16 Fév

Listes nationales pour les élections de 2019 : l’Europe plus loin des régions ?

Le Parlement Européen à Strasbourg. photo Frederick Florin AFP

Le Parlement Européen à Strasbourg. photo Frederick Florin AFP

Nos députés européens étaient jusque-là élus sur une circonscription sud-ouest de 18 départements et trois régions (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine). Mardi 13 février, l’Assemblée Nationale a voté l’instauration de listes nationales. Emmanuel Macron qui en voulait des « transnationales » devra s’en contenter. Mais ces nouvelles listes ne vont-elles pas déconnecter encore plus les territoires de leurs élus européens ? Eléments de réponse.

Dans l’hémicycle ce mardi, seuls les députés LR semblaient encore vouloir défendre un format de listes que peu regretteront. Jean-Luc Mélenchon, habitué aux parachutages, ancien député européen du sud-ouest désormais député national de Marseille, après avoir échoué cinq ans plus tôt dans Pas-de-Calais, fait partie de ceux-là. « Si vous voulez des gens accrochés à leur territoire, élisez des moules ou des bigorneaux. Mais si vous parlez au peuple français, il convient que vous vous rappeliez que nous sommes un peuple mouvant.» déclarera-t-il dans l’hémicycle.

Listes nationales ou circonscriptions, dans les deux cas cela n’a pas fait de moi un élu de proximité »

A l’occasion, il se souvient de son passage dans sa circonscription sud-ouest où « parler de Bordeaux à Perpignan n’intéressait personne, même dans le raccord des sujets locaux à l’Europe ». Listes nationales et circonscription, Gérard Onesta ancien Vice-Président (EELV) du Parlement Européen a connu les deux situations. « Dans les deux cas, ça n’a pas fait de moi un élu de proximité ». L’actuel président du bureau du Conseil Régional dénonce  une « fumisterie ». « Soit l’élu est immergé dans la société et vit à son contact, soit c’est un apparatchik ou un parachuté, ça n’est pas ce débat qui va faire changer les choses ».

Pour cet européen convaincu, un député ne doit pas représenter son territoire mais la nation. « C’est le sénateur qui représente les territoires ! Vouloir faire des députés européens des sénateurs européens a pour conséquences qu’ils servent leurs intérêts et non ceux de l’Union » dénonce-t-il. Et Gérard Onesta de se dire « extrêmement en colère » que la récente répartition des sièges des députés britanniques partis via le Brexit n’ait pas donné lieu à des listes transnationales. « Le PPE, le regroupement des partis de droite du continent s’y est opposé. Si on veut vraiment un parlement qui légifère pour l’U.E, il faut des listes transnationales ».

Gare à la proportionnelle !

Quant à Emmanuel Macron qui serait favorable à ces listes transnationales, Gérard Onesta trouve cette position pour le moins paradoxale. « Le même Macron ne veut pas d’un Président de la Commission Européenne élus par les députés. Il veut que ça continue à se faire en conclave avec les 27 chefs d’état ». Alors comment rapprocher l’Europe des territoires ? « Il n’y a qu’à diffuser les débats de Strasbourg à la télévision comme les questions au gouvernement de l’Assemblée Nationale » préconise-t-il.

Gérard Onesta n’est pas le seul à penser que des listes plus régionales mettraient en péril la proportionnalité du vote européen, créant ainsi un « effet de seuil » qui privilégiera certaines formations politiques et en fera disparaître d’autres de l’hémicycle. Marie-Pierre Vieu, l’ancienne suppléante communiste de Jean-Luc Mélenchon et qui siège désormais à Strasbourg à sa place, est sur la même ligne que Gérard Onesta et veut même  aller plus loin.

Une machine à produire de l’alternance »

« Nous sommes opposés au seuil d’éligibilité à 5%, les autres pays étant sur du 3% ou sur du rien ». Quant aux listes transnationales qui ont été abordées lors de discussions récentes, en tant qu’internationaliste, elle accepte d’en débattre, mais sans illusions. « Au stade actuel de la construction et de l’espace démocratique en Europe, ça nous paraît une machine à produire de l’alternance plutôt qu’autre chose ».

Alors qui pour défendre des listes régionales ? Principalement des élus LR qui, lors du débat à l’Assemblée Nationale, ont échoué à faire voter des amendements visant à créer des circonscriptions correspondant aux 13 régions actuelles, plutôt qu’une circonscription unique. Leur chef de file, Christian Jacob a notamment déploré qu’ « au moment où on a besoin de rapprocher les parlementaires du terrain, on les éloigne ». Mais une fois encore la seule question qui peut prouver l’intérêt, et le sentiment d’appartenance du citoyen à l’Europe sera la participation au prochain scrutin en mai 2019.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

Crise au MJS : le représentant de la Haute-Garonne demande aux « hamonistes » de quitter le mouvement

Soupçon de fraude et risque de scission. Depuis son dernier Congrès, le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) se déchire entre pro-Hamon et pro-PS. Le représentant du mouvement en Haute-Garonne, Daniel Molina, demande qu’un nouveau congrès soit organisé mais sous le contrôle d’observateurs extérieurs.

Daniel Molina, MJS31; Photo : Facebook

Daniel Molina, MJS31; Photo : Facebook

Les 10 et 11 février derniers, le MJS a tenu son congrès. Pour plusieurs responsables locaux du mouvement, c’est un non-congrès ayant débouché sur la désignation d’une « direction auto-proclamée ». Le représentant de la Haute-Garonne figure parmi ceux qui dénoncent « des irrégularités lors des votes de plusieurs fédérations (ayant) sévèrement entaché la sincérité du scrutin ».

Contacté par France 3 Occitanie, Daniel Molina, évoque des « soupçons de fraude » et n’exclut pas un recours devant le tribunal administratif. Pour le Haut-Garonnais, la « situation est inextricable » et évoque, avec une cinquantaine de ses camarades, une nouvelle organisation en marge du MJS.

Malgré tout, Daniel Molina, tend la main. Il propose « un nouveau congrès mais avec des observateurs extérieurs, comme l’association AntiCor ou la ligue des droits de l’homme ».

Le jeune socialiste met également en avant une autre option. Mais elle est encore plus improbable que la première. Il s’agit du départ des « hamonistes » composant la nouvelle direction nationale du MJS.

La crise du mouvement est liée à une seule chose : la prise de pouvoir des soutiens de Benoît Hamon. Des soutiens qui sont en prise directe avec le mouvement de l’ex-candidat à la présidentielle, Génération-s. Daniel Molina et ses camarades des Hautes-Pyrénées, de l’Aude, de Mohiban et d’une trentaine d’autres départements veulent au contraire « travailler main dans la main avec le PS ».

Daniel Molina estime que les « hamonistes » doivent choisir :

Une nouvelle membre du bureau national, également élue régionale, a été exclue du PS car elle est membre de Génération-s. Ils ont le droit de trouver Génération-s formidable. Mais alors qu’ils y aillent. Génération-s va se transformer en parti et ce n’est pas possible d’être au MJS et chez Génération-s

A noter que Daniel Molina et les MJS fidèles au PS revendiquent une « autonomie vis-à-vis du parti socialiste ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Fév

Une députée de la majorité « soutient » les viticulteurs en pleine polémique avec la ministre de la Santé

La ministre de la Santé assimile consommation de vin et de vodka. Le milieu viticole est en colère. La députée du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas, défend la position des producteurs du Gaillacois et demande à Agnès Buzyn de clarifier sa position.

Marie-Christine Verdier-Jouclas, députée LaRem du Tarn. Photo : MaxPPP/Tanguy

Marie-Christine Verdier-Jouclas. Photo : MaxPPP/Tanguy

La colère agricole ne se limite pas aux zones agricoles défavorisées. Un autre front existe du côté des viticulteurs. Dans le Bordelais, ou dans le Gaillacois, ce n’est pas l’attribution des subventions européennes qui met le feu aux poudres mais une déclaration de la ministre de la Santé.

Le 7 février dernier, Agnès Buzyn a été invitée sur le plateau de France 2 pour participer à un débat après la diffusion du film, La soif de vivre. L’ancienne hématologue a lancé une phrase qui met en colère les producteurs de vin :

L’industrie viticole laisse croire que le vin est un alcool différent…or, en terme de santé publique, c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, du whisky ou de la Vodka. Il y aura zéro différence

Ces propos ont immédiatement déclenché une levée de bouclier. L’ancien président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, Bernard Farges, a vivement réagi sur son compte Twitter.

La grogne s’est également exprimée dans le Gaillacois. Les viticulteurs ont trouvé un porte-parole. La députée tarnaise, très active dans le milieu viticole, a interpellé la ministre de la Santé lors de la dernière séance des questions au gouvernement.

Marie-Christine Verdier-Jouclas appartient à la majorité. La députée tarnaise s’est bien gardée de rajouter une polémique à la polémique. La parlementaire En Marche ! a insisté sur le fait que la ministre de la Santé est dans son rôle en pointant les dangers de l’alcool. Mais la députée, dont la circonscription comprend des terres viticoles, pouvait difficilement rester silencieuse.

Marie-Christine Verdier-Jouclas s’est contentée de demander « une clarification ». A demi-mot, la députée suggérait sinon un mea culpa du moins un bémol. La ministre de la Santé s’est contentée, dans sa réponse, d’insister sur la lutte contre l’alcoolisme : deuxième cause de mortalité en France, 2 millions de personnes concernées.

Agnès Buzyn a justifié sa position en invoquant une obligation d’information. La ministre de la Santé assume et, sans répéter la phrase polémique, maintient ses propos.

Un geste d’apaisement est intervenu mais après la séance des questions au gouvernement. Au micro de France Inter, Agnès Buzyn, a confessé boire du vin et a vanté les vertus culturelles du breuvage produit dans la Gaillacois et les autres vignobles de l’Hexagone. Le message n’est pas passé inaperçu du côté des viticulteurs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Fév

Législatives Haute-Garonne : le PS « joue » le pouvoir d’achat

L’ex-rapporteure du Budget, Valérie Rabault, vient soutenir le candidat socialiste dans la « partielle » du Comminges. La députée (PS) du Tarn-et-Garonne va mettre en avant la question du pouvoir d’achat.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP/Morin

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP/Morin

Un jour avant la venue de Jean-Luc Mélenchon, la députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, va participer à une réunion publique dans le Comminges. Le 20 février prochain, la parlementaire sera à Boulogne. Pour la socialiste, une contribution  à la campagne de Joël Aviragnet est une évidence : « c’est un ami et c’est un élu de ma région ».

Spécialiste des questions économiques, l’ex-rapporteure du Budget va mettre en avant la problématique du pouvoir d’achat. Valérie Rabault a dénoncé à la tribune de l’Assemblée la hausse de la CSG et son impact sur les retraités. Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la députée du Tarn-et-Garonne monte au créneau face à la politique budgétaire du gouvernement. Valérie Rabault a, d’ailleurs, joint un acte symbolique à ses critiques répétées en défendant un contre-budget.

Dans le Comminges, le pouvoir d’achat constitue, pour le PS, un vrai angle d’attaque. Dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne, il existe de nombreuses petites retraites. La hausse de la CSG est donc un sujet sensible et très concret. Les socialistes ont bien compris que Valérie Rabault pouvait appuyer là ou ça passe mal.

En juin dernier, lors des législatives de 2017, la candidat En Marche, Michel Monsarrat, a manqué ravir le dernier siège du PS en Haute-Garonne. Mais, depuis 9 mois, la République En Marche est au pouvoir et certaines mesures gouvernementales sont loin d’être populaires chez les ouvriers, les employés et les retraités.

Le Comminges est une terre ancrée à gauche et un territoire rural.

Le thème « Macron, président des riches » peut être porteur et mobilisateur. Par définition, une réunion publique est un « entre-soi ». Les participants sont des militants ou des personnes déjà convaincues. Mais les chiffres et les arguments de Valérie Rabault sont au coeur de la campagne du Comminges.

La principale clés du scrutin se situe sur le terrain économique et social. Et, sur ce terrain, le PS va affronter un concurrent très motivé et mobilisé : la France Insoumise.

Le vrai match n’est plus celui de 2017. Le duel PS-En Marche de juin dernier risque de se transformer en choc frontal entre socialistes et « mélenchonistes ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Fév

Tarn-et-Garonne : la députée (PS) Valérie Rabault quitte la tête du PS 82

La députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, ne sera pas candidate à propre succession à la tête du PS82.

Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne. Photo : MaxPPP/isorel

Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne. Photo : MaxPPP/isorel

L’annonce n’est pas une surprise. Lors du conseil fédéral du 5 février, Valérie Rabault a annoncé qu’elle ne brigue pas un troisième mandat de 1er Fédéral du PS82. Avant le prochain congrès du parti socialiste, en avril prochain, les militants doivent élire de nouvelles instances départementales, premiers fédéraux et secrétaires de section. Mais la députée du Tarn-et-Garonne ne déposera pas de candidature.

Valérie Rabault justifie sa décision par une volonté de renouvellement et le désir de passer le relais. Une des ses proches, la conseillère départementale, Dominique Sardeing-Rodriguez, n’est absolument pas étonnée :

C’est logique, c’est la suite logique de ce que pense et à toujours dit Valérie. Elle n’est pas pour le cumul dans le temps

Le départ des instances départementales de Valérie Rabault n’est absolument pas synonyme d’un retrait du PS. La députée du Tarn-et-Garonne a porté un Manifeste qui aurait pu se traduire par une motion au prochain congrès et peut-être même par une candidature à la tête du PS. Valérie Rabault va continuer à jouer un rôle dans la vie nationale de son parti. Une éventuelle élection d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire pourrait même, par un effet domino, conduire la députée du Tarn-et-Garonne à la présidence du groupe « Nouvelle Gauche » à l’Assemblée.

En toute hypothèse, Valérie Rabault va conserver son leadership sur la fédération du Tarn-et-Garonne mais en « simple » militante.

Les candidatures à sa succession sont ouvertes. Une seule certitude, pour le moment, sa plus fidèle lieutenante au sein du PS82 n’est pas sur la ligne de départ. Dominique Sardeing-Rodriguez souhaite se consacrer à la présidence du groupe PS au sein du conseil départemental du Tarn-et-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Fév

Municipales à Toulouse : Carole Delga « vote » Nadia Pellefigue

La présidente (PS) de la Région Occitanie, Carole Delga, verrait bien sa vice-présidente en charge de l’Economie, Nadia Pellefigue, à la mairie de Toulouse en 2020.

Nadia Pellefigue  (Photo : MaxPPP)

Nadia Pellefigue (Photo : MaxPPP)

Les municipales, c’est encore loin mais beaucoup y pensent. Une figure du milieu économique, Alain di Crescenzo, cogite ferme et laisse la porte ouverture à une candidature. Cette hypothèse est une vraie surprise. Mais, en revanche, il existe un nom qui circule depuis des mois. C’est celui de Nadia Pellefigue. Néanmoins, une candidature la vice-présidente du conseil régional prend, depuis aujourd’hui, une autre dimension.

Un média toulousain a invité la présidente de Région à une matinale ce jeudi. Et Carole Delga a lancé une phrase qui ne peut pas passer inaperçue. L’ancienne secrétaire d’Etat estime que « Nadia Pellefigue pourrait être une candidate sérieuse pour les élections municipales à Toulouse ».

Dans l’entourage de Carole Delga, on relativise la portée de la phrase. Il ne s’agit pas vraiment d’un soutien, plutôt d’une opinion positive. De plus, les élections municipales sont loin et ce n’est pas un dossier suivi de près à l’hôtel de Région. C’est, en tout cas, le discours officiel.

Dans les couloirs du Conseil régional, les réactions aux fleurs lancées par la présidente de Région à sa vice-présidente sont plus nuancées. Pour un membre de la majorité de Carole Delga, les deux femmes s’entendent bien. Aucune défiance. Mais il y a une dose de méfiance. Nadia Pellefigue a une réputation de compétence et de solidité. Ses « camarades » du parti lui attribuent également un vrai sens politique. Mais l’élue régionale est également connue pour avoir de l’ambition. Un socialiste, amusé et qui tient à son anonymat, fait de l’humour : « Bien-sûr Carole soutient Nadia surtout si elle s’en va à la mairie ».

Du côté de Nadia Pellefigue remercie Carole Delga pour sa phrase du jour  :

Bien sûr, je suis honoré que la présidente de Région puisse penser que je pourrais être une bonne candidate.

Nadia Pellefigue insiste sur une parenté politique avec la présidente de Région :

Je partage avec elle (ndlr : Carole Delga) la nécessité de conduire une action politique innovante qui fédère nos habitants et permet de rayonner à l’extérieur. C’est aussi nécessaire pour les Toulousains et la 4ème ville de France. La droite conservatrice qui gère la ville aujourd’hui ne le fait pas. Comme Carole Delga qui dirige la Région avec une équipe issue de l’ensemble de la gauche et des progressistes, je suis convaincue que la gauche ne peut gagner que lorsqu’elle est unie. Mais nous n’en sommes pas encore là.

Evidemment la référence à Toulouse n’est pas neutre. C’est la confirmation d’une évidence. Nadia Pellefigue songe bien au Capitole. La vice-présidente du conseil régional donne même une indication sur sa stratégie : une union des gauches allant, comme à la Région, des Verts en passant par le PS et le parti communiste.

Mais évidemment, ce n’est pas encore le temps d’une officialisation d’une candidature. Nadia Pellefigue précise « pour l’heure, je m’emploie à être utile dans la mission qui m’a été confiée en tant que vice-présidente et qui me passionne ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

05 Fév

Législative en Haute-Garonne : une visite ministérielle met le feu entre le PS et En Marche

Une invitation à une visite ministérielle met le feu entre le PS et La République En Marche. En toile de fond, un vrai enjeu : l’élection d’un député sur la 8ème circonscription de la Haute-Garonne.

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Le parti socialiste de la Haute-Garonne est en colère et le fait savoir. En cause la participation du candidat En Marche ! Michel Montsarrat à une visite ministérielle de Laura Flessel au CREPS de Toulouse, le jeudi 1er février. Le PS 31 publie, sur son compte Twitter, un listing indiquant que le restaurateur luchonnais et ex-rugbyman a été invité en qualité de… député. Cette mention est, évidemment, douteuse et pour le moins maladroite. Elle néglige un « détail » : le nom du député de la 8ème circonscription de la Haute-Garonne ne sera pas connu avant mars prochain et… le vote des électeurs.

Pour les socialistes de la Haute-Garonne, l’erreur est une véritable faute. C’est même « un événement grave » et il s’agit d’une « utilisation frauduleuse de l’Etat mis au service de la campagne de son candidat ».

 

Contacté par France 3 Occitanie, Michel Montsarrat minimise la polémique :

J’ai été invité en tant qu’ancien sportif pour assister à un match de foot. On m’a proposé d’assister à une réunion avec la ministre. C’était intéressant et nous étions 25 dans un gymnase. Des élus socialistes étaient présents. Il n’y a pas de quoi en faire toute une affaire. Le parti socialiste ferait mieux de s’occuper des vrais problèmes. Il n’en manque pas dans le Comminges et ailleurs

Le candidat En Marche ! réplique en renvoyant les socialistes à l’annulation de l’élection du député PS du Comminges :

Le PS ferait mieux d’expliquer pourquoi nous allons revoter. Il parle d’une simple erreur administrative. Mais c’est parce qu’il y a eu des irrégularités. Avant de faire de soi-disant leçon de morale, il ferait mieux de nettoyer devant leur porte. S’ils veulent salir cette campagne et la rabaisser, ils vont en payer les conséquences

Après une polémique autour du tribunal d’instance de Saint-Gaudens, l’affaire du CREPS de Toulouse est la seconde escarmouche dans une campagne qui s’annonce paradoxale. Une campagne d’une faible intensité sur le fond (du moins pour le moment) et avec des poussées de fièvres autour de points de crispation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Fév

Départs volontaires de fonctionnaires : le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, soutient la mesure

Le gouvernement envisage un plan de départs volontaires dans la fonction publique. Le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, défend la mesure.

Jean-René Cazeneuve, député En Marche du Gers. Photo : MaxPPP

Jean-René Cazeneuve, député En Marche du Gers. Photo : MaxPPP

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, brise un tabou et évoque une mesure inédite : un plan de départs volontaires pour les fonctionnaires. Il existe des aides aux départs dans la fonction publique. Mais cela concerne un petit nombre de personnes et le dispositif est limité à des situations particulières notamment des réorganisations de service. Le gouvernement veut aller plus loin et utilise un vocabulaire emprunté à l’entreprise privée. Un vocabulaire bien connu du nouveau député du Gers. Avant d’être de dérocher un siège à l’Assemblée et à la commission des Finances, Jean-René Cazeneuve a été le directeur général d’Apple France et dans le top management de Bouygues Télécom.

Dans sa carrière de cadre dirigeant, Jean-René Cazeneuve a vécu plusieurs plans de départs volontaires (PDV) et il dresse un bilan positif :

Dans les PDV, il y a souvent plus de volontaires que de places disponibles parce qu’il y a un accompagnement et un accord financier. Pour les salariés c’est l’occasion de réorganiser leur carrière ou de changer de métier. C’est même parfois l’occasion de réaliser le rêve d’une vie en montant un club de plongée. Pour l’entreprise, c’est un moyen de s’adapter

S’agissant d’une transposition des PDV à la fonction publique, Jean-René Cazeneuve précise immédiatement : « il n’y a pas de décision. C’est une réflexion et il y aura une concertation avec les syndicats ». Mais le député En Marche n’est pas hostile au projet :

L’administration doit évoluer c’est une évidence reconnue par tout le monde et un plan de départ volontaire peut permettre une adaptation. Il ne s’agit pas de réduire dans tous les services le nombre d’agents. Mais, au lieu d’attendre un départ à la retraite, ce peut permettre une mobilité et un changement dans les services. Bien évidemment, ne seront concernés que les volontaires et ça peut être positif pour l’administration et pour les agents

L’efficacité du PDV version fonction publique dépend de son financement. Les départs doivent s’accompagner de chèques. Sans un véritable budget les volontaires ne font pas se diriger vers la porte de sortie. Le statut de fonctionnaire garanti un emploi à vie et cela va peser dans la balance. Malgré un rebond sensible de la croissance, le taux de chômage reste important en France. La peur de la précarité peut constituer un frein psychologique. Sans une enveloppe substantielle et des compensations financières attractives, le plan du gouvernement risque d’être purement symbolique.

Sur ce volet essentiel, Jean-René Cazeneuve n’a pas de réponse pour le moment. En revanche, il existe déjà une certitude. Les syndicats sont vent debout. L’Unsa évoque « une confirmation déguisée de la suppression massive de poste dans la fonction publique ». Une intersyndicale est formée et se mobilisera le 7 février prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

01 Fév

Colère agricole : le sénateur (LR) du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, pessimiste sur une sortie de crise

Après une nouvelle journée de mobilisation, les agriculteurs ont obtenu un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture . Pour le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, cette réunion ne va pas débloquer la situation.

François Bonhomme. Sénateur du Tarn-et-Garonne

François Bonhomme. Sénateur du Tarn-et-Garonne

Vendredi 2 février, le ministre de l’Agriculture doit recevoir une délégation de syndicalistes agricoles. Ce rendez-vous a été obtenu au terme d’une journée de mobilisation sur Toulouse. La tension reste forte et, dans le Tarn-et-Garonne, des barrages continuent à barrer les routes. La rencontre ministérielle de vendredi est la seule éventuelle porte de sortie. Mais  le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, « craint qu’il n’en sorte pas grand chose ».

Le parlementaire estime qu’un « compte à rebours mortel » est amorcé. La nouvelle carte permettant l’attribution des subventions européennes doit être arrêtée le 15 février. Après cette date, les exploitations exclues du zonage perdront les indemnités versées par l’Europe. Et, pour François Bonhomme, le gouvernement est enfermé dans un « piège diabolique ». Selon le sénateur tarn-et-garonnais, le ministère de l’Agriculture « fait tourner les simulations avec les critères d’attributions » et des exploitations disparaissent toujours du dispositif financier des zones agricoles défavorisées.

François Bonhomme n’est pas le seul à pointer des dysfonctionnements administratifs. La députée (PS) Valérie Rabault dénonce un entêtement du ministère de l’Agriculture et un refus délibéré de corriger certaines erreurs. Des erreurs aux conséquences désastreuses puisque des exploitations se retrouvent exclues de la carte des zones défavorisées alors qu’elles pourraient prétendre à des subventions. Le sénateur du Tarn-et-Garonne pointe, quant à lui, un système devenu fou avec une approche purement technocratique.

François Bonhomme déclare :

On nous renvoie sans cesse à des problèmes techniques de simulations. Mais l’enjeu c’est le maintien de l’activité. Des éleveurs vont disparaître. C’est mécanique. C’est ça l’enjeu.

Jeudi 1er février, lors de la séance des questions au gouvernement, François Bonhomme, a interpellé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Le sénateur du Tarn-et-Garonne a insisté sur le caractère vital des zones agricoles défavorisées.

 

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

31 Jan

Les agriculteurs privés de subventions en raison de graves dysfonctionnements de l’administration

La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, pointe la responsabilité du ministère de l’Agriculture dans la crise des zones agricoles défavorisées. Selon la parlementaire, l’administration est à l’origine de graves dysfonctionnements qui privent les agriculteurs de subventions.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault est élue dans un département directement affecté par la crise des zones agricoles défavorisées. Dans le nouveau zonage 181 communes du Tarn-et-Garonne sont exclues d’un dispositif permettant aux agriculteurs de bénéficier de subventions européennes. Au cœur de cette perte de revenus se trouve, selon Valérie Rabault, un dysfonctionnement de l’administration française. La députée socialiste ne mâche pas ses mots : « la gestion des dossiers n’est pas acceptable ».

Le versement de l’argent européen passe par l’établissement de critères nationaux. Des critères établis par le ministère français de l’agriculture et, selon Valérie Rabault, « la méthode employée est totalement ahurissante ». Valérie Rabault prend exemple sur le Tarn-et-Garonne : « pour établir un des critères d’attribution de l’Indemnité Compensatrice de Handicap Naturel, l’INRA a délégué le travail à l’Ensiacet (ndlr un organisme toulousain) et il y a eu des erreurs sur le Tarn-et-Garonne ce que l’INRA était parfaitement prêt à corriger. Une clé USB a été envoyée et le ministère de l’Agriculture n’a pas fait son travail ».

La gestion des dossiers n’est pas acceptable

Autrement dit, pour Valérie Rabault, des agriculteurs du Tarn-et-Garonne  vont perdre des subventions sur la base de fausses données. Des données que le ministère de l’Agriculture refuse de rectifier.

Lors de la séance des questions au gouvernement, la députée socialiste a demandé au premier ministre, Edouard Philippe, de se rendre dans le Tarn-et-Garonne pour mesurer l’ampleur de la crise agricole.

 

Valérie Rabault demande surtout que Matignon mette son veto à la carte publiée la semaine dernière. Une carte qui serait donc une fausse carte en raison d’erreurs administratives.

Laurent Dubois (@laurentdub)