13 Fév

Saint-Valentin : vivez la en BD et plus si affinité …

Histoires Inavouables par Ovidie et Jérôme d'Aviau © Delcourt

Histoires Inavouables par Ovidie et Jérôme d’Aviau © Delcourt

L’auteur Ovidie vous connaissez ? Je vois déjà les latinistes férus faire référence au poète qui a écrit L’art d’aimer à une époque où la République se transformait en Empire Romain. Que nenni ! Ce n’est pas d’Ovide dont j’entreprends de vous parler mais bien d’Ovidie, une demoiselle qui s’est fait connaître dans une première partie de sa vie par son talent dans un genre cinématographique plus connu par l’antépénultième lettre de l’alphabet. Osez lire ses Histoires Inavouables.

Eh oui, n’en déplaise à certains : la donzelle a des lettres et possède deux hémisphères, dont elle sait se servir à merveille. L’ancienne étudiante en philo l’a prouvé lors d’un dialogue avec André Comte-Sponville et à une autre occasion lors de sa participation à l’ouvrage Sexe & Philo. Le mot qui fait peur est lâché … Non pas philo bien sûr, mais le précédent. Car il s’agit bien de cela, dans ses Histoires Inavouables. Ovidie avertit le lecteur en 4ème de couverture : « Les dix histoires que vous allez découvrir sont toutes inspirées de faits réels, seuls les noms ont été modifiés. Trop croustillantes pour être avouées, elles m’ont été confiées dans le plus grand secret. J’en ai moi même vécu certaines d’entre elles, et je n’avais jamais osé en parler à ce jour. J’ai laissé quelques indices, je vous laisse deviner lesquels… ».

Je ne connais pas en détail sa carrière et encore moins sa vie. Alors, ne comptez pas sur moi pour vous aider à découvrir les indices susmentionnés. Par contre, je peux vous dire que, quel que soit votre genre (féminin, masculin ou indéterminé), vous rirez aux éclats car Ovidie sait raconter les histoires avec beaucoup d’humour. Comme nul autre pareil, elle désamorce les situations les plus scabreuses, de celle qui finissent en débandade. Elle est aussi très bien servie en noir et blanc par le trait léger, tout en subtilité, de son partenaire, Jérôme d’Aviau, celui qui nous avait convaincu dans ses illustrations des textes de Dominique A. Au final pas de pornographie, mais de l’érotisme dans cet album qui, certes, ne doit pas être placé entre des mains mineures. L’ensemble de ces histoires courtes constitue une belle suite de contes amoraux, plus proches de Fraise et Chocolat de Aurélia Aurita que de l’œuvre de Milo Manara.

Allez ! Un indice tout de même, dans une de mes histoires préférées : celle de Raziel, son chien amateur de préservatif. Ovidie lui dédicace ainsi sa première bande dessinée : « A celui qui a été le témoin, durant douze années, de mes joies et de mes peines, de mes amours et de mes chagrins. Le plus fidèle d’entre tous. Et le seul qui ne m’ait jamais jugée. »

Histoires Inavouables par Ovidie et Jérôme d'Aviau © Delcourt

Histoires Inavouables par Ovidie et Jérôme d’Aviau © Delcourt

Ars amaria, écrit en l’an 1 par le poète latin, est un des textes érotiques les plus connus au monde, peut-être moins lu que le Kama Sutra, le Satyricon ou encore La Prairie parfumée. Mais souhaitons à Ovidie une aussi grande postérité. Ses Histoires Inavouables sont un album à n’en point douter à partager à deux pour cette Saint-Valentin.

Didier Morel

Histoires Inavouables par Ovidie et Jérôme d’Aviau © Delcourt

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

Tricky – Valentine

21 Fév

Les Chroniques d’un Maladroit Sentimental t1 de Vincent Zabus et Daniel Casanave Vents d’Ouest – Glénat

Le Grand Paris de la BD n° 12

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Petits béguins et gros pépins ou le portrait d’un gentil malhabile en amour. Février nous est présenté comme la saison de Cupidon ; mais avec un nom comme Gérard Latuile, le personnage de cette série ne part pas avec un profil de gagnant. Sentier battu et histoire connue … tout est question de point de vue pour séduire le lecteur.

L’histoire d’un parisien trentenaire et dépressif, perdu et célibataire, affublé qui plus est d’un gros nez, ce qui n’est pas gagné. Mais quand la dame paraît, Florence, l’histoire s’envole au sens propre comme dans un tableau de Marc Chagall. Les amoureux prennent de la hauteur et c’est toute la réussite du scénariste de l’heureux Les petites Gens. Vincent Zabus, de nous faire aimer ses personnages, tout autant qu’ il s’est attaché à eux.

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Le héros apparaît dès les premières planches tel un distrait qui ne mesure l’amour qu’il aura pour une femme qu’à la taille de son tour de poitrine, avant de reconnaître que ce n’est sans doute pas le meilleur critère pour établir une relation durable.

Et conscient d’être dans une BD, il dialogue avec nous, le lecteur, et nous apostrophe. Pur artifice stylistique puisque nous sommes bien incapables de lui répondre, ce procédé nous place cependant dans la situation du témoin privilégié de ses interrogations existentielles. L’auteur utilise aussi avec brio un second artifice, celui des apparitions imaginaires, sources de dialogues savoureux entre le héros et sa mère dans les toilettes, ou bien son médecin, et même lui dans un futur possible.

Chroniques d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.Casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Daniel Casanave - Dargaud

Au dessin, Daniel Casanave prolonge ce coup de crayon réussi, mis en place avec Manu Larcenet (c’est d’ailleurs son frère, Patrice Larcenet, qui est aux couleurs) pour une série d’albums Une Aventure Rocambolesque comme Attila, le Fléau de Dieu ou Le Soldat Inconnu. Daniel Casanave s’est aussi fait connaître dans sa région la Champagne-Ardenne dans le journal de France Télévisions.

Chronique d'un maladroit sentimental T1 - V.Zabus/D.casanave - Glénat/Vents d'Ouest

Ce premier tome est divisé en quatre parties, sous forme de chapitres : Le rendez-vous, Premier baiser, Noël en famille, Premier repas chez Florence… Autant d’étapes familières, qui rythment le parcours de ce tendre vers cette femme plus âgée que lui et mère de trois enfants.

Nous attendons la suite de cet itinéraire sentimental avec impatience !

Un album à découvrir seul, en couple, pour la Saint-Valentin ou à toute autre occasion où l’envie de renouer avec les grandes comédies romantiques se fait sentir à Paris ou ailleurs.

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Vincent Zabus - Glénat/Vents d'Ouest

Patrice Larcenet - Glénat/Vents d'Ouest

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Chet Baker My funny Valentine

Pour découvrir les premières planches de l’album : le site officiel de Vents d’Ouest

Le point de vue de la presse spécialisée : PlaneteBD BDtheque L’union