Que seraient devenus les Etats Unis et même le monde si le fameux assassinat de Dallas avait eu lieu 10 ans plus tard, le 22 novembre 1973, et si le président alors visé s’était appelé Nixon et non Kennedy ? Pour ce cinquième volet de la série Jour J qui a pour principe de changer le cours de l’histoire en revisitant ses moments clés, Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Colin Wilson s’attaquent donc à un événement mondial majeur et toujours enveloppé d’une aura de mystère. L’histoire de cet album commence en 1965 alors que le président des Etats Unis vient d’être réélu et lance une offensive terrestre déterminante sur le Nord-Vietnam communiste, offensive qui aboutit à la chute d’Hanoï le 5 juin 1967. Membre des Hells Angels, enrôlé dans les troupes américaines, French abat un officier supérieur de son propre camp pendant les combats. Il se retrouve en prison avec peu de chance d’en sortir debout, avant finalement de se voir proposer un sale contrat. Le 22 novembre 1973, French se retrouve à Dallas, au cinquième étage d’un immeuble, un fusil dans les mains…
Après avoir imaginé la conquête de la Lune par les Russes, placé l’épicentre de la Guerre froide à Paris plutôt qu’à Berlin ou encore extrapolé sur une Première guerre mondiale gagnée par l’Allemagne, ce nouvel opus propose une histoire alternative, autrement appelée uchronie, parfaitement ficelée et documentée. Le scénario, signé par les Rouennais Duval et Pécau, est solide, peut-être un peu complexe pour les cancres en histoire, et le dessin de Wilson est réellement agréable et d’une grande fluidité, avec des pages de combat au Vietnam particulièrement fortes. Un album réussi et une série passionnante. Prochain album en mai 2011 sur… Mai 68. Et si l’imagination avait vraiment pris le pouvoir ? E.G.