22 décembre 2018. Un go fast tourne mal sur le périphérique parisien. Une puissante berline percute un car scolaire. Bilan : 53 morts. 53 enfants de la colonie de vacances de Nanterre.
Sous le choc, le maire de la ville décide de lancer un plan de lutte contre les trafiquants de drogue. Un plan qui tient en un verbe : légaliser. Légaliser le cannabis pour mettre un terme à ces go fast qui remontent la drogue depuis l’Espagne ou le nord de l’Europe, mettre un terme à tous ces meurtres qui ensanglantent la ville depuis des années, mettre un terme à toute cette économie parallèle, à ces trafiquants qui blanchissent l’argent dans des petites affaires, mettre un terme à la puissance sans limite des cartels.
Une fiction ? Oui mais « Legal est inspiré de faits réels qui arriveront sûrement un jour », préviennent les auteurs. En préface, le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, qui a partiellement inspiré le personnage du maire de Nanterre dans la BD, rappelle que « ce défi du XXIe siècle que représente la sortie de la prohibition appelle à une réflexion civilisationnelle et une nouvelle vision de notre société, de notre économie, de notre police… »
Sujet clivant s’il en est, la légalisation du cannabis est abordée dans les pages de ce polar sanglant avec une certaine lucidité et toujours cette question essentielle : comment légaliser le cannabis face à des cartels qui seront prêts à tout pour sauvegarder un business ô combien lucratif ? Une BD 100% légale qui ne se fume pas.
Eric Guillaud
Legal, de Ameziane et Gouverneur. Editions Casterman. 22 €