En 1990, lorsque débarque la série Akira en France, la fin des années 2010 qui lui sert de contexte paraît encore bien loin, assez pour imaginer le pire d’ici là, comme une troisième guerre mondiale et l’avénement d’un monde dominé par l’ultraviolence.
2016… 2019, nous y sommes presque. La troisième guerre mondiale n’a pas eu lieu mais rien ne nous en protège encore aujourd’hui. Le pire serait même à venir prédisent les observateurs les plus pessimistes.
En attendant, on croise les doigts et on ouvre (ce qui n’est pas facile je l’accorde !) le premier volume de cette nouvelle édition d’un des monuments du manga et plus largement de la bande dessinée mondiale, édition que l’on dit définitive, pilotée par le patron himself, Otomo, depuis le Japon.
Dans le fond, le récit n’a bien évidemment pas changé. Il conserve la même puissance scénaristique et graphique qu’au siècle passé. Dans la forme, il se veut plus fidèle à l’original. Exit la couleur, retour au noir et blanc, nouvelle traduction, onomatopées sous-titrées, jaquette originale et surtout, surtout, sens de lecture initial respecté, bref de quoi faire saliver les fans de la première heure autant que les nouveaux convertis à la cause. Autant le dire de façon direct, ce premier tome a franchement de la gueule et on attend la suite avec une certaine fébrilité. En attendant, vous pourrez toujours vous calmer en allant voir l’expo « Tribute to Otomo » présentée à la Galerie Glénat du 8 au 26 juin. Toutes les infos ici.
Eric Guillaud
Akira (tome 1), de Katsuhiro Otomo. Editions Glénat. 14,95€