remasterisée grâce au travail de fond de Frédéric Jannin notamment sur les couleurs. De la même façon que Bravo les Brothers ou La Foire aux gangsters, précédemment réédités dans cette collection patrimoniale, La Peur au bout du fil est largement commenté et replacé dans son contexte de création par Jean-Louis Bocquet et Serge Honorez. Un très beau travail et une lecture passionnante ! EGuillaud

La Peur au bout du fil, de Franquin, Greg et Jidéhem. Editions Dupuis. 24 euros

07 Août

Promise, une nouvelle série signée Lamy et Mikaël aux éditions Glénat

Avec son long manteau noir, son chapeau noir, son regard noir et son chien tout aussi noir, Amos Laughton n’a vraiment rien d’un enfant de coeur. Et pas seulement d’un point de vue physique. L’homme qui prétend être pasteur et apporter une parole de réconfort à ses semblables, ne fait que répandre la mort sur son chemin. Et lorsqu’il arrive dans le petit village de Promise, au pied des Rocheuses, c’est le diable en personne qui s’invite dans la vie tranquille de la petite communauté…

Des paysages somptueux, un graphisme efficace, une narration dynamique, un personnage et un récit à faire trembler la ménagère de moins de 50 ans… voici un premier volume plus que prometteur qui devrait ravir tous les fans de western et de fantastique. Aux manettes, deux auteurs peu connus, le dessinateur Mikaël (Félice et le Flamboyant bleu…) et le scénariste Thierry Lamy (Le Père Goriot, Contes et légendes du pays celte en BD…). EGuillaud

Le Livre des derniers jours, Promise (tome 1), de Thierry Lamy et Mikaël. Editions Glénat. 13,90 euros

04 Août

Orignal, un récit de Max de Radiguès publié chez Delcourt

Joe pourrait prendre le bus pour rejoindre son école mais ce matin, comme tous les matins, le jeune garçon préfère s’y rendre à pied en coupant à travers les bois.  Il préfère surtout éviter Jason, sa bête noire, sa hantise, son bourreau. Depuis des mois, Joe encaisse les coups, les humiliations, les menaces, le sadisme de ce « camarade » de classe. Alors, ce petit moment de marche entre la maison et l’école est aussi pour lui un moment d’évasion, de liberté, de bonheur et de contemplation. Jusqu’au jour où Jason décide de le suivre…

Initialement publié en anglais sous la forme d’un fanzine alors que Max de Radiguès se trouvait en résidence à Montréal, Orignal aborde le thème particulièrement sensible de la violence et du harcèlement à l’école. Un nouveau plongeon dans le monde de l’adolescence après L’âge dur (éd. L’Employé du moi) ou Frangins (Sarbacane), deux de ses ouvrages précédents. Si le thème est dur, difficile, le graphisme est lui léger, épuré, quasi-enfantin comme pour mieux aller à l’essentiel. Un auteur à découvrir ! EGuillaud

Orignal, de Max de Radiguès. Editions Delcourt. 13,95 euros

29 Juil

Biscottes dans le vent, un récit de Pascal Rabaté et Bibeur Lu aux éditions Vents d’Ouest

Certes, Daniel Saboutet n’est pas du genre fonceur, à écumer les petites annonces, à harceler Pôle emploi ou à faire du porte à porte pour trouver un job. Il faut dire qu’entre les sorties avec les potes et sa passion dévorante pour le modélisme, il lui reste finalement peu de temps. De toute façon, Daniel attend les résultats d’un concours aux PTT…

Et c’est un peu pareil avec les filles, pas vraiment le courage de les aborder. Il y a bien la voisine quand son mari n’est pas là… mais rien de vraiment sérieux.  Et puis un jour, c’est le gros lot. Daniel apprend qu’il a réussi son concours. Il est postier. Adieu la banlieue parisienne, direction le petit village d’Azet où il distribuera désormais les bonnes et mauvaises nouvelles…

Je ne sais pas vous mais moi les problèmes des bobos parisiens en mal de reconnaissance et d’amour, à un moment ça lasse. Heureusement, Pascal Rabaté est là pour nous remettre régulièrement les pieds sur terre, les pieds dedans même comme le revendiquait un de ses albums publié bien avant le célèbre Ibicus. Et c’est un nouveau morceau de vie, de vraie vie, qu’il nous propose ici, le quotidien ordinaire de gens normaux, comme dirait notre président, mais avec un sens de l’observation et de l’humour sans équivalent dans la bande dessinée francophone. Biscottes dans le vent est en fait à la fois la reprise et la suite d’un récit sorti en 2001 et intitulé Tartines de courant d’air. Un peu plus de dix ans séparent donc la première et la deuxième partie mais le trait de Bibeur-Lu déjà remarquable a gagné en lisibilité et en élégance. Un p’tit bonheur. EGuillaud

Biscottes dans le vent, de Bibeur Lu et Pascal Rabaté. Editions Vents d’Ouest. 25,50 euros

28 Juil

Les essentielles de l’été #3/3

Troisième et dernière partie des Essentielles de la saison estivale. Plongez dans cette sélection de quatre albums pour les plus jeunes … Visitez également la sélection des 20 indispensables, par l’ACBD, l’Association de Critiques et journalistes de Bandes Dessinées … « C’est l’été, lisez des BD ! »

 

Orignal par Max de Radiguès – Shampoing

 

ORIGNAL par Max de Radiguès – Shampoing

En ces temps de canicule qui fait transpirer l’Europe, un vent frais souffle depuis une petite ville d’Amérique du Nord. Orignal, c’est le titre de roman graphique ; c’est aussi le nom d’un animal superbe, une sorte d’élan qui vit au Canada et ponctue ce récit peu commun.

Joe est un adolescent qui, comme tous ceux de son âge, se rend à l’école. Mais lui est tous les jours en retard. Il prend des chemins buissonniers à travers la forêt enneigée. Sa façon à lui d’éviter son tortionnaire, un garçon de sa classe qui le rackette et le martyrise jusqu’à l’extrême. Il y a ceux qui ferment les yeux (les copains, les infirmières), ceux qui devinent (le professeur) et ceux qui s’interrogent ( les parents). Tous seront toutefois impuissants à l’aider.

OrignalL par Max de Radiguès – Shampoing

Par petites touches et avec peu de dialogues, l’auteur fait évoluer son récit hors des sentiers battus. A l’image de son héros, il est un fin observateur de la nature et des beautés qu’elle recèle. Le trait est limpide, dans un noir et blanc simplifié, pour toucher droit au but le lecteur. Le thème abordé est fort et jusqu’à la chute finale traité sans manichéisme. Max de Radiguès (Frangins, 520 Km) est sans conteste un auteur à découvrir – et à suivre pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Take me somewhere Nice Mogwaï

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD CoinBD

 

 

 

 

Beauté (3tomes) par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Dès qu’elle apparaît, les hommes, qu’ils soient roi ou simple manant, sont aimantés. Par la force d’un puissant charme, la jeune fille, que tout son village avait coutume d’appeler Morue – en raison de l’odeur de poisson qui lui colle à la peau – est devenue la Reine Beauté. Physiquement elle n’a pas changé, son visage manque toujours de grâce; mais c’est la perception que chacun a d’elle qui s’en trouve modifiée.

 

 

C’est une magnifique fable morale que nous livre là le tandem Hubert et KerascouëtEn fait ils sont trois puisque les Kerascouët sont deux, il s’agit d’un nom de plume partagé par deux dessinateurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset. Après le très drôle Miss Pas Touche, ils récidivent, toujours avec humour, pour nous conter les bonnes et mauvaises fortunes de cette Reine, ivre du succès et du pouvoir qu’elle obtient avec ses nouveaux attraits.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Ce conte, prévu au départ pour un public adulte, s’est assagi dans sa forme quand le magazine Spirou a souhaité le pré-publier. Mais comme le confirment les auteurs, le fond n’a pas changé et c’est toute la force de cette trilogie de jouer sur plusieurs registres, de la douceur de l’enfance à la cruauté du monde adulte. Cette richesse se retrouve dans la narration graphique, tant le talent du couple Kerascouët est grand et multiforme. Pour accentuer la beauté de leur héroïne, elle est dessinée tout en courbes, avec un trait fin et épuré, et avec de grands yeux noirs.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

La Reine Beauté rend fous les hommes et jalouses les femmes, mais Beauté est à lire par tous car c’est tout simplement un merveille graphique qui s’inscrit dans la grande tradition des contes jusqu’à son dénouement plus que réussi.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Lover Undercover – Melody Gardot

Le point de vue le presse spécialisée : Télérama (avec une très bonne itw des auteurs) ActuaBD

 

Jérôme K. Jérôme Bloche (t23) par Dodier – Dupuis

 

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Cela fait déjà bientôt 30 ans que ce drôle de détective existe. Il agit dans nos mémoire comme une madeleine de l’enfance. Jérome K. Jérome Bloche est une sorte d’éternel adolescent qui se déplace dans Paris en vélo solex et qui mène des enquêtes de proximité. Cet album nous relate sa 23ème enquête. Cette fois-ci, il a affaire à un maitre chanteur qui demande à être payé en chèque ! Le secret des confessions de l’église de Clignancourt, à coté du domicile du détective, est en jeu. Habillé à la façon d’un privé américain des années 40, ce jeune « Bogey », nonchalant et lunaire, surprend toujours le lecteur par la subtilité des thèmes abordés (racisme, intégrisme, parentalité …).

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Sans à priori, et sans porter de jugement sur ses clients, comme sur ceux qu’il finit toujours par arrêter, ce personnage est à l’image de son auteur Dodier : un héros très discret qui mérite sa place, après tant d’années, au Panthéon du 9ème art.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

As Time goes by – Dooley Wilson

Le point de vue le presse spécialisée : Les petits Bouquins Scénario

 

 

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Ces ados, ce sont les nôtres, les vôtres, celui ou celle que tout un chacun a un jour été. Des adolescents, Françoise Dolto disait qu’ils sont « comme le homard pendant la mue, sans carapace, confronté à tous les dangers et à la nécessité d’en «suinter» une autre. Vulnérable à toute sortes de sollicitations, l’adolescent(e) tend alors parfois à compenser son manque de défense par des changements d’attitudes soudains et variés, des comportements excessifs, voire déviants. »

Cette intégrale de la grande Florence Cestac (elle nous a réjoui récemment avec sa soixantaine héroïque dans son Démon du Soir), reprend les planches publiées toutes les semaines depuis 2002 dans Le Monde des Ados. Rassemblées en un unique album, cela devient une sorte de mode d’emploi pour les ados et leurs parents, un manuel de survie dans ce qui peut devenir un ouragan familial, laissant peu de monde intact.

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Cette BD de Cestac veut fêter la force de vie des adolescents, comme Dolto en son temps, lorsqu’ elle s’adressait directement à eux plutôt que de parler sur eux. Elle croyait en leur capacité à inventer l’avenir, car, disait elle : «la société changera sous la pression des jeunes ».

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

So Much Trouble – Izia

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest Le Parisien

27 Juil

Clichés de Bosnie, un récit d’Aurélien Ducoudray et de François Ravard aux éditions Futuropolis

Avant d’être auteur de bande dessinée, Aurélien Ducoudray était journaliste et notamment photographe de presse pour un quotidien de province. C’est justement dans les colonnes de celui-ci qu’il prend connaissance du départ imminent d’un camion humanitaire pour la Bosnie. Nous sommes en 2004. Aurélien entre immédiatement en contact avec les bénévoles de la mission et parvient à se joindre à eux. 56 heures de route, 1700 kilomètres et 4 frontières plus loin, Aurélien découvre un pays encore profondément marqué, traumatisé, par la guerre…

Bien sûr, dès les premières pages, Clichés de Bosnie ne peut que nous faire penser à la trilogie du Photographe (éd. Dupuis) d’Emmanuel Guibert et de Didier Lefèvre sauf qu’ici, le travail du photographe, en l’occurrence d’Aurélien, n’est pas réellement au centre des préoccupations, même si Aurélien se met en scène dans le récit et même si quelques-une de ses photographies sont réunies dans un cahier spécial en fin d’album. L’idée de départ était bel et bien de réaliser un reportage sur la Bosnie pour son journal. Huit ans après, le reportage se transforme en bande dessinée-reportage sous la plume d’Aurélien et le pinceau de François Ravard. Suivant les préconisations du grand Robert Capa qui disait  « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près » ou encore « Aime les gens et fais leur savoir », Aurélien Ducoudray et François Ravard nous offrent un témoignage particulièrement fort sur la Bosnie, les Bosniaques, la guerre et ses conséquences… le tout avec beaucoup de proximité, d’humanité et d’humour. EGuillaud

Clichés de Bosnie, d’Aurélien Ducoudray et François Ravard. Editions Futuropolis. 27 euros