Val d’Oise, Territoire de Belfort, Loiret, Mayotte, Réunion et…Haute-Garonne. « Les partis d’opposition face au test des législatives partielles » titre ce vendredi matin Le Figaro, « un test pour l’exécutif » embraie Le Monde. Mais que représentent finalement quelques scrutins à l’échelle de la majorité écrasante de LREM à l’Assemblée ? Une goutte d’eau dans une mer d’huile électorale. Voilà bien longtemps que plus personne ne sent le vent. Présidentielle et Législatives l’ont bien prouvées. Pour gagner, l’heure n’est plus aux prévisions mais à l’alignement des planètes.
Revers et symbole »
Comme souvent oubliées, les sénatoriales de septembre dernier ont toutefois laissé des traces dans l’état-major de La République En Marche. Le mouvement macroniste ne pensait pas obtenir aussi peu d’élus. A scrutin différent, résultat différent. La vague « En Marche » s’est finalement ensablée face aux grands électeurs et au maintien des partis du « vieux monde » des jardins du Luxembourg.
En quoi l’élection partielle du Comminges, notamment, peut-elle donc être un test ? Sans doute, vaudra-t-elle pour savoir si le symbole du dernier bastion socialiste en Haute-Garonne tient encore ou pas. Elle prouvera, quoi qu’il arrive que la gauche, au sein de laquelle le PS n’est plus majoritaire, est plus que jamais divisée. Elle rappellera aussi que les éternels outsiders, FN et FI, gagnent encore du terrain et peuvent jouer les invités du second tour. Quant à la droite traditionnelle, elle fera acte de présence.
En campagne mais pour qui ? »
D’ici mars, cette partielle commingeoise devrait toutefois s’animer. Des têtes d’affiche y feront le déplacement comme dans les autres circonscriptions de France où élection il y aura. Les deux finalistes du scrutin annulé et leurs adversaires ont déjà repris leurs bâtons de pèlerins, non loin de Saint-Bertrand de Comminges. Iront-ils foulé, en campagne, le tapis rouge du festival de Luchon ? Une victoire est toujours bonne à prendre, un siège de député encore plus.
Seulement, les citoyens ont-ils la tête à voter ? Ils devraient toujours l’avoir me direz-vous… Mais la séquence électorale du printemps a été une fois encore celle qui a mis en avant les abstentionnistes, au pire totalement désintéressés, au mieux en plein doutes. Si cette forte abstention était à nouveau au rendez-vous, la théorie du « test » ferait flop. Et la victoire électorale serait une nouvelle fois attribuée à un bon alignement de planètes plus qu’à la volonté du peuple.
Patrick Noviello (@patnoviello)