Construit à partir d’un fait réel mais largement romancé, ce récit du Breton Bertrand Galic et de l’Espagnol Roger Vidal nous embarque dans l’Amérique au début du XXe siècle pour une histoire de colis peu ordinaire !
Envoyez un colis ? Rien de plus simple aujourd’hui. Mais au début du vingtième siècle, en 1906 pour être très précis, période à laquelle se déroule le récit, c’était une autre histoire surtout quand l’objet de votre colis est un être humain, oui, une gamine en l’occurrence de quelque 25 kilos, et qu’il doit traverser les États-Unis depuis San Francisco jusqu’à Chicago dans l’Illinois, un parcours de près de 3500 kilomètres, autant dire quelques jours de voyage.
Ce drôle de paquet s’appelle Jenny. Au lendemain du terrible séisme qui a ravagé San Francisco, décision a été prise par son père de l’envoyer chez les grands parents. Et c’est Enyeto Johnson, un facteur amérindien qui va prendre en charge le colis bien au-delà de ce qu’il est censé faire puisqu’il l’accompagnera jusqu’à destination.
Avec au programme, un sacré périple en bateau, en train, en diligence, à pied, le tout au coeur d’une Amérique en pleine mutation, bercée entre ses grands espaces éternels et ses villes résolument tournées vers la modernité…
Très agréablement mis en images par un jeune dessinateur espagnol dont on a déjà pu admirer le travail en France dans plusieurs albums dont Fukushima, Chronique d’un accident sans fin paru en mars 2021 chez Glénat, La Petite fille et le postman s’inspire étonnamment de faits réels, oui, des bébés qui auraient été livrés par la poste des États-Unis dans les années 1910, c’est en tout cas ce que nous apprend le dossier de quelques pages clôturant l’album. Au-delà de cette curiosité, Bertrand Galic et Roger Vidal nous offrent un bon récit d’aventure et d’amitié. Et c’est déjà pas mal !
Eric Guillaud
La Petite fille et le postman, de Galic et Vidal. Vents d’Ouest. 19,50€