30 Jan

Louis Aliot : « Je suis le seul au FN à être encore favorable à la peine de mort »

Le numéro 2 du Front National, Louis Aliot, défend la peine de mort. Une position qui dénote alors que le FN s’est converti à la perpétuité réelle. Quitte, pour le député des Pyrénées-Orientales, à créer la polémique.

Louis Aliot sur le plateau de France Info

Louis Aliot sur le plateau de France Info

Sur le plateau de France Info ce mardi matin, le député FN des Pyrénées Orientales a marqué sa différence. Louis Aliot affirme être « le seul dans son parti » à défendre la peine de mort. Contacté par France 3 Occitanie, le numéro 2 du Front National précise que la peine capitale doit être réservée à des meurtres d’enfants particulièrement atroces. Mais Louis Aliot se démarque de la ligne adoptée par sa compagne, Marine Le Pen.

A écouter (à partir de la 11ème minute) :

Avant 2012 et la première candidature présidentielle de Marine Le Pen, le Front National était pour un rétablissement pur et simple de la peine de mort. Mais la présidente du FN a d’abord opté pour un référendum avant de retirer la peine capitale de son programme pour le présidentielle de 2017. Un retrait partiel puisque la candidate proposait, tout de même, qu’une pétition populaire puisse déboucher sur une consultation référendaire.

Louis Aliot est beaucoup moins ambigu. Le numéro du FN se dit « sans complexe » sur le sujet. Louis Aliot estime que la « perpétuité réelle » est « une véritable torture ». Mais, surtout, le député des PO dénonce « une hypocrisie à la Française car le peine de mort est appliquée par la France mais à l’étranger ».  Louis Aliot fait référence aux « opérations homo » (homicides) décidées par l’Elysée et qui consister à éliminer en dehors du sol national des terroristes. Des opérations qui ont été notamment révélées et parfaitement assumées dans le fameux livre confession de François Hollande, Un président ne devrait pas dire ça

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Jan

Le député (LR) du Lot Aurélien Pradié dans le « contre-gouvernement » de Laurent Wauquiez

Le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, installe un gouvernement « fantôme ». Le député du Lot, Aurélien Pradié, est en charge du « handicap et des solidarités ».

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : MaxPPP/Padilla

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : MaxPPP/Padilla

Le concept d’un « shadow cabinet » est emprunté à la pratique parlementaire anglaise. Il s’agit d’une sorte de « contre-gouvernement ». Des personnalités d’opposition sont chargées de croiser le fer avec les ministres en exercice et elles ont en charge un domaine. Les socialistes ont adopté la formule. C’est au tour de Laurent Wauquiez de reprendre l’idée. Parmi les membres du gouvernement fantôme, on compte un parlementaire d’Occitanie : le député du Lot, Aurélien Pradié.

Lors de sa dernière visite à Toulouse, avant son élection à la tête de LR, Laurent Wauquiez a fait applaudir le jeune Lotois. Devant un parterre d’élus et de militants, le président de l’Auvergne Rhône Alpes a souligné, à la tribune, qu’il comptait promouvoir Aurélien Pradié. C’est fait. L’élu lotois intègre le « contre-gouvernement » Wauquiez.

Le « shadow cabinet », c’est plus stratégique et essentiel que les instances traditionnelles du parti » (Aurélien Pradié)

Pour Aurélien Pradié, c’est un vrai levier car le « cabinet fantôme » s’inscrit dans une organisation nouvelle du parti. Samedi 27 janvier, le conseil national de LR a validé la composition du bureau politique et de la commission nationale d’investiture du parti. Mais, pour le député du Lot, le « shadow cabinet » version Wauquiez est un dispositif essentiel : « Laurent a une conviction. Il faut être dans la proposition concrète et dans la confrontation directe avec le gouvernement. Le « shadow cabinet », c’est plus stratégique et essentiel que les instances traditionnelles du parti ».

Sur les bancs de l’Assemblée, Aurélien Pradié revendique une attitude de « pirate » qui assume parfaitement ses coups de poing et des positions tonitruantes.

Lors du séjour du premier ministre à Cahors, Aurélien Pradié est resté fidèle à sa marque de fabrique. Classé parmi les députés les plus remuants du Palais-Bourbon, le parlementaire lotois a bien l’intention de se faire entendre dans la nouvelle structure créée par Laurent Wauquiez.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Dissolution du groupe Nouveau Monde à la Région : les élus Insoumis entrent en résistance

Le groupe Nouveau Monde En Commun a scissionné. 4 élus se retrouvent dans le camp des « non inscrits ». Ils veulent obtenir le maintien de leur ancien groupe.

Assemblée Plénière du conseil régional d'Occitanie. Photo MaxPPP

Assemblée Plénière du conseil régional d’Occitanie. Photo MaxPPP

Le groupe Nouveau Monde En Commun et ses 25 conseillers régionaux a vécu. 21 démissionnaires ont fondé un autre groupe baptisé Nouveau Monde. 4 élus régionaux se retrouvent chez les « non inscrits ». Mais ces derniers n’admettent pas la situation. Ils brandissent un argument juridique : le groupe fondé en 2015 existe encore. Guilhem Serieys, Myriam Martin, Liêm Hoang-Ngoc et Jean-Christophe Sellin ont consulté un avocat et tente d’obtenir le maintien du groupe déserté par leurs ex-camarades.

L’argument est simple : le groupe Nouveau Monde En Commun n’est pas dissout en raison du départ de 84% de ses membres.

L’enjeu est stratégique et très pratique. L’existence d’un groupe permet de disposer de moyens humains et matériels. Avant la scission de Nouveau Monde En Commun, les Insoumis disposait, notamment, de 2 collaborateurs. Leur relégation dans le camp des non inscrits remet en cause ce dispositif.

Les 4 conseillers régionaux espèrent sauver les meubles et leur personnel mais c’est loin d’être évident.

Les jurisprudences européennes et françaises sont formelles. Que ce soit à Bruxelles ou au Sénat, à l’Assemblée Nationale ou dans l’hémicycle européen, une ou plusieurs démissions conduisent nécessairement à la dissolution d’un groupe d’élus. L’essentiel est le seuil de composition et si ce dernier n’est pas respecté, le groupe disparaît. Dans le règlement intérieur du conseil régional d’Occitanie, le seuil est de 7 élus. Le groupe des Insoumis n’est pas suffisant pour atteindre ce chiffre.

Juridiquement, le seul moyen pour sauver le groupe des 4 Insoumis est un abaissement du seuil de composition. Mais, selon nos informations, ce n’est pas d’actualité. Sur le papier, une modification du règlement intérieur est toujours possible. Mais, politiquement, ce serait une vraie grenade dégoupillée. Un seuil à 4 élus risque de déboucher sur une floraison de groupes. Le paysage politique du conseil régional est déjà mouvant, avec la fin du PRG et l’émergence d’un Mouvement Radical, incluant une partie de l’opposition régionale. Des élus ont une sensibilité « macronistes » et pourraient franchir le pas en constituant un groupe En Marche. Dans ce contexte, une réforme du règlement intérieur semble plus qu’improbable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives partielles : la théorie du test

Photo MaxPPP/MBoyer

Photo MaxPPP/MBoyer

Val d’Oise, Territoire de Belfort, Loiret, Mayotte, Réunion et…Haute-Garonne. « Les partis d’opposition face au test des législatives partielles » titre ce vendredi matin Le Figaro, « un test pour l’exécutif » embraie Le Monde. Mais que représentent finalement quelques scrutins à l’échelle de la majorité écrasante de LREM à l’Assemblée ? Une goutte d’eau dans une mer d’huile électorale. Voilà bien longtemps que plus personne ne sent le vent. Présidentielle et Législatives l’ont bien prouvées. Pour gagner, l’heure n’est plus aux prévisions mais à l’alignement des planètes.

Revers et symbole »

Comme souvent oubliées, les sénatoriales de septembre dernier ont toutefois laissé des traces dans l’état-major de La République En Marche. Le mouvement macroniste ne pensait pas obtenir aussi peu d’élus. A scrutin différent, résultat différent. La vague « En Marche » s’est finalement ensablée face aux grands électeurs et au maintien des partis du « vieux monde » des jardins du Luxembourg.

En quoi l’élection partielle du Comminges, notamment, peut-elle donc être un test ? Sans doute, vaudra-t-elle pour savoir si le symbole du dernier bastion socialiste en Haute-Garonne tient encore ou pas. Elle prouvera, quoi qu’il arrive que la gauche, au sein de laquelle le PS n’est plus majoritaire, est plus que jamais divisée. Elle rappellera aussi que les éternels outsiders, FN et FI, gagnent encore du terrain et peuvent jouer les invités du second tour. Quant à la droite traditionnelle, elle fera acte de présence.

En campagne mais pour qui ? »

D’ici mars, cette partielle commingeoise devrait toutefois s’animer. Des têtes d’affiche y feront le déplacement comme dans les autres circonscriptions de France où élection il y aura. Les deux finalistes du scrutin annulé et leurs adversaires ont déjà repris leurs bâtons de pèlerins, non loin de Saint-Bertrand de Comminges. Iront-ils foulé, en campagne, le tapis rouge du festival de Luchon ? Une victoire est toujours bonne à prendre, un siège de député encore plus.

Seulement, les citoyens ont-ils la tête à voter ? Ils devraient toujours l’avoir me direz-vous… Mais la séquence électorale du printemps a été une fois encore celle qui a mis en avant les abstentionnistes, au pire totalement désintéressés, au mieux en plein doutes. Si cette forte abstention était à nouveau au rendez-vous, la théorie du « test » ferait flop. Et la victoire électorale serait une nouvelle fois attribuée à un bon alignement de planètes plus qu’à la volonté du peuple.

Patrick Noviello (@patnoviello)

24 Jan

L’ex-députée (LR), Laurence Arribagé reboostée par Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy a déjeuné avec une quinzaine d’élus dont l’ex-députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé.

Nicolas Sarkozy et Laurence Arribagé. Photo : Facebook/LArribagé

Nicolas Sarkozy et Laurence Arribagé. Photo : Facebook/LArribagé

Ce mardi 23 janvier, Nicolas Sarkozy a rencontré des élus locaux et des parlementaires de sa famille politique. Le rendez-vous s’est déroulé dans un restaurant parisien du VIIe arrondissement, L’Envue. En bonne place, à côté de Nicolas Sarkozy, se trouvait la présidente de LR en Haute-Garonne. Laurence Arribagé est ressortie d’une 1 heure 30 d’échanges remotivée :

Nicolas Sarkozy a une énergie communicative. On est rentré reboosté. Autour de la table, nous étions plusieurs à avoir perdu des élections et il nous a dit qu’une défaite ce n’est rien. Avec de la volonté on obtient toujours ce que l’on veut.

Au delà d’une leçon de volontarisme, Laurence Arribagé retient un autre enseignement de son déjeuner avec Nicolas Sarkozy : le rassemblement et le fait de « chasser en meute ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Jan

Défilé de ministres et de personnalités nationales pour la législative partielle en Haute-Garonne

Les législatives partielles sur la 8ème circonscription de la Haute-Garonne se transforment en tribune nationale. Trois ministres et des personnalités comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont attendues.

Christophe Castaner. Secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement. Photo : MaxPPP/EMalot

Christophe Castaner. Secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement. Photo : MaxPPP/EMalot

La campagne semble morne. Un « tir-croisé » sur l’avenir du tribunal de Saint-Gaudens, une conférence de presse et des publications sur les réseaux sociaux. C’est le bilan pour le moment et il n’est pas très brillant. L’élection d’un nouveau député dans le Comminges ne brille pas vraiment par son dynamisme. Dans les rangs d’En Marche, cette léthargie commence à inquiéter. Mais le rythme doit s’accélérer.

Du côté du candidat En Marche, Michel Montsarrat, trois ministres vont faire le déplacement. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, va ouvrir le bal le 31 janvier prochain. Le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard, est ensuite annoncé. Le patron d’En Marche ! et secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, clôturera, début mars, la campagne.

Du côté de la France Insoumise, pas de certitude sur la venue de Jean-Luc Mélenchon. Mais l’hypothèse d’un déplacement est dans les tuyaux. Comme le précise  Manuel Bompard, « c’est à l’étude ».

En revanche du côté du Front National, deux personnalités nationales sont programmées. L’avocat et député du Gard, Gilbert Collard, sera dans le Comminges ce dimanche 28 janvier. Le numéro 2 du Front National, Louis Aliot, viendra soutenir la candidate FN, Marie-Christine Parolin. Le secrétaire départemental du FN31, Julien Leonardelli, évoque également une possible visite de Marine Le Pen mais « l’agenda est compliqué ».

Quant au candidat du Parti Socialiste, le sortant Joël Aviragnet, il n’est pour l’instant pas d’actualité de voir « descendre » des personnalités nationales. Il faut dire que le PS est en pleine campagne interne pour se choisir un nouveau premier secrétaire. Mais surtout, les principaux soutiens du candidat socialiste sont locaux, départementaux et régionaux.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le mouvement de Benoît Hamon, Génération-s, se développe en Ariège

Le mouvement de Benoît Hamon lance un quatrième comité local en Ariège.

Benoit Hamon. Photo ; MaxPPP/esdourrubaihl

Benoit Hamon. Photo ; MaxPPP/Esdourrubaihl

Après Mirepoix, Ax-les-Thermes et Saint-Girons, Génération-s inaugure un nouveau comité local à Pamiers. Le porte-parole du Mouvement, Mickaël Trovalet, estime que c’est encore « une phase de lancement et qu’une dizaine de personnes » doivent rejoindre le comité de Pamiers-Basse Ariège. Le représentant ariégeois de Benoît Hamon est formel. Il n’y aura pas de secrétaire départemental pour chapeauter les comités locaux : « il s’agit de garder la liberté des comités locaux et de conserver une horizontalité« .

Génération-s revendique une démarche citoyenne avec des débats internes. Des débats qui s’articulent autour des propositions de Benoît Hamon lors de la présidentielle de 2017 : écologie, internationalisme, social et démocratie. Mais Mickaël Trovalet met également en avant les problématiques locales : « l’Ariège a des enjeux forts au niveau social. C’est un département pauvre avec beaucoup de personnes vivant des minimaux sociaux. S’agissant de l’écologie, il y a également les carrières de la Basse Ariège ou encore la mine de Salau.

Génération-s ne souhaite pas simplement organiser des débats et susciter la réflexion. Mickaël Trovalet évoque ouvertement une perspective électorale : « à terme le mouvement va se structurer et le but est de peser et pour peser il est utile d’avoir des mandats ». Les européennes de 2019 sont le prochain rendez-vous électoral. Des membres de Génération-s pourraient donc être en piste en Ariège. Sur la ligne politique, le porte parole du mouvement est clair : « on veut rester sur un engagement citoyen ouvert à toutes les forces de gauche et cela sans hégémonie ».

La main est tendue vers les écologistes et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Cet appel à une gauche plurielle n’est pas un pur produit ariégeois. C’est également le discours tenu en Haute-Garonne. C’est parfaitement normal puisqu’il s’agit de la ligne nationale de Génération-s. Une ligne défendue, au moment de la présidentielle, par Benoît Hamon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Jan

Conseil Régional : le groupe « Nouveau monde en commun » explose

Le Nouveau Monde En Commun n’existe plus. Les Écologistes et les communistes ont constitué un nouveau groupe au sein du conseil régional. Un groupe excluant les représentants de la France Insoumise.

Photo AFP

Photo AFP

C’était une innovation des dernières élections régionales. Le groupe d’élus régionaux Nouveau Monde en Commun est directement issu d’une expérience présentée, à l’époque, comme « inédite ». En 2015, les écologistes, le PCF, le parti de gauche et des régionalistes se rassemblent sous une même bannière. Emmenée par Gérard Onesta, la liste fusionne, avant le 2nd tour des régionales, avec Carole Delga et les socialistes. Une fois installé dans l’hémicycle régional, Nouveau Monde se transforme en groupe d’élus. Mais c’est fini. L’attelage constitué en 2015 se disloque.

Les écologistes, les communistes, des représentants régionalistes et des personnalités de la société civile ont déposé un nouveau groupe : Nouveau Monde. Le qualificatif En Commun disparaît. Avec lui, ce sont 4 élus (Myriam Martin, Liem Haong Noc, Guilhem Serieys et Jean-Christophe Sellin) qui se retrouvent dans la nature. Les 4 conseillers régionaux dénoncent une éviction et une volonté de les faire taire. Guillhem Serieys parle d’une « manœuvre bassement politicienne » et d’une « méthode du vieux monde politique peu ragoutante et qui exaspère les gens ».

L’élu insoumis estime qu’il n’y a pas eu « une minute de discussion préalable » et trouve cela « hallucinant ». Pour Guilhem Serieys, « des intérêts partisans étriqués cassent une logique unitaire ». Mais il insiste surtout sur le sort de deux collaborateurs qui, selon lui, vont perdre leur emploi. Guilhem Serieys estime que ses anciens camarades de groupe visent une seule chose : « les transformer en non-inscrits » et les « priver de moyen d’expression ».

Guilhem Serieys reconnait que le « groupe ne fonctionnait pas ». Mais, pour lui, une scission aurait pu être négociée et l’élu aveyronnais refuse d’entériner la fin de Nouveau Monde En Commun. Guilhem Serieys menace de saisir le tribunal administratif et les prud’hommes s’agissant du sort des 2 collaborateurs.

Du côté des nouveaux « Nouveau Monde », c’est une toute autre version des faits. Le co-président du groupe, le communiste Nicolas Cossange, dément catégoriquement toute absence d’information préalable. Guilhem Serieys déclare avoir été informé par le cabinet de la présidence de Région de l’existence du nouveau groupe. Nicolas Cossange « s’inscri(t) totatalement en faux » et affirme que la création de Nouveau Monde « fait suite à une réunion avec eux (ndlr : Guilhem Serieys et ses 3 camarades) ». Cette « réunion a eu lieu dans les locaux du parc des expos de Montpellier avant l’assemblée plénière de décembre dernier ».

S’agissant du sort des deux collaborateurs de l’ancien groupe Nouveau Monde En Commun, Nicolas Cossange souligne que « c’est dans la nature de ces emplois d’être précaires à partir du moment ou il s’agit de travailler avec des élus ». Le conseiller régional communiste précise également que « l’un des collaborateurs est proche de la retraite et peut faire valoir ses droits. S’agissant de l’autre, Guilhem Serieys et ses amis peuvent continuer à lui verser un salaire. Ils en ont le moyen ».

Nicolas Cossange a visiblement compris le risque politique d’une victimisation de ses ex-camarades de groupe. Il tend également la main. Le co-président de Nouveau Monde soutient la création d’un groupe réduit au 4 ex-Nouveau Monde En Commun. Le règlement intérieur de l’assemblée régionale fixe à 7 le nombre d’élus nécessaire pour constituer un groupe. Mais Nicolas Cossange est favorable à un aménagement des règles.

Nicolas Cossange n’éprouve aucun regret sur le fond. Le seul remord concerne Myriam Martin à qui il a été proposé 4 fois de rester avec les écologistes et les communistes. Mais, à part cette tentative de « sauvetage », Nicolas Cossange estime que le divorce est une simple formalité administrative. Il est surtout consommé depuis longtemps. Bref, il s’agit de prendre acte de différends politiques profonds et anciens.

Effectivement, la liste des votes contraires et des divergences est longue : vote du budget, conflit syndical au sein du conseil régional, aides aux structures catalanes et occitanes, nomination à des postes...

Les ex-compagnons de Nouveau Monde En Commun sont d’accords sur ce point. La cohabitation vire, depuis de longs mois, à la confrontation. Une confrontation qui a pris la forme d’une incompatibilité de personnes. Notamment au sein de la commission culture entre Serge Regourd, un proche de Gérard Onesta, et Jean-Christophe Sellin.

L’officialisation de la rupture clarifie une situation devenue lourde. Mais le conflit est loin d’être terminé. Une bataille de la communication débute avec double objectif. Du côté de la présidence de Région et de Carole Delga, il s’agit de conjurer l’image d’une majorité composite qui se fissure. La disparition du PRG et son remplacement par le parti Radical redessine le paysage politique et peut impacter l’hémicycle du conseil régional. Le schisme au sein de Nouveau Monde peut institutionnaliser une contestation à la gauche de la gauche

Mais, du côté du nouveau Nouveau Monde, l’enjeu est d’éviter d’apparaître comme un diviseur, inféodé au parti socialiste et à Carole Delga.

Guilhem Serieys et ses camarades ont commencé à jouer cette carte. Le conseiller régional de l’Aveyron estime qu’il n’est pas prêt à se laisser avoir par l’idée d’un cartel avec des écologistes qui servirait de « paillasson au parti socialiste ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

19 Jan

Congrès du PS : le Manifeste renonce et rejoint Olivier Faure

Les signataires du Manifeste opèrent une synthèse avec un des 5 candidats à la tête du PS : Olivier Faure.

Olivier Faure. candidat à la tête du PS. Photo MaxPPP/Isorel

Olivier Faure. candidat à la tête du PS. Photo MaxPPP/Isorel

Les patrons des fédérations du Tarn, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées et du Tarn-et-Garonne ont signé un Manifeste pour « réveiller le PS ». Un des porteurs du texte, Sébastien Vincini, estime que l’initiative pouvait « se transformer en motion ou en incarnation ». Mais il n’y a aura pas de candidature et le dépôt d’une motion s’éloigne. Les auteurs du Manifeste rejoignent Olivier Faure. Une visite, ce vendredi 19 janvier, du président du groupe PS officialise la synthèse.

Une des principales signataires du Manifeste, Valérie Rabault, espérait aller au bout de la démarche. La députée du Tarn-et-Garonne estimait qu’une candidature pouvait émerger. Mais, dès le mardi 16 janvier, le scénario d’un ralliement à Olivier Faure se dessinait. Contacté par France 3 Occitanie, le 1er Fédéral de Paris, démentait catégoriquement, à titre personnel, toute candidature pour représenter le Manifeste. Emmanuel Grégoire, évoquait surtout clairement la perspective d’une intégration dans « un ensemble plus global ».

La différence entre la ligne Rabault et la position d’Emmanuel Grégoire traduit, visiblement, des divergences au sein du Manifeste. Mais les déclarations du patron de la Fédé de Paris montre surtout une chose : quatre jours avant l’officialisation d’un ralliement à Olivier Faure, une fusion-absorption était dans les tuyaux.

Pour un cadre du parti, signataire du Manifeste, la fin de l’histoire est « classique ». Elle laisse un goût amer à cet élu local. Pour ce sympathisant du Manifeste, il s’agit d’une synthèse à la sauce socialiste.

Olivier Faure donne des gages : « nous avons évoqué les 12 propositions du PS que le collectif a rendues publiques…Je m’y retrouve largement. Elles constitueront le socle du contrat de refondation du parti que je proposerai dans mon texte d’orientation qui sera soumis au vote des militants ».

Evidemment, c’est un accord  sur le fond qui est mis en avant. Pas question de donner l’impression que la tactique et les manœuvres d’avant Congrès ont pesé dans la balance.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

17 Jan

Fâché avec Mélenchon, le Parti Communiste cherche à rebondir

Ils n’ont pas forcément la même vision du PCF mais font tous les deux partie de son bureau national. L’une est désormais députée européenne, l’autre est le patron de la fédération haut-garonnaise. Marie-Pierre Vieu et Pierre Lacaze nous livrent leurs regards croisés sur l’avenir de leur formation et du communisme.

Marie-Pierre Vieu en mai 2014 lorsqu'elle elle était colistière de Jean-Luc Mélenchon aux Européennes. Photo Marc Salvet MaxPPP

Marie-Pierre Vieu en mai 2014 lorsqu’elle elle était colistière de Jean-Luc Mélenchon aux Européennes. Photo Marc Salvet MaxPPP

« 2018 doit être un rebond pour le PCF mais aussi pour la gauche ». Pierre Lacaze nourrit des espoirs en cette nouvelle année. Le secrétaire départemental du PCF 31 ne cesse d’appeler au rassemblement comme il l’a fait avant même les élections de 2017.  « La France Insoumise est rentrée à l’Assemblée le poing levé comme le Front Populaire en 1936 mais ces législatives ont été un échec ».  Selon lui, le fait que Jean-Luc Mélenchon ait refusé tout rassemblement a coûté une cinquantaine de sièges de députés à la gauche.

La France Insoumise ne veut plus nous parler »

Les relations entre la France Insoumise et le PC sont-elles forcément rompues ? « La France Insoumise ne veut plus nous parler » assène Marie-Pierre Vieu. « Ils veulent parler avec les communistes mais pas avec leur direction. Ce qui nous différencie, c’est que Jean-Luc Mélenchon a une stratégie populiste qui se construit sur la déstructuration de l’existant. Nous on pense que la gauche peut se reconstruire sur ce qu’elle est » explique la députée européenne qui n’est pas tendre avec celui dont elle était la suppléante et a récupéré le siège à Strasbourg.

Mais alors PC et FI ont-ils encore des points de convergence ? « Oui, notre histoire commune et le Front de Gauche » répond sans détour l’élue des Hautes-Pyrénées. Ce Front de Gauche existe-t-il encore ? « Dans certaines assemblées comme le Parlement européen oui » constate Marie-Pierre Vieu. L’Europe, un autre point de divergence entre communistes et insoumis. « Mélenchon est de plus en plus dans un discours souverainiste. On ne règlera pas les problèmes par la sortie de l’Euro et de l’Europe ».

Jean-Luc Mélenchon n’est pas une perspective d’avenir pour la gauche »

« Pour moi, Jean-Luc Mélenchon n’est pas une perspective d’avenir pour la gauche » affirme Pierre Lacaze. Pour lui, La France Insoumise est incontestablement présente dans les urnes mais pas sur le terrain, dans les luttes sociales ou dans les quartiers populaires. Seulement que pèse le PC seul aujourd’hui ? « 3%. Mais personne ne gagne à gauche sans le PC et le PC ne gagnera pas seul. De toute façon, aujourd’hui,  il n’y a plus aucun parti qui fasse 50% à lui tout seul » analyse Pierre Lacaze.

En attendant, il y aura un candidat communiste et un candidat France Insoumise aux Législatives de mars prochain dans le Comminges. « Au risque de voir un affrontement LREM/FN au second tour » prévient Pierre Lacaze. Mais les vrais tests seront les Européennes de 2019 et les Municipales de 2020. PC et LFI ne pourront pas l’économie d’une alliance. Mais d’ici là comment les communistes doivent-ils se reconstruire ?

Nous avons une fonction réparatrice »

« Nous devons rester un générateur de lien social, un réseau d’élus de proximité avec une fonction réparatrice et notre générosité fondatrice » répond Marie-Pierre Vieu. « Mais nous devons aussi réfléchir à comment donner une historicité nouvelle au Parti Communiste. » Moderniser le PC ? Possible aussi selon Pierre Lacaze. « Mais nous restons dans le rapport de classe dans une société où la précarité persiste voire s’accentue. Le PC doit se reconstruire dans ce cadre. Un PC plus visible dans l’affrontement travail/capital ». Prochaine échéance… capitale : le congrès extraordinaire de novembre prochain. En attendant, la lutte continue…

Patrick Noviello (@patnoviello)