16 Août

Chronique d’été : l’érotisme selon Horacio Altuna, Crepax, Barboni et March

Capture d’écran 2015-08-16 à 17.34.17C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode détente et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…

Vous avez la mer et le soleil. Il ne vous manque plus qu’un peu de sexe pour combler vos vacances ? Alors voici de quoi vous contenter. Trois albums aux styles graphique assez différents mais au but identique : donner du plaisir, beaucoup de plaisir, avec des récits franchement érotiques.

Trois récits, trois femmes. Jessica Hampton tout d’abord, étudiante le jour, experte en amour la nuit. L’héroïne de l’Argentin Horacio Altuna (Belle de nuit) est tout simplement sublime. Impossible de ne pas succomber à ses charmes. Chaque page est un feu d’artifice. C’est notre album préféré. Monika ensuite, vidéaste et performeuse, attirée comme un aimant par l’interdit et notamment par les bals masqués. Un album de Barboni et March à l’érotisme léger (Les Bals masqués). Emmanuelle enfin que tout le monde connaît grâce à l’adaptation cinématographique. Crepax, auteur largement reconnu pour ses ouvrages érotiques, avait signé le premier volet de ce dytique en 1978 et le second en 1990 (Emmanuelle, La Leçon d’homme et L’Anti-vierge). Ce dernier n’avait jamais été publié en France. Voilà qui est fait et bien fait !

Eric Guillaud

Les Bals masqués , Monika (tome 1), de Barboni et March. Editions Dupuis. 14,50 €

Emmanuelle (tome 2), de Crepax. Editions Delcourt. 15,50 €

Belle de nuit, de Horacio Altuna. Editions Delcourt. 14,50 €

11 Sep

Les éditions Dupuis se lancent dans le coquin avec l’album « Gisèle et Béatrice » de Feroumont

A première vue, Gisèle et Béatrice ressemble à n’importe quel autre album des éditions Dupuis. La couverture est sobre : un homme et une femme les yeux dans les yeux. Non, vraiment rien d’extraordinaire ! Sauf qu’il s’agit là de l’illustration du fourreau, visible par tous. L’album, quant à lui, une fois extrait de ce fourreau, donne la véritable couleur du récit. Sur un fond rouge passion, ce sont maintenant deux femmes dont une en petite tenue qui s’embrassent langoureusement. Et là, la chose est déjà moins courante chez Dupuis. Encore moins courantes sont les scènes très chaudes qui ponctuent les 100 pages du récit. Vous ne vous trompez pas, Gisèle et Béatrice est bel et bien un album érotique mais avec un petit truc en plus, histoire peut-être pour l’éditeur de garder image honorable : l’histoire de sexe est doublée d’une satire sociale !!

L’histoire justement. Béatrice, harcelée par son patron, décide un soir de l’inviter chez elle où elle lui fait boire un breuvage magique qui le transforme en femme. Patron devient Gisèle, objet sexuel, accessoirement femme de ménage, et Béatrice en profite pour lui ravir son poste dans l’entreprise inversant ainsi les rôles prédéfinis. Au delà de la sexualité, de la transexualité, Gisèle et Béatrice aborde la question de la place de la femme dans l’entreprise et plus largement dans la société. Surprenant ! Eric Guillaud

Gisèle et Béatrice, de Benoît Feroumont. Editions Dupuis. 18 euros