05 Mar

De Spirou à Supergroom : quand les Nantais Fabien Vehlmann et Yoann carburent au super !

Le temps d’une petite dizaine d’années et de cinq albums, Fabien Vehlmann et Yoann ont animé la série Spirou et Fantasio. Ils reviennent aujourd’hui avec Supergroom, les aventures d’un super-héros qui se rêve ordinaire. Rencontre…

Si vous vous demandez comment naît un héros de papier, la réponse est ici assez simple. Supergroom est apparu pour la première fois dans une histoire courte publiée dans le journal Spirou. Coup de foudre des lecteurs et des éditeurs, Supergroom ne pouvait pas disparaître comme ça, d’un coup de cape.

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01 Mar

Chanteurs, musiciens, cinéastes, comédiens, peintres, écrivains… quand la réalité rejoint la légende

Autant que le documentaire, la biographie est un genre en pleine expansion dans le neuvième art. Raconter la vie des personnages célèbres, c’est aussi raconter la vie, d’hier et d’aujourd’hui…

On commence avec Django Reinhardt, le grand Django, « un dieu de la guitare », comme l’écrit Thomas Dutronc en préface de ce livre signé Efa et Rubio chez Dupuis. Django Main de feu, tel est son titre, nous permet de découvrir la jeunesse de celui qui a inventé le jazz manouche, depuis sa naissance, sa première naissance, du côté de Charleroi en 1910 jusqu’à la seconde, en 1930, lorsqu’il retrouva la scène et sa guitare après des mois et des mois d’hospitalisation et de rééducation suite à l’incendie de sa roulotte. Django, sérieusement brûlé notamment à la main avait risqué l’amputation, il s’en est finalement sorti avec une main en partie paralysée et une technique guitaristique adaptée à la situation qui ne l’empêchera pas de devenir une star, bien au contraire. Scénario fluide, dessin agréable et gros travail de recherche de la part du scénariste Salva Rubio, confronté ici à une histoire transmise oralement, « volontairement embellie d’anecdotes, d’exagérations et de contes rarement fiables pour le chercheur ». Mais comme le remarque le scénariste, il n’existe pas de héros réel qui n’ait sa part de légende… (Django main de feu, de Rubio et Efa. Dupuis. 17,50€)

Lui aussi a sa part de légende. Basquiat, Jean-Michel Basquiat, artiste peintre américain issu de la mouvance underground. Des centaines de peintures et de dessins, une oeuvre imposante qui marquera à jamais la scène new-yorkaise et plus généralement l’histoire de l’art. Et ce malgré la mort précoce de l’artiste à 27 ans d’une overdose. Ce livre de Julian Voloj au scénario et Søren Mosdal au dessin, publié par les éditions Soleil, retrace sa carrière fulgurante et son combat contre les démons avec un dessin imprégné de son oeuvre, un univers graphique à la Basquiat, vif et coloré. (Basquiat, de Voloj et Mosdal. Soleil. 18,95€)

Prévue en deux volets, le premier  paru en octobre dernier, cette bande dessinée de Dominique Hé et Noël Simsolo chez Glénat s’attaque à la vie de l’un des plus grands cinéastes qu’est compté le 7e art, le cinéaste de la peur comme on le surnommait, Alfred Hitchcock, 53 longs métrages au compteur et un profil reconnaissable entre tous. Dans un style graphique classique en noir et blanc, les auteurs reviennent sur les moments importants de son enfance, de sa vie d’homme et de cinéaste, la mort de son père, la rencontre avec sa femme, ses premiers jobs dans le cinéma comme graphiste, ses premiers films, son départ pour Hollywood où il tournera RebeccaComplot de familleLes Oiseaux, Psychose ou encore La Mort aux trousses. Un récit très documenté et passionnant ! (Alfred Hitchcock, de Hé et Simsolo. Glénat. 25,50€)

Victor Hugo l’appelait « la voix d’or », Jean Cocteau aurait inventé pour elle l’expression « monstre sacré », la presse la surnommait « la divine », une chose est sûre, Sarah Bernhardt a marqué son époque, celle du XIXe et du début du XXe siècle. Eddy Simon au scénario et Marie Avril au dessin nous racontent la vie de cette star internationale, de cette actrice d’exception, de cette femme libérée avant l’heure, en s’intéressant plus particulièrement aux années 1871 – 1900. Divine commence pendant la guerre de 1871, Paris est assiégé par les troupes de Bismarck, Sarah Bernhardt transforme le théâtre de l’Odéon où elle a débuté et où elle a été révélée en hôpital militaire…  Un destin incroyable superbement raconté et mis en images dans cet album subtilement sous-titré Vie(s) de Sarah Barnhardt. (Divine, d’Eddy Simon et Marie Avril. Futuropolis. 22€)

María Eva Duarte de Perón, surnommée Evita, femme du président argentin Juan Perón qui fut au pouvoir entre 1946 et 1955, puis de 1973 à 1974, est une véritable icône en Argentine et au-delà, une petite soeur des pauvres et des déshérités. Lorsqu’elle mourut prématurément d’un cancer en 1952, un mois de deuil national fut décrété. Tout autant que cette femme, la biographie que nous tenons aujourd’hui entre nos mains, signée Oesterheld et Breccia, a eu une destinée incroyable. Breccia et Oesterheld avaient précédemment signé une biographie du Che et comptaient poursuivre sur cette voie avec Pancho Villa, Kennedy et donc Eva Perón. En 1970, Breccia met en images la vie de cette femme au parcours atypique d’après un manuscrit non dialogué d’Oesterheld. Le livre est alors édité. Quand la junte militaire arrive au pouvoir, la biographie du Che est interdite, Breccia détruit ses originaux, Oesterheld, militant de la gauche peroniste, voit une bonne partie de sa famille enlevée et assassinée avant d’être lui-même enlevé et ne jamais réapparaître. Redécouvert dans les années 2000, ce récit est republié enb Argentine en 2004 et aujourd’hui en France par les éditions Delcourt. Historique ! (Evita, de Oesterheld et Breccia. Delcourt. 14,50€)

Son nom à lui est beaucoup moins illustre mais Rod Serling est le créateur de l’une des séries les plus cultes de la planète, La Quatrième dimension (The Twilight zone), qui a bercé la jeunesse de plusieurs générations de téléspectateurs des deux côtés de l’Atlantique, dès 1959 aux États-Unis, 1965 en France. Cette biographie, parue en octobre dernier, retrace la vie de ce pionnier de la télévision depuis son engagement dans la lutte contre l’ennemi japonais pendant la deuxième guerre mondiale, jusqu’à sa mort d’un arrêt cardiaque en 1975. Une très belle biographie doublée d’un voyage dans les coulisses de la télévision et du showbiz à l’américaine. (L’Homme de la quatrième dimension, de Koren Shadmi. La Boîte à bulles. 24€)

Son nom est à jamais associé à celui des Rougon-Macquart et de Dreyfus, Émile Zola est l’un des romanciers français les plus populaires, parmi les plus engagés aussi contre l’injustice sociale. La biographie de Jean-Charles Chapuzet au scénario, Vincent Gravé et Christophe Girard au dessin s’intéresse essentiellement à son engagement dans l’affaire Dreyfus qui aboutit au célèbre « J’accuse… ! », un article publié dans les colonnes du quotidien L’Aurore en janvier 1898 qui lui valut un procès pour diffamation et un exil à Londres. (L’affaire Zola, de Chapuzet, Grave et Girard. Glénat. 22€)

L’armée l’a cru mort pour la France en 1916 et en a informé de ce pas ses parents. Mais il s’agissait d’une erreur, Charles de Gaulle revint bien vivant de la première guerre mondiale, plus traumatisé par les deux ans et demi qu’il passa en captivité dans divers camps de prisonniers que par les combats. C’est par cette fausse mort annoncée que commence le récit de Mathieu Gabella (scénario), Frédérique Beau-Dufour (historienne), Christophe Regnault (Story-board) et Michaël Malatini (dessin). Plus qu’une anecdote, il faut voir là le point de départ d’un destin incroyable qui mènera l’officier de la Grande guerre à rejoindre Londres en juin 1939 pour prendre en main le destin de la France libre. Cette très belle biographie co-éditée par Glénat et Fayard dans la collection Ils ont fait l’histoire comprendra à terme trois volumes. Le premier, sorti en ce mois de février, retrace la période qui va de sa jeunesse jusqu’au départ pour Londres. (De Gaulle, de Gabella, Renault, Malatini et Neau-Dufour. Glénat / Fayard. 14,50€)

Eric Guillaud