Deux syndicats du Conseil Régional manifestent, la semaine prochaine, contre une augmentation du temps du travail sans compensation salariale.
Les 21 et 23 novembre prochains, l’intersyndicale CGT et Sud du conseil régional d’Occitanie organise des rassemblements à Toulouse et Montpellier. Cette mobilisation porte sur un projet d’augmentation du temps du travail dans les services généraux et pour le personnel en charge de l’entretien dans les lycées. Un agent réalise actuellement 1556 heures de travail par an. L’administration régionale veut ajouter, en fonction des postes, entre 40 et 140 heures à ce volume horaire. Cette mesure tient compte des préconisations d’un rapport de la Cour des Comptes.
Pour l’intersyndicale, il s’agit de maintenir le dispositif actuel et l’application de dispositions législatives permettant de compte des situations particulières. Actuellement, le personnel du conseil régional d’Occitanie ne respecte pas le quota (1607 heures) mis en avant par la Cour des Comptes. Mais, le représentant de la CGT, Didier Praneuf, « la loi n’a pas changé et elle prévoit de tenir compte de sujétions particulières. L’entretien et la restauration sont des métiers usant. La loi autorise des diminutions de temps de temps. On demande simplement de maintenir l’existant« . Pour le syndicaliste, la mesure envisagée par l’administration régionale est contre-productive : « augmenter de 9 à 12 minutes par jour le temps de travail ne va pas améliorer la productivité mais cela va démotiver les agents« .
L’autre sujet qui fâche concerne l’absence de compensation salariale. Le 7 décembre prochain, le régime indemnitaire sera fixé. Mais, pour le moment, la représentante de Sud, Diane Guenot, estime que rien n’est prévu pour compenser l’augmentation du temps de travail des agents. Même constat du côté de la CGT.
L’Hôtel de Région n’a pas la même version des faits. L’administration régionale évoque une préservation du volume global des jours de congés mais également d’une « harmonisation par le haut des régimes indemnitaires pour les rémunérations les plus basses dès le mois d’octobre 2016 et (qui) se poursuivra en 2018 pour l’ensemble des personnels » et d’une « politique volontariste forte en matière d’amélioration des conditions de vie de tous les agents régionaux ».
Ces garanties ne suffisent visiblement pas. Les rassemblements prévus devant les hôtels de Région de Toulouse et Montpellier, devant les lycées et les maisons de la Région dans les départements doivent permettre une réouverture des négociations. Du côté de l’administration régionale, une chose est certaine. Un éventuel dialogue ne peut pas se traduire par un retour en arrière. Contacté par France 3 Occitanie, le conseil régional précise :
La Région respecte tout simplement la loi. La collectivité se met en conformité avec la durée annuelle légale du temps de travail, fixée à 1600 heures, plus la journée de solidarité. Conformément au décret du 12 juillet 2001 ainsi qu’à l’arrêt du Conseil d’Etat, cette durée annuelle constitue un plancher et un plafond. Ce n’est pas une décision unilatérale de la Région Occitanie, c’est la loi qui l’impose
L’Hôtel de Région précise :
Une concertation sur le temps de travail avec les organisations syndicales s’est déroulée de février à octobre 2017, au cours de 8 sessions de travail, selon la feuille de route annoncée dès le mois de février par la présidente
Malgré cela, des critiques existent côté syndicat. Un syndicaliste appelle à un changement de méthode : « on rencontre souvent le directeur général des services et des directeurs généraux adjoints mais on ne connait pas les limites de leurs missions. Carole Delga, c’est elle la patronne et on ne la voit pas. Elle n’est jamais là« .
Au-delà d’un problème de management, l’intersyndicale pointe également l’impact de la fusion des deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. La création de l’Occitanie a bouleverser le rythme de vie des agents. Notamment celle des cadres. Un syndicaliste déclare : « la navette (ndlr Toulouse-Montpellier) est saturé. Les réservations des voitures sont saturés. Les temps de déplacements ont explosé. C’était inévitable à partir du moment ou l’on travaille sur deux sites, Toulouse et Montpellier« .
Laurent Dubois (@laurentdub)