Bons baisers d’Iran n’est pas un livre d’espionnage, ni un documentaire géopolitique, encore moins un guide touristique…
C’est un carnet de voyage, tout simplement. 150 pages pour raconter le séjour de Lénaïc Vilain et de sa compagne dans un pays que nous connaissons finalement très mal. Et pour cause, l’Iran est toujours sous embargo. Mais la perspective d’une levée des sanctions économiques et financières fait que le pays s’ouvre un peu depuis quelques mois, notamment au tourisme.
Et c’est en touriste, oui oui ce n’est pas un gros mot, que Lénaïc Vilain débarque un beau jour en Iran, à Téhéran puis à Ispahan. Et c’est toujours en touriste qu’il nous rapporte son voyage en bande dessinée. Un regard vrai et senti sur le pays, sur son peuple, le quotidien, la condition féminine, la religion, le pouvoir, l’homosexualité, la nourriture, l’alcool…
Loin dans le fond et la forme du Persepolis de Marajane Satrapi, Bons baisers d’Iran est un livre plein d’humour qui veut tordre le cou à certains aprioris, et il y a arrive, sans éluder pour autant les sujets graves comme l’absence de liberté religieuse, les exécutions sommaires… Pour autant, l’auteur écarte toute tentative de morale à deux sous, de condamnation systématique, de sentiment de supériorité tendance Français moyen.
Lénaïc Vilain qui a longtemps exercé la profession d’agent de sécurité en complément de son travail dans la bande dessinée, il est aujourd’hui pion dans un lycée, a notamment signé R.A.S. aux éditions Poivre & Sel et Ainsi soient-ils chez Makaka. Un bon bouquin au graphisme plaisant, au ton léger et libre.
Eric Guillaud
Bons baisers d’Iran, de Lénaïc Vilain. Editions Vraoum! 20 €