C’est une banalité mais une vérité. Il faut profiter des gens qu’on aime et des bons moments, de ceux qui font les souvenirs. Comme ce jour où Max, aka Domas, prend cinq minutes pour écouter sa mère jouer du piano. Elle ne le voit pas, il est derrière la fenêtre du salon. C’est l’été, c’est magique.
Et puis quelques jours plus tard, c’est le diagnostique, sans appel. Les troubles qui affectent sa mère depuis quelques temps sont le signe d’une maladie neuro-dégénérative rare, précisément le syndrome de Benson, parfois assimilé à une forme exceptionnelle de la maladie d’Alzheimer.
Oublis fréquents, perte de repères, baisse des aptitudes générales… Il n’y a pas d’issue, pas grand chose à faire si ce n’est de l’entourer, de lui donner un maximum d’amour.
Max va en donner de l’amour, du temps aussi, même si chez lui, dans son propre foyer ça ne va pas fort non plus. Les relations avec Coquillage, sa femme, se détériorent de jour en jour. ils ne forment plus un couple, dit-il, mais une famille. Alors Max se réfugie dans le boulot, le dessin, et assiste impuissant au long déclin de sa mère.
Magnifique. Totalement émouvant. Le Syndrome du petit pois est typiquement le genre de bouquin que vous ouvrez et ne pouvez jamais vraiment refermer, qui vous reste en tête pendant des semaines, des mois. Sur un peu plus de 280 pages, Domas nous ouvre en grand les portes de son intimité pour nous raconter, avec le talent qu’on lui connaît maintenant, sa vie, sa mère, la maladie, l’accompagnement, la culpabilité toujours présente, le beau-père qui craque et décide de partir, le déclin, la perte de l’être cher… C’est pas franchement gai mais c’est un bel album, une belle histoire !
Eric Guillaud
Le syndrome du petit pois, de Domas. Editions La Boîte à Bulles. 28 €