13 Oct

Versailles (t2) – l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard, Eric Liberge – Glénat

Versailles (t2) - l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard & Eric Liberge - Glénat

Versailles (t2) – l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard & Eric Liberge – Glénat

 

Versailles inspire et inspire bien les auteurs du 9ème art. Second volet réussi de cette collaboration patrimoniale entre le Château et les éditions glénât : L’ombre de Marie-Antoinette  avec Eric Adam et Didier Convard au scénario et Eric Liberge.

Après un premier tome consacré au Roi Soleil, au scénario ciselé, en voici un second consacré à cette reine qui ne cesse de fasciner. L’Histoire est ici réécrite à travers le regard d’un jeune peintre américain actuel en visite au Château de Versailles. En se glissant entre les dates et les lieux avec une précision historique, contrôlée par le conservateur en chef, les auteurs ont réussi l’exploit de rendre crédible et possible cette histoire de retour vers le passé.

Voyez le reportage de l’équipe de France 3 Versailles Antoine Marguet & Jean-Yves Blanc

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

 

La Tour Saint-Jacques est central dans Paris et elle a été au centre de l’actualité cet été lors de sa réouverture pour un public choisi après des mois de restauration. Elle est aujourd’hui le personnage principal d’une BD de patrimoine : Paris Maléfices La malédiction de la Tour Saint-Jacques avec Jean-Pierre Pécau au scénario et Dim D au dessin.

Ce clocher de 54 m est le dernier vestige de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Construite au début du XVIe siècle, grâce à l’argent de Nicolas Flamel à qui l’on prête la réputation d’alchimiste ayant réussi la transmutation du plomb en or, la tour a depuis toujours fascinée. De cette réalité Jean-Pierre Pécau (L’Histoire Secrète, Jour J) tire un scénario sinueux aux contours ésotériques mâtinés de réalité historique. L’auteur raconte qu’il a « lu dans la presse que les 4 statues du sommet n’ont pas été remontées dans le bon ordre, précise l’auteur. A partir de là, il y avait une piste scénaristique, qu’est-ce ça donne pour Paris et ses habitants si ces statues sont placées à l’envers ? »

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Au lecteur de démêlé le vrai du faux et de suivre les traces du BAP, le Bureau des Affaires Publiques, chargé de surveiller les phénomènes mystérieux qui jaillissent en différents points de la Capitale. Ce drôle de Bureau peine à nous convaincre de la réalité de son existence. Pourtant chaque détail de chaque rue et monument est rendu avec précision par le dessin photographique de Dim D. (Aleph). Ce premier tome appel d’autres mystères parisiens déjà annoncés, comme Le Petit Homme Rouge des Tuileries ou Les Dames Blanches du Quai de Gesvres. Ces albums suivants permettront de se faire une idée plus précise si une grande série sur Paris commence à prendre forme ou si les premiers défauts perçus ne plombent une idée en or.

Didier Morel

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cet album :

The Curse d’Agnès Obel

03 Oct

Astérix débarque à Lutèce

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad - Editions Albert René

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad – Editions Albert René

 

Le petit gaulois revient en force et en forme. La couverture d’Astérix chez les Pictes vient d’être dévoilée pour faire monter le désir chez les lecteurs de tous poils et de tout age. Ce 35e album sera tiré à près de 2 millions d’exemplaires, un phénomène rare dans la BD francophone. Sans atteindre les sommets du 70e numéro du manga One Piece, tiré à 4 millions d’exemplaire en juin dernier au Japon, le héros à moustaches vise à terme les 5 millions d’exemplaire vendus dans le monde francophone.

Dans le plus grand secret les éditions Hachette avait lancé il y a deux ans un casting pour trouver un nouveau tandem scénariste-dessinateur, capable de redonner du peps à la potion magique gauloise. Le choix de l’excellent Jean-Yves Ferri (De Gaulle à la Plage, le Retour à la Terre) avec le formidable Didier Conrad (Les innomables, Bob Marone) renforce cette attente d’ici le 24 octobre, date de sortie du blockbuster de l’automne.

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad - Editions Albert René

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad – Editions Albert René

Alors la capitale se prépare à accueillir 2 expositions pour célébrer cet évènement après 8 ans d’absence. La première à partir du 4 octobre (et jusqu’à janvier 2014 ) est en plein air en entrée libre dans les allées de Bercy Village. Au programme des cases au format géant et des animations pour les enfants sont prévues.

La seconde offre à ses pères, René Goscinny et Albert Uderzo, la consécration qu’ils méritent. C’est par la grande porte de la BNF qu’ils entrent dans le temple des Arts & Lettres avec une rétrospective de leur oeuvre du 16 octobre au 19 janvier 2014. En mars 2011, Albert Uderzo faisait don des planches originales de trois albums d’Astérix : Astérix le Gaulois, premier titre de la série, publié dans le journal Pilote à compter du 29 octobre 1959 ; La Serpe d’or, second épisode ; enfin Astérix chez les Belges, vingt-quatrième album dont René Goscinny, décédé le 5 novembre 1977, ne vit jamais la publication. Cette exposition promet une analyse de la potion qui fait le succès de ses aventures en France et dans le monde. Didier Morel

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad - Editions Albert René

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri & Didier Conrad – Editions Albert René

Plus d’info sur le site officiel : Astérix

et sur le site du Monde cet été …

30 Sep

Histoires du Quartier par Gabi Beltràn & Bartolomé Segui – Gallimard

Histoires du Quartier par Gabi Beltràn & Bartolomé Segui - Gallimard

Histoires du Quartier par Gabi Beltràn & Bartolomé Segui – Gallimard

 

Ses Histoires du Quartier, il l’est tire du Barrio Chino, un quartier de Palma de Majorque, l’île espagnole où l’auteur Gabi Beltràn a passé son adolescence, au début des années 80. La difficulté pour ce type de récit autobiographique, c’est de trouver le ton juste et la bonne distance.

Gabi Beltran les a trouvés, lui qui aurait pu finir d’une overdose dans les toilettes d’un parking, comme son meilleur ami, ou en prison comme beaucoup d’autres. A quoi cela tient la chance de s’en sortir quand tant d’autres y restent ? C’est tout le propos de ce jeune auteur espagnol. Un nouvel auteur à suivre assurément tant le récit de sa jeunesse entre petits boulots (vente de journaux à l’aube), vols à la tire et prostitution (pour les marins américains en escale) , est raconté à la première personne, sans concession, ni excessive nostalgie. Au fil des chapitres, comme autant de souvenirs qui oscillent entre petits plaisirs et grandes violences, l’odeur et les contours de son quartier prennent forme avec force sous le crayon de Bartolomé Segui. A lire aussi pour découvrir que l’archipel des Baléares n’est pas juste une carte postale touristique.

Didier Morel

Histoires du Quartier par Gabi Beltràn & Bartolomé Segui - Gallimard

Histoires du Quartier par Gabi Beltràn & Bartolomé Segui – Gallimard

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Le site de Gabi Beltràn & Bartolomé Segui

Les premières planches : Gallimard

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Jean Constantin – Les 400 coups

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD

27 Sep

Festiblogs : le 9ème festival des blogs BD à Paris

Affiche du 9e Festiblogs 2013

Affiche du 9e Festiblogs 2013

 

 Après la foison de la rentrée, voici la meilleure occasion de rencontrer un ou cent cinquante auteurs parmi vos préférés. Pendant tout ce week-end (28 et 29 septembre 2013) le 9ème Festiblogs de la BD et des webcomics vous permet de découvrir qui se cache derrière les URL de leurs bulles internet.

 Devant la mairie du 3e arrondissement, le programme des deux jours est dense, avec la possibilité d’obtenir une dédicace gratuite. Comprenez « sans obligation d’achat », une exception qui remonte aux origines du festival quand la plupart des auteurs de cette génération 2.0 n’avait pas encore publié. Vous pourrez donc croiser des grands noms de la toile (Boulet, Bastien Vivès, Pénélope Bagieu, Fabien Vehlmann …) et tous ceux que vous pourriez avoir envie de découvrir, comme Benoît Feroumont qui propose une MasterClass dimanche.

Didier Morel

17 Sep

Chroniques de la Vigne – Conversation avec mon Grand-Père par Fred Bernard – Glénat

Chroniques de la Vigne par Fred Bernard – Glénat

Conversation avec Fred Bernard autour d’un verre de Bourgogne, du Savigny rouge, lors d’une séance de dédicace – dégustation à Issy- les-Moulineaux et plus tard, au téléphone. Son dernier album Chroniques de la Vigne est une pure réussite : la faconde de son grand-père y est gouleyante à souhait. Un grand cru !

–       Vous êtes en train de travailler sur une aquarelle ?

–       C’est un magazine qui me demande une planche qui parle à la fois de l’actualité du monde et de la mienne. Donc j’ai rajouté une planche au livre. C’est une des choses que j’aurais pu mettre et que je n’avais pas intégrée. Les vendanges commencent le 20 septembre cette année et cela ne va pas être formidable. Déjà il y a eu la grêle à la fin de l’été ; et puis le temps froid sans soleil de l’arrière saison. A Savigny, il ne reste que 30% de raisins et à Pommard ce n’est que 20%. C’est ce que je dessine pour Mondomix. Un bonus qui aurait pu être dans le livre.

–       Vous dites souvent que, cet album, vous souhaitiez le faire depuis plusieurs années, mais que votre grand-père n’était pas d’accord. Avez vous le sentiment que le livre est différent aujourd’hui, 15 ans après ce qu’il aurait pu être à l’époque où vous l’aviez imaginé ?

–       Ah oui, j’ai bien fait de ne pas le faire avant ! Premièrement parce que j’ai mûri un peu, on va dire … Je pense que je n’aurais pas axé le récit de cette façon là. Les anecdotes auraient été les mêmes, mais je n’aurais pas traité cela comme ça, ni graphiquement, ni même au niveau du ton en fait.

Fred Bernard en dédicace

Fred Bernard en dédicace

–       Je sens une grande liberté dans le ton, dans la narration et dans les dessins.

–       Oui c’est exactement cela. En le faisant aujourd’hui j’ai une espèce de lâcher-prise qui a donné ce que cela a donné. Je n’aurais pas été dans ce lâcher-prise là, il y a dix ans. A l’époque, je voulais le faire encore avec mon grand-père, à 4 mains et je n’avais pas cette vision là. Depuis j’ai fait plein d’autres albums pour lesquels je me suis appliqué à développer des dialogues très écrits et là c’est un phrasé quotidien en fait.

–       C’est vrai que j’entends vraiment la voix de votre grand-père. J’ai le sentiment que si je le rencontrais, je le reconnaitrais tout de suite et je serais en sympathie immédiate.

–       De toute façon, ce sont ses mots et ses formules. J’ai osé mettre tout à plat exactement comme cela peut se raconter dans une vigne ou dans un dîner. Les copains vignerons, que j’ai eus au téléphone depuis qu’ils ont lu mon album, cela les a même surpris, parce qu’ils connaissent le reste de mon travail : « Ah il raconte ça, oh la la … Ah! Il raconte ça comme cela !!!! Il a mis ça aussi ? » Et puis ils m’ont dit : « Ah ! Mais non, mais c’est bien ! » En fait, cela ne se prend pas au sérieux, alors que souvent le vin apparaît comme une chose très sérieuse, que ce soit pour les gens qui le font que pour les gens qui traitent du sujet. C’est quelque chose qui a beaucoup de cachet, cela fait partie de notre patrimoine qui est à préserver, c’est qualitatif … Donc très souvent c’est trop sérieux. Et  moi je voulais prendre ça par le petit bout de la lorgnette. C’est aussi ce que fait mon grand-père, c’est à dire virer tout le snobisme autour du vin, qui le met en rogne, et mettre plutôt en avant tous les plaisirs que cela apporte.

–       Comment avez vous recueilli toutes ses histoires ?

–       On bascule vite dans l’intime dans une cave. La plupart des anecdotes, je les ai reçues en cave et pas dans la rue. Un peu comme dans le livre ou le film Malevil avec Jacques Villeret : ils sont tous en train d’embouteiller ou de goûter du vin alors qu’il y a la fin du monde dehors ! Toutes proportions gardées, le monde extérieur n’existe plus vraiment dans une cave, le temps peut se prolonger et les confessions intimes sont alors possibles.

Chroniques de la Vigne , Fred Bernard – Glénat

–       Vous faites référence à un film. Est-ce que d’autres films ou des livres comme celui d’Etienne Davodeau Les Ignorants, ont pu vous inspirer ou bien vous libérer ?

–       Avec Etienne, déjà ce qui est super quand je l’ai lu, je me suis dit c’est formidable, il a déjà tout expliqué. Alors dans ma tête, j’ai pu évacuer tout ce qui était technique dans le vin. Par exemple la fermentation malolactique, il explique tout très bien, donc ça c’est fait. Son ton est léger, il est badin aussi, ce que j’ai beaucoup apprécié aussi. Moi je n’ai pas lu tout ce qui s’est fait sur le vin évidemment, ni en BD, ni ailleurs. Mais ce que j’ai lu, cela débroussaillait le sujet ; et puis de toute façon, comme dit toujours mon grand-père, tout a été dit et redit ; c’est pour ça qu’il ne voulait pas s’y coltiner avec moi ;alors moi je me suis attaché à des choses que dans la plupart des cas je n’ai jamais entendues ailleurs que dans mon village par des gens que je connais. Soit parce que ce sont des choses qui ne se disent pas, soit parce qu’on a le sentiment que cela n’intéresse pas les gens, et à tort bien souvent. Je ne suis pas rassuré depuis très longtemps, à dire vrai. Le livre est sorti il y a une semaine et aujourd’hui je peux affirmer : non cela n’intéresse pas que les gens du cru. En le faisant je me posais la question. Mais j’étais super motivé parce que je le faisais à la fois pour mon grand-père et les gens qui sont dedans. C’est intime mais c’est assez universel en fin de compte. Tout ce qui tourne autour du vin, et ce sont les plaisirs de la vie en général qui sont traités, avec beaucoup de recul du point de vue de mon grand-père qui a 90 ans. Il a l’art de s’amuser des choses et un recul que moi je n’ai pas … pas encore.

–       Cela semble venir si nous suivons votre création depuis les livres jeunesse jusqu’à vos derniers romans graphiques ?

–       J’apprends beaucoup de lui, et je l’écoute attentivement. Il m’amuse et il me fait rire. Tout ce qu’il dit me fait rire. Ma grand-mère n’est plus là, mais jusqu’à la fin de ses jours, elle a ri à la moindre de ses blagues, qu’elle a entendues mille fois. A chaque fois cela m’épatait parce qu’à chaque fois il les tourne autrement.

–       Et pour vous cela fonctionne de la même façon ?

–       Oui, et moi je l’ai toujours fait parler le plus possible. Sur moi il ne pose pas beaucoup de questions.

Chroniques de la Vigne, Fred Bernard – Glénat

–       Votre grand-père connaît-il vos albums ?

–       Oui, il les a lus parce qu’il lit de la bande dessinée depuis longtemps. J’ai retrouvé ses vieux Félix le Chat des années 30 ; a grand-mère lisait Bécassine et lui d’autres livres comme Quick & Flupke d’Hergé. Mes parents n’en ont pas lu, ou très peu, mais cela a sauté une génération ! Mes grands-parents en lisaient. Oui, il a donc lu les miennes … au moins les miennes. Je me souviens, une fois, je lui avais offert les Petits Ruisseaux de Pascal Rabaté. Je me suis dit : « ça passe ou ça casse ». Et bien cela ne lui a pas plu. Une BD sur le quatrième âge et ce qui arrive aux protagonistes cela me plaisait bien, mais pas à lui. Il est prude, trop prude. Il parle beaucoup, mais en fait il est très pudique.

–       Comme beaucoup de bourguignons peut-être ?

–       Oui, ce sont des coquillages bivalves, durs à ouvrir. Mais une fois qu’ils sont ouverts, c’est super ! Moi, dans le village de Savigny-lès-Beaune, je vois par hasard des gens qui me disent :  » J’habite là depuis 5 ans, j’ai un peu du mal à rencontrer des gens ». Cela ne m’étonne pas. Moi déjà en étant parti c’est un peu cuit, je ne suis plus vraiment du village. Je suis un peu le Parisien. En revanche, pour moi c’est chez moi là bas.

Fred Bernard et ses Chroniques de la Vigne

Fred Bernard et ses Chroniques de la Vigne

–       Pour revenir aux dessins, vous êtes conscient de votre évolution graphique pour cet album-là ?

–       Ce n’est effectivement pas du tout dans la lignée des précédents. J’avais déjà fait un album couleur, il y a deux ans, qui se passait aussi en Bourgogne en grande partie, et qui s’intitulait Ursula cers l’amour et au-delà. J’avais donc déjà utilisé la couleur mais je voulais véritablement traiter cela de façon enfantine. J’avais fait des dessins aux crayons de couleur et un peu d’aquarelle aussi. Un peu moins jeté mais plus brut.

–       A l’image de l’héroïne ?

–       Oui, et pour contre balancer le propos, qui n’était pas rigolo du tout en revanche ! Là pour cet album, vu que j’ai beaucoup fait de croquis de voyages, mais finalement assez peu dans mon secteur, puisque par définition je suis devant presque tous les jours, et là j’ai eu envie de le faire. L’éditeur connaissait mes carnets de voyages, et là je lui ai dit : « C’est un voyage chez moi, c’est une ballade avec mon grand-père. Je vais le traiter comme ça : jetés et aquarelles. » Et j’ai donc essayé de faire couler cela comme les dialogues, de façon très légère, comme si cela n’allait pas devenir un livre. En fait, sans me mettre de pression. Les seuls moments où je travaille comme cela c’est en voyage, c’est que pour moi. Et ici, c’est comme si c’était pour moi et les amis. Là, je me suis autorisé à ne pas dessiner tous les détails et à être plus impressionniste. Il y a dix ans, je n’aurais pas osé faire cela.

–       Vous qui revendiquez de ne vous attaquer qu’à des sujets qui vous passionnent, quel est votre prochain projet ?

–       Je travaille sur une biographie de Charles Nungesser, le pilote qui a disparu avec François Coli sur « L’oiseau blanc » en essayant de traverser l’Atlantique, deux semaines avant Charles Lindbergh. Je ne vais pas le dessiner, j’écris le scénario. C’est une commande de  Casterman, et je me suis dit : « Ah ouais !!! » (rires pétillants d’enfant). J’adore le sujet, et en plus la fin est mystérieuse ; la vie de ce type, je la connaissais très peu, seulement dans les grandes lignes. C’était un beau taré, il était génialement fou et casse-cou.

 

Cet album a été déjà salué par les bourguignons et les vignerons : Prix du Clos Vougeot 2013. Ce qui n’est pas une mince affaire pour un livre qui parle en dilettante du monde du vin.

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Le site de Fred Bernard

Les premières planches : Glénat

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Pigalle – Le Bar Tabac de la Rue des Martyrs (le chanteur François Hadji-Lazaro est devenu ami avec son grand-père)

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest FranceInter France3Bourgogne

06 Sep

Sélection de rentrée #1/2

Chroniques de la Vigne par Fred Bernard – Glénat

 

Que choisir ? Que lire ? Qu’offrir ? Chaque année, c’est à la fois la jubilation devant la profusion de titres, puis le questionnement, le doute : sur quel(s) album(s) placer sa préférence, fixer son choix ? Voici un florilège de treize BD et morceaux choisis dans le dessus du panier.

Le Coup de Coeur : Chroniques de la Vigne par Fred Bernard – Glénat

Si vous ne deviez ne lire qu’un seul album, ce serait assurément celui-ci. Fred Bernard nous livre une conversation avec son grand-père vigneron, à déguster sans modération. Entre les ceps de son village natal, Savigny-lès-Beaune en Bourgogne, tous deux parcourent leurs souvenirs communs : in vino veritas ! Ce grand-père entre en bonne place dans notre panthéon des hommes au franc-parler, de ceux que l’on aimerait connaître. Sa règle de vie est des plus simples : « Pour moi un vin c’est : 1- un vin rouge ou blanc, 2- il est jeune ou il est vieux, 3- tu l’aimes ou tu l’aimes pas. Point Barre. Vrai ou Faux ?! Oh bien sûr ! On peut y déceler des tas d’arômes … Des petits fruits rouges, du silex, du cuir… Chacun son cépage. Chacun son terroir. Bon dieu que c’est bon ! » Comment ne pas être d’accord avec ce grand goûteur qui avoue n’avoir jamais recraché un vin en dégustation et estime avoir bu 40 000 bouteilles dans sa vie. Il a aujourd’hui 90 ans. Si vous ne connaissez pas encore le talent graphique de son petit-fils, il est temps de vous en délecter. Ces chroniques de la Vigne sont un excellent millésime. Bonne dégustation !

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Les surprises détonnantes : Amorostasia par Cyril Bonin – Futuropolis, Une Histoire d’Hommes par Zep – Rue de Sèvres, Jack Joseph Soudeur sous-marin par Jeff Lemire – Futuropolis, Stalingrad Khronika (t 1&2) par Bourgeron & Ricard – Air Libre, Paco les mains rouges par Vehlmann & Sagot – Dargaud, Bandonéon par Jorge Gonzàlez – Air Libre

Amorostasia par Cyril Bonin – Futuropolis

Paris est sous le choc : une nouveau mal très étrange est apparu, l’Amorostasia. L’alerte est lancée : « Tomber amoureux nuit gravement à la santé »

Une Histoire d’Hommes par Zep – Rue de Sèvres

Zep sait raconter des histoires d’hommes, à n’en pas douter. Vous avez peut-être grandi avec son personnage fétiche à la mèche rebelle. Les albums de gags mis sur pause, le voici avec une histoire à hauteur d’hommes, celle d’un groupe de quatre potes, qui se retrouvent le temps d’un week-end, à Londres. Auparavant –  mais était ce vraiment il y a si longtemps ? –  ils formaient un groupe de rock (un des rêves de l’auteur, fan de Led Zeppelin). Que s’est-il passé depuis leur séparation ?

Jack Joseph Soudeur sous-marin par Jeff Lemire – Futuropolis

 

 

Il s’appelle Jack Joseph, il a 33 ans Son métier est hors du commun : il est soudeur en eau profonde sur une plateforme pétrolière… Cet album est sorti au milieu de l’été et mérite pour autant d’être dans cette sélection de rentrée car ce roman graphique est une plongée en eau profonde. Par un auteur canadien à découvrir, et à suivre : Jeff Lemire.

 

 

 

 

 

 

1942 : Imaginez une équipe envoyée par Staline pour filmer la grande bataille dans la ville symbole qui porte son nom : Stalingrad. Face à l’armée d’Hitler, échouer ce serait bien plus que perdre une bataille …

Stalingrad Khronika par Bourgeron & Ricard – Air Libre

Paco les mains rouges par Vehlmann & Sacot – Dargaud

 

Son surnom, c’est Paco les mains rouges. Ce jeune instituteur doit cette dénomination au crime de sang qu’il a commis. Son châtiment : le bagne de Cayenne, à perpétuité. Un univers qui n’a rien de policé, cela va sans dire. Paco va devoir apprendre à survivre, au milieu d’autres bagnards et de la société fortement hiérarchisée qu’ils mettent en place. Un récit à la première personne qui parvient à représenter, avec beaucoup de pudeur et de retenue, la violence et l’oppression de l’univers carcéral. Nous attendons la suite avec impatience.

 

 

 

 

 

 

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Les récits politiques : Charles Charles Profession Président par Marc Dubuisson & James – Delcourt

La force de cette satire jubilatoire, c’est de ne pas parodier un seul président mais de reprendre les traits saillants de plusieurs  de nos chefs d’Etat pour composer un nouveau président, avec un slogan : Unis pour l’Union. De François Mitterrand à François Hollande, en passant par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, chacun y verra les références politiques qu’il entend … A feuilleter sans modération pour rire aux éclats …

Charles Charles Profession Président par Marc Dubuisson & James- Delcourt

Les mystères de la 3e République par Philippe Richelle avec Pierre Wachs – Glénat

 

Les mystères de la 3e, 4e et 5e République par Philippe Richelle avec Pierre Wachs, Alfio Buscaglia & François Ravard – Glénat

Le mélange de la politique et du fait divers sur la trame de polars, tel est le moyen original que ces auteurs ont choisi afin de proposer une relecture de nos trois dernières Républiques : des ligues d’extrême-droite des années 30 au pétrole de la France-Afrique, les sujets politiques sensibles ne manquent pas. Les trois séries sont indépendantes et publiées en parallèle. A vous de choisir la période historique qui vous intéresse le plus.

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Les récits pour adultes : Gisèle et Béatrice par Benoit Feroumont – Air Libre, Le Singe par Milo Manara & Silverio Pisu – Glénat (réédition)

Gisèle et Béatrice par Feroumont – Air Libre

Avant le patron de Béatrice ne s’appelait pas Gisèle, mais cela c’était avant, quand il était encore patron et qu’il se permettait de harceler sexuellement son employée. Par un enchantement, il devient une femme soumise, sans papier, sans statut, et sous la dépendance de Béatrice. Un conte érotique et social entre fantasmes et pouvoir, pour public averti.

Le Singe par Milo Manara & Silverio Pisu – Glénat (réédition)

 

La réédition du premier récit majeur de Manara est la très bonne nouvelle de cette rentrée. Parue initialement en 1980, cette adaptation d’un conte chinois, Le Roi des Singes, était déjà une très grande réussite. On y retrouvera avec plaisir tout le talent graphique de l’auteur du Déclic et du Parfum de l’invisible.

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28 Juil

Les essentielles de l’été #3/3

Troisième et dernière partie des Essentielles de la saison estivale. Plongez dans cette sélection de quatre albums pour les plus jeunes … Visitez également la sélection des 20 indispensables, par l’ACBD, l’Association de Critiques et journalistes de Bandes Dessinées … « C’est l’été, lisez des BD ! »

 

Orignal par Max de Radiguès – Shampoing

 

ORIGNAL par Max de Radiguès – Shampoing

En ces temps de canicule qui fait transpirer l’Europe, un vent frais souffle depuis une petite ville d’Amérique du Nord. Orignal, c’est le titre de roman graphique ; c’est aussi le nom d’un animal superbe, une sorte d’élan qui vit au Canada et ponctue ce récit peu commun.

Joe est un adolescent qui, comme tous ceux de son âge, se rend à l’école. Mais lui est tous les jours en retard. Il prend des chemins buissonniers à travers la forêt enneigée. Sa façon à lui d’éviter son tortionnaire, un garçon de sa classe qui le rackette et le martyrise jusqu’à l’extrême. Il y a ceux qui ferment les yeux (les copains, les infirmières), ceux qui devinent (le professeur) et ceux qui s’interrogent ( les parents). Tous seront toutefois impuissants à l’aider.

OrignalL par Max de Radiguès – Shampoing

Par petites touches et avec peu de dialogues, l’auteur fait évoluer son récit hors des sentiers battus. A l’image de son héros, il est un fin observateur de la nature et des beautés qu’elle recèle. Le trait est limpide, dans un noir et blanc simplifié, pour toucher droit au but le lecteur. Le thème abordé est fort et jusqu’à la chute finale traité sans manichéisme. Max de Radiguès (Frangins, 520 Km) est sans conteste un auteur à découvrir – et à suivre pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Take me somewhere Nice Mogwaï

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD CoinBD

 

 

 

 

Beauté (3tomes) par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Dès qu’elle apparaît, les hommes, qu’ils soient roi ou simple manant, sont aimantés. Par la force d’un puissant charme, la jeune fille, que tout son village avait coutume d’appeler Morue – en raison de l’odeur de poisson qui lui colle à la peau – est devenue la Reine Beauté. Physiquement elle n’a pas changé, son visage manque toujours de grâce; mais c’est la perception que chacun a d’elle qui s’en trouve modifiée.

 

 

C’est une magnifique fable morale que nous livre là le tandem Hubert et KerascouëtEn fait ils sont trois puisque les Kerascouët sont deux, il s’agit d’un nom de plume partagé par deux dessinateurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset. Après le très drôle Miss Pas Touche, ils récidivent, toujours avec humour, pour nous conter les bonnes et mauvaises fortunes de cette Reine, ivre du succès et du pouvoir qu’elle obtient avec ses nouveaux attraits.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Ce conte, prévu au départ pour un public adulte, s’est assagi dans sa forme quand le magazine Spirou a souhaité le pré-publier. Mais comme le confirment les auteurs, le fond n’a pas changé et c’est toute la force de cette trilogie de jouer sur plusieurs registres, de la douceur de l’enfance à la cruauté du monde adulte. Cette richesse se retrouve dans la narration graphique, tant le talent du couple Kerascouët est grand et multiforme. Pour accentuer la beauté de leur héroïne, elle est dessinée tout en courbes, avec un trait fin et épuré, et avec de grands yeux noirs.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

La Reine Beauté rend fous les hommes et jalouses les femmes, mais Beauté est à lire par tous car c’est tout simplement un merveille graphique qui s’inscrit dans la grande tradition des contes jusqu’à son dénouement plus que réussi.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Lover Undercover – Melody Gardot

Le point de vue le presse spécialisée : Télérama (avec une très bonne itw des auteurs) ActuaBD

 

Jérôme K. Jérôme Bloche (t23) par Dodier – Dupuis

 

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Cela fait déjà bientôt 30 ans que ce drôle de détective existe. Il agit dans nos mémoire comme une madeleine de l’enfance. Jérome K. Jérome Bloche est une sorte d’éternel adolescent qui se déplace dans Paris en vélo solex et qui mène des enquêtes de proximité. Cet album nous relate sa 23ème enquête. Cette fois-ci, il a affaire à un maitre chanteur qui demande à être payé en chèque ! Le secret des confessions de l’église de Clignancourt, à coté du domicile du détective, est en jeu. Habillé à la façon d’un privé américain des années 40, ce jeune « Bogey », nonchalant et lunaire, surprend toujours le lecteur par la subtilité des thèmes abordés (racisme, intégrisme, parentalité …).

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Sans à priori, et sans porter de jugement sur ses clients, comme sur ceux qu’il finit toujours par arrêter, ce personnage est à l’image de son auteur Dodier : un héros très discret qui mérite sa place, après tant d’années, au Panthéon du 9ème art.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

As Time goes by – Dooley Wilson

Le point de vue le presse spécialisée : Les petits Bouquins Scénario

 

 

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Ces ados, ce sont les nôtres, les vôtres, celui ou celle que tout un chacun a un jour été. Des adolescents, Françoise Dolto disait qu’ils sont « comme le homard pendant la mue, sans carapace, confronté à tous les dangers et à la nécessité d’en «suinter» une autre. Vulnérable à toute sortes de sollicitations, l’adolescent(e) tend alors parfois à compenser son manque de défense par des changements d’attitudes soudains et variés, des comportements excessifs, voire déviants. »

Cette intégrale de la grande Florence Cestac (elle nous a réjoui récemment avec sa soixantaine héroïque dans son Démon du Soir), reprend les planches publiées toutes les semaines depuis 2002 dans Le Monde des Ados. Rassemblées en un unique album, cela devient une sorte de mode d’emploi pour les ados et leurs parents, un manuel de survie dans ce qui peut devenir un ouragan familial, laissant peu de monde intact.

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Cette BD de Cestac veut fêter la force de vie des adolescents, comme Dolto en son temps, lorsqu’ elle s’adressait directement à eux plutôt que de parler sur eux. Elle croyait en leur capacité à inventer l’avenir, car, disait elle : «la société changera sous la pression des jeunes ».

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

So Much Trouble – Izia

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest Le Parisien

21 Juil

L’Ecureuil du Vel’d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

 

C’est un lieu historique du sport dans la capitale, un lieu où le vélo sur piste a acquis ses lettres de noblesse, une salle où le Tout-Paris venait se faire voir dans la première moitié du 20e siècle. Mais le Vélodrome d’Hiver, le Vél’ d’Hiv comme chacun l’appelle, est resté dans les mémoires pour un des faits les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale : la rafle de 13 152 français de confession juive par la police française. Christian Lax réussit avec cet album L’écureuil du Vél’ d’Hiv à faire le récit de ces deux histoires, à travers le regard d’un journaliste et de son frère, un cycliste sur piste.

Sam, l’aîné, est un des meilleurs de sa génération. C’est un pistard, un coureur cycliste sur piste. Apprécié du public populaire, il est surnommé l’écureuil du fait de son agilité. Eddie, le cadet, est handicapé d’un bras ; cela ne l’empêchera pas d’écrire et de devenir un journaliste engagé dans la Résistance en signant ses articles contre l’occupation nazie : L’écureuil !

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

A travers les coulisses du Vél d’Hiv, l’auteur fait le récit, sans manichéisme, des années noires de l’Occupation, jusqu’au drame de la rafle du 16 juillet 1942. La mère des deux garçons se retrouve enfermée avec 13 000 autres personnes dans des conditions épouvantables. Ses enfants ne la reverront pas malgré les efforts de leur père et ses relations avec des officiers allemands. Moins de 100 personnes survécurent à la déportation et aucun des 4 115 enfants.

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

Passionné de cyclisme, c’est le 3ème récit que Christian Lax consacre au monde du vélo dans l’Histoire, après L’Aigle sans Orteils (le Tour de France dans les années 1910) et Pain d’Alouette (Paris-Roubaix dans les années 20). Son objectif  est à chaque fois le même : présenter la volonté de s’élever malgré un handicap (en 1987, il publie Des Maux pour le dire, l’histoire tout en pudeur d’un handicapé, inspirée de son frère) et la vie quotidienne des gens ordinaires au destin peu commun.

En s’inspirant de faits réels, Lax construit un album richement documenté. Il trouve le trait juste et acéré pour ce récit dense. Les courses sont tout en dynamisme et puissance, les scènes intimistes en douceur et intensité, renforcées par une riche palette de couleur ocre.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Notre Epoque – Tarmac (en vélo)

Pour lire les premières planches : Futuropolis BDgest’

Le point de vue le presse spécialisée : Bodoï PlanéteBD

10 Juil

Les essentielles de l’été #2/3

Comme moi, la BD sous toutes ses formes vous appréciez. Sous toutes les latitudes, vous les dévorez. Alors plongez dans cette sélection de 12 albums pour tous les âges et tous les goûts, à lire à la plage, sur les sommets ou sous la couette …

 

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

 

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

« Il y a des meurtres mais ce n’est pas un polar, il y a peu d’espérance mais ce n’est pas un roman noir, il y a une homme et une femme mais ce n’est pas une histoire d’amour », nous affirme l’éditeur Futuropolis. Zone Blanche, c’est une enquête policière, écrite et dessinée à sa façon, par Jean Claude Denis, Grand Prix d’Angoulême 2012 et président cette année du festival.

L’homme, un parisien, souffre d’un mal encore peu connu et peu répandu, il est électro-sensible. Il souffre de tous les ondes produites par les téléphones, ordinateurs et autres antennes relais. Seul refuge possible : les zones blanches. Un soir de grande panne généralisée d’électricité, il revit et peut sortir de chez lui. C’est l’occasion d’une étrange rencontre avec une femme singulière dans une atmosphère de nuit noire.

Zone Blanche par Jean-Claude Denis – Futuropolis

A l’opposé, en pleine lumière, et en forêt, pas loin d’une ligne à Très Haute Tension, un homme est découvert, tué sur le coup. Comme le dit un enquêteur : « J’ai déjà vu des meurtres maquillés en suicides, mais le contraire, alors là, c’est bien la première fois ! »

Jean-Claude Denis signe là une belle mécanique de crime parfait, aux contours déliés et subtils. Un récit psychologique bien orchestré avec une belle construction en flashback et une confirmation s’il en était besoin, du talent graphique de son auteur.

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Electricity – Orchestral Manoeuvre in the Dark

Le point de vue le presse spécialisée : ActuaBD Bodoï

 

Silas Corey par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

 

Silas Corey (t1&2) par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

Une fripouille à l’élégance rare, un héros à l’image de son scénariste, un homme au franc parler qui multiplie les expériences et les employeurs pour son plaisir personnel et le nôtre en retour. Tel est Silas Corey, le nouveau personnage du 7e art imaginé par Fabien Nury (l’auteur de la grande série à succès Il était une fois en France) et dessiné avec brio par Pierre Alary (Belladone).

L’action commence pendant la première guerre mondiale. 1917 :  Georges Clémenceau n’est pas encore Président du Conseil. C’est un opposant acharné qui recherche des preuves de la trahison du gouvernement en place, afin de faciliter son retour en politique. Il fait appel à l’ancien reporter devenu détective et aventurier, Silas Corey. Mais celui-ci aime l’argent et adore manipuler ses différents employeurs. Il est surtout au service de lui-même.

Silas Corey par Fabien Nury & Pierre Alary – Glénat

Avec, en toile de fond, une période historique bien exploitée au service de l’intrigue, ce nouvel héros arrogant reste néanmoins attachant et fait une entrée réussie avec ce dyptique. Une série à suivre sans hésiter si ses auteurs décident de poursuivre l’aventure.

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La B.A pour en savoir plus et prolonger le plaisir de cette BD :

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest ActuaBD

 

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

 

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

Cet album est un véritable OGNI : un objet graphique de toute beauté, à l’image du site internet qui lui est dédié et de l’exposition qui lui est consacré à la Cité Internationale de la Bande Dessinée (jusqu’au 6 octobre 2013). Une pureté du style « atome » cher aux dessinateurs André Franquin (Spirou, Gaston) et Will (Tif & Tondu), allié à une narration exceptionnelle. Le scénario est basé sur un cas clinique réel des années 50, celui d’un américain surnommé, par le psychanalyste qui l’a suivi, Kirk Allen. Ce spécialiste du monde asiatique travaille dans un secteur gouvernemental particulièrement sensible. Il semble parfaitement intégré dans la société, jusqu’au jour où son trouble de la personnalité est découvert. En effet, depuis l’âge de 13 ans, il aurait développé des capacités de télépathie avec un personnage vivant dans un futur galactique. Le lecteur est baladé entre les années 1 920, 1 950 et 121 000 et les lieux : Asie, Mexique, Washington … sans jamais être perdu.

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

Souvenirs de l’Empire de l’Atome est une belle revisitation de l’histoire de la science-fiction et s’inspire de la vie de Cordwainer Smith, de son vrai nom Paul M.A. Linebarger (le prénom du héros), auteur culte des fifties, universitaire et militaire spécialiste de la guerre psychologique. Un livre au papier suranné qui permet de se replonger avec un plaisir affirmé dans cette période de la guerre froide mythifiée ou fantasmée. A vous de le lire au premier degré – ou de partir à la recherche des nombreuses références parsemées au travers des cases …

Souvenirs de l’Empire de l’Atome par Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

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La BA pour en savoir plus et prolonger le plaisir de cette BD :

Le point de vue le presse spécialisée : du9 Inrocks

 

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

 

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

Le scénario redouté est devenu une réalité. La Belgique est scindée en deux Etats. Tel est le postulat de départ de ce récit. La République Démocratique de Wallonie, avec à sa tête un Président-Capitaine, devient peu à peu un pays totalitaire. L’action se déroule au sein d’un groupe scout proche des jeunesses hitlériennes.

La manipulation des uns et des autres est au coeur de ce récit sur fond de magouilles politiques et de lutte armée d’un groupe de résistance.

Au final, un album déconcertant, entre thriller et politique fiction, avec en ligne de mire l’achat iconoclaste de la dépouille de Mao Zedong, un modèle chinois pour ce régime adepte lui aussi du culte du chef.

A visiter cet été, à Bruxelles, l’exposition dédiée à l’album au Centre Belge de la Bande Dessinée jusqu’au 8 septembre 2013.

Le Sourire de Mao par Jean-Luc Cornette & Michel Constant – Futuropolis

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La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

The Age of the Understatement par The Last Shadow Puppets

Le point de vue le presse spécialisée : RTBF BDgest’