22 Mar

Celui qui n’existait plus, une histoire dans l’ombre du 11 septembre signée Rodolphe et Van Linthout

Capture d’écran 2014-03-21 à 14.23.26Norman Jones, 40 ans, marié, deux enfants, un bon boulot, pas mal d’argent et… une vie qui l’ennuie affreusement. Alors ce matin-là, à NewYork, Norman traîne au lit avec sa maîtresse, Tiny, pas pressé de rejoindre son bureau au World Trade Centrer. Bureau qu’il n’aura d’ailleurs pas l’occasion de rejoindre. Nous sommes le 11 septembre 2001 et deux avions de ligne viennent de percuter les tours. Les médias redoutent déjà des milliers de morts, alors pourquoi pas lui, oui, pourquoi pas lui qui rêvait de tout recommencer, de repartir à zéro…

Pourtant peu incontionnel du travail de Rodolphe, je dois reconnaître que ses derniers récits me surprennent agréablement, notamment Mojo et aujourd’hui Celui qui n’existait plus, tous deux mis en images il est vrai par un dessinateur de talent passé maître dans l’art d’installer des ambiances, le Belge Van Linthout. Comme Mojo, ce nouvel album paru chez Vents d’Ouest nous entraîne sur les routes américaines avec une fiction inscrite dans le réel et ici l’attentat contre les Twin towers comme point de départ !

Eric Guillaud

Celui qui n’existait plus, de Georges Van Linthout et Rodolphe. Editions Vents d’Ouest. 22€

© Vents d'Ouest / Rodolphe & Van Linthout

© Vents d’Ouest / Rodolphe & Van Linthout

11 Juin

Motherfucker (première partie), de Sylvain Ricard et Guillaume Martinez. Editions Futuropolis. 15 euros.

Si la bande dessinée met régulièrement en scène la question des droits civiques de la population noire américaine, très peu d’albums en revanche – pour ne pas dire aucun – portent véritablement sur le mouvement des Black Panthers. Un oubli, s’il en s’agit vraiment d’un, aujourd’hui corrigé grâce à la parution chez Futuropolis de Motherfucker, première partie d’un dytique signé Sylvain Ricard et Guillaume Martinez. Derrière ce libellé argotique, Motherfucker nous raconte l’histoire d’un homme. Son nom, Vermont Washington, Vermont comme le nom du premier état à s’être ajouté aux 13 états fondateurs de l’Union et Washington comme le premier président des Etats-Unis d’Amérique. De quoi symboliser à lui tout seul cette liberté chérie de l’Amérique… Mais Vermont Washington est noir. Et ça change tout ! Nous sommes à la fin des années 60, l’esclavage a été aboli il y a un peu plus de cent ans mais la ségrégation est courante, le racisme, ordinaire, les humiliations et passages à tabac, quotidiens. Dans ce contexte, le peuple noir n’a alors que deux possibilités : courber l’échine ou se révolter ! Vermont Washington a opté pour la deuxième solution. Avec le mouvement révolutionnaire Afro-américain Black Panther, il compte bien changer le cours de sa vie et plus largement le cours de l’histoire. Mais dans l’immédiat, Vermont doit faire face à son père qui, lui, a décidé de courber l’échine. De fait, il n’accepte absolument pas l’attitude de Vermont. Le père met le fils dehors, ainsi que son épouse et leur enfant. Pour Vermont, c’est le début d’un vrai combat… Un album en noir et blanc direct et implacable comme un uppercut ! EGuillaud

13 Mai

Wolf-man, Anna Mercury, Ignition City… Glénat en tenue de super-héros

Retour en force des comics chez Glénat en ce mois d’avril. Quatre albums pour trois aventures. A commencer par la réédition de Wolf-Man, de Robert Kirkman, l’auteur de Walking Dead ou d’Invincible, et de Jason Howard. Deux volumes d’un coup avec pour chacun d’eux un cahier de recherches préparatoires. L’histoire commence dans le Montana. Alors qu’il passe quelques jours de vacances avec sa famille, Gary Hampton, un riche homme d’affaires, est attaqué par un animal sauvage. Rapatrié en urgence dans un hôpital de New York, Gary se refait une santé très rapidement. Trop pour les médecins. Mais quelque chose a changé. Chaque nuit de pleine lune, Gary se transforme en loup-garou. Il devient alors Wolf-Man, un super-héros au service du bien… Un grand classique !

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Une immense chevelure rousse, un costume en cuir très sexy et un goût immodéré pour l’action, voici Anna-Louise Britton, alias Anna Mercury, un agent spécial du gouvernement. Très spécial ! Héroïne la nuit, bureaucrate le jour, Anna voyage dans l’espace temps comme d’autres changent de trottoir. Et ses supers pouvoirs vont lui être d’une très grande utilité dans cette première aventure. Elle dispose en effet d’une heure, pas une seconde de plus, pour sauver la ville de New Ataraxia d’une destruction totale. Aux manettes de ce récit survitaminé, le scénariste  Warren Ellis et le dessinateur Facundo Percio. Un album qui décoiffe !

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Le scénariste Warren Ellis, encore lui, est à l’origine de cet autre album paru en avril chez Glénat, un récit rétro-futuriste, autrement appelé uchronie, qui nous ramène vers les années 50, dans un monde qui n’a rien à voir avec ce qu’on pouvait connaître jusqu’ici de cette époque. Précisons qu’une attaque martienne a interrompu la Seconde guerre mondiale et entrainé le monde dans une toute autre direction. Ceci explique cela ! Et les extraterrestres, qui ont apporté avec eux leur technologie avancée, ont rendu possible les voyages dans l’espace. De nombreuses bases spatiales se sont ainsi développées. Parmi elles, Ignition City, la porte des étoiles, un endroit cosmopolite et malfamé… Des ambiances à la Jules Verne, un graphisme extraordinaire signé Gianluca Pagliarani, une bonne histoire… un album à ne pas manquer ! E.G.

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Dans le détail :

Wolf-Man (tomes 1 et 2), de Robert Kirkman et Jason Howard. Editions Glénat Comics. 14,95 euros.

Anna Mercury (tome 1), de Warren Ellis et Facundo Percio. Editions Glénat Comics. 14,95 euros.

Ignition City, de Warren Ellis et Gianluca Pagliarani. Editions Glénat Comics. 14,95 euros.