Aïe ! Noël approche à la vitesse de la lumière et vous séchez affreusement question cadeaux ? Alors voici rien que pour vous une sélection de BD qui feront à coup sûr de l’effet au pied du sapin.
Une colonne de prisonniers habillés de guenilles qui crapahute dans la neige et le froid : c’est par cette vision que commence le second volet de Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB. Une colonne de prisonniers à peine gardée par quelques soldats allemands. De quoi donner des envies d’évasion. Mais pour aller où ? René Tardi, le père de Jacques Tardi, et ses compagnons d’infortune ne connaissent pas la région qu’ils traversent. La Poméranie. Alors, ils restent et accompagnent la débâcle de l’Allemagne nazie. Pas loin derrière cette colonne grossie de civils effrayés : l’armée rouge soviétique.
C’est l’un des représentants majeurs de la bande dessinée contemporaine, connu et reconnu pour ses polars et ses récits autour de la Première guerre mondiale tels que C’était la guerre des tranchées, Adieu Brindavoine, Putain de guerre! ou encore La véritable histoire du soldat inconnu. Une obsession ? En tout cas, une volonté farouche et politique de montrer la boucherie, l’inhumanité de cette période de notre histoire.
Avec Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB, Jacques Tardi s’attaque à une autre guerre mondiale, la deuxième, et surtout à l’histoire de son père, en adaptant les carnets de notes rédigées par celui-ci lors de sa captivité entre 1940 et 1945 dans un camp de prisonniers situé au Nord de la Pologne, le Stalag IIB.
Le premier volet nous avait permis de découvrir la guerre éclair de René Tardi, suivi de son arrestation par les Allemands, de son transfert en compagnie de quelques milliers d’autres prisonniers vers le stalag IIB, puis la vie dans le camp, le travail forcé, la promiscuité, la faim, les humiliations…
Dans ce deuxième volet, Jacques Tardi met en scène le retour en France de son père après des années d’emprisonnement et une marche épuisante à travers l’Europe. Comme dans le précédent, l’auteur se représente dans certaines cases aux côtés de ce père, alors qu’il n’était pas encore né, et entretient avec lui un dialogue, dialogue qu’il n’a jamais pu avoir de son vivant.
Toujours égal à lui-même, Jacques Tardi signe ici une oeuvre magistrale, une valeur sûre pour Noël !
Eric Guillaud
Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB (tome 2), de Jacques Tardi. Editions Casterman. 25 €