8 albums de printemps : que lire, que choisir, qu’offrir ?

Les Chronokids ont été primés à Angoulême en 2011. Pour cet album spécial, Adèle et Marvin repartent pour une série de courtes aventures avec leur cocasse machine à remonter le temps. Le résultat est drôle. Sept courts récits, entre fiction et réalité, permettent de découvrir sept célèbres inventeurs comme Gutenberg pour l’imprimerie, les Frères Lumière pour le cinéma ou encore Alan Turing pour l’ordinateur.

Elle est la jeune soeur de Pico Bogue et comme lui, elle n’a pas l’habitude d’avoir la langue dans sa poche. Ici le même tandem d’auteurs, la mère au scénario Dominique Roques et le fils Alexis Dormal au dessin, nous révèle une autre facette d’Ana Ana, avec la création de cette série d’albums destinés à un public bien plus jeune. La chipie nous ouvre les portes de son monde imaginaire, celui peuplé de peluches et autres doudous. Un régal poétique dès les premières années …

1^er tome des aventures d’un apprenti chevalier. Manille, orphelin, rêve de quitter le couvent où il grandit, entouré de religieuses, pour rejoindre une confrérie. Personnage attachant et frondeur, le bambin fait l’apprentissage des règles de la chevalerie dans un univers graphique proche de celui de l’héroïc fantasy. A suivre …

Avant d’être un bleu, champion du monde, Liliam Thuram a été un enfant avec des étoiles dans les yeux. Il a grandi avec ses frères et sœurs en Guadeloupe, pendant que sa mère travaillait en métropole. C’est à cette « première étoile » qu’il souhaite rendre hommage avec ce premier tome dessiné d’après son livre Mes étoiles noires : un récit sur les grands hommes qui ont inspiré son engagement. Dans la seconde partie de sa vie, Thuram est devenu le chantre de la lutte contre les préjugés et le racisme à travers sa Fondation. Cette version BD de son autobiographie peut paraître naïve ; elle prend en fait son envol avec le personnage du sage venu des légendes peules.

L’idée : réunir les compétences d’historiens et d’auteurs de BD pour raconter des épisodes de la vie de grands personnages historiques. Résultat : des deux premiers albums parus, seul celui sur le chef gaulois est vraiment réussi. Loin de l’imagerie d’Epinal version Astérix, Vercingétorix apparaît dans toute sa complexité, avec ses zones d’ombre et ses doutes. Captivant, l’album a obtenu le label de la revue Historia. Le tome sur Philippe le Bel emporte moins l’adhésion. Prochains volumes à paraître : Napoléon, Catherine de Médicis, Gengis Khan, Charles de Gaulle… une série à suivre…

Après l’excellent Planète des Sages, le tandem change de décor et installe les philosophes et leur vision du monde dans le monde de l’entreprise. Nietzsche devient DRH, Foucault responsable de la vidéosurveillance. Autant de collègues de bureau que va découvrir le jeune Kevin Platon, en stage d’observation. Un régal philosophique !

« Seriez-vous capable d’incarner, par les pouvoirs de la peinture, la grâce absolue d’un être ? » Venise, 1510. Le peintre Giorgione, sur le point de mourir de la peste, jette ce qui lui reste de force dans un ultime tableau. Il se mesure enfin à l’extraordinaire aventure picturale et humaine du maître illustre qui, sans le savoir, a déterminé sa vocation : Antonello de Messine.

C’est la question essentielle des peintres de la Renaissance : comment faire surgir sur une toile la force d’un regard, la beauté d’un visage, la présence d’un personnage ?

Cette quête picturale est intelligemment racontée dans ce second album de Jean Dytar.

Son histoire sublime le mystère des grands maîtres et de leurs techniques (caméra obscura, peinture à l’huile …).

Leurs tableaux ont traversé les siècles et continuent de nous fasciner.

Pour aller plus loin : à lire sur le blog de l’auteur, les commentaires sur 13 de ses planches et les sources de son inspiration.

Un album passionnant conseillé dès l’adolescence…

2014 commémore le 70^ème anniversaire du débarquement en Normandie. Le projet en rappelle d’autres. Le choix ici est de raconter le D-Day à travers 3 albums indépendants. Le tome 2 est très intéressant car il tient la gageure de mêler les trajectoires individuelles à la grande Histoire, et des deux cotés de l’affrontement. A la différence du premier épisode, ce récit est bien mené. L’occasion de retrouver le photographe Robert Capa dont Eric Guillaud vous parlait ici. Espérons que ce sera aussi le cas du 3^ème album.