08 Juin

Présidence UDI31 – Jean-Jacques Bolzan « je veux une nouvelle élection »

La menace planait. Elle est devenue réalité. Jean-Jacques Bolzan a déposé, ce mercredi 8 juin, un recours devant les instances nationales de son parti. Un recours qui vise l’élection du sénateur Médevielle à la présidence départementale de l’UDI31. Le scrutin s’est déroulé dans une ambiance délétère. A peine les résultats proclamés, Jean-Jacques Bolzan a refusé de prendre acte du vote.

Le maire adjoint de Toulouse porte le conflit devant la Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT) de l’UDI. Jean-Jacques Bolzan précise ses griefs et annonce clairement son objectif : « pas d’arrangement sur un coin de table mais une nouvelle élection ».  Interview.

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous déposé un recours devant les instances nationales de l’UDI ?

Jean-Jacques Bolzan. L’organisation du scrutin était floue. Il y avait des bulletins et des enveloppes pour les trois scrutins qui se déroulaient : l’élection de la présidence, de la liste départementale et de la liste nationale. On ne s’y retrouvait pas. Moi même j’ai eu du mal à voter. Résultat certains de mes bulletins ont été invalidés uniquement parce que certains de mes électeurs se sont trompés d’enveloppe. Et puis il y a eu une vague d’adhérents qu’il a fallu guider pour qu’ils trouvent le lieu du vote 22 allée de Barcelone, qui ne me connaissaient pas, qui ne connaissaient pas Pierre Médevielle (ndlr : le sénateur de Haute-Garonne et vainqueur du scrutin) et que personne n’a jamais vu. Une vague d’adhérents menée par le président d’une de nos composantes. Il y a deux ans, lors d’un vote au sein d’Alliance Centriste, on a vu débarquer un bus entier d’adhérents sortis de nulle part. C’est le même genre de manoeuvre que s’est reproduite. Je ne peux pas approuver ce genre de méthode.

Le Blog Politique. Que pointez-vous dans votre recours ?

Jean-Jacques Bolzan. Il y a une liste de personnes qui auraient pu voter et qui n’étaient pas sur le fichier. Je me demande pourquoi ? Je demande à la CNAT de se pencher sur cette question et de m’apporter une réponse. Attention, je ne stigmatise absolument personne. C’est juste une question pratique mais je demande si des personnes peuvent voter sur la base de titres de séjours. Je demande également une vérification des paiements des cotisations : sont-elles à jour et comment ont elles été réglés ? cartes bleues ? en liquide ?

Le Blog Politique. Vos adversaires parlent de propos racistes tenus contre des adhérents d’origine africaine. Que répondez-vous à cette accusation ? 

Jean-Jacques Bolzan. Je démens catégoriquement. Pas du tout. Je suis attaché aux valeurs humanistes et de tolérance de l’UDI. J’aimerai d’ailleurs que tout le monde les respecte et que cessent des pressions inadmissibles. Je n’ai pas tenu de propos racistes. Je suis formel et choqué que l’on colporte de tels ragots indignes.

Le Blog Politique. Vous avez conscience que votre querelle publique avec Pierre Médevielle peut nuire à l’image de votre mouvement ?

Jean-Jacques Bolzan. J’ai proposé à Pierre Médevielle de travailler ensemble. Quand je vois les résultats et que nous sommes « fifty-fifty »  je me dis que l’on aurait pu s’épargner tout cela. Il y a moins de 15 voix d’écart entre nous deux. On aurait pu s’entendre. Mais c’est allé trop loin. Ce sont des méthodes d’un autre temps et il y a des limites à ne pas franchir. Ils attaquent et dénigrent Les Républicains et le Capitole (ndlr : Jean-Luc Moudenc)

Le Blog Politique. Vos adversaires vous accusent  d’être piloté par Jean-Luc Moudenc. Que répondez-vous ?

Jean-Jacques Bolzan. Jean-Luc Moudenc n’a rien à voir dans cette affaire. J’ai pris ma décision moi-même à la différence de Pierre Médevielle qui a été influencé par Alain Châtillon (ndlr sénateur de la Haute-Garonne). J’ai pris la décision tout seul d’être candidat à la présidence de l’UDI quand j’ai vu les manigances au sein de l’UDI 31. J’ai souhaité porter un projet fédérateur afin de retrouver les fondamentaux de la proximité en remettant le parti au travail. C’est tout.

Le Blog Politique. Vous pointez l’influence d’Alain Châtillon. Pourquoi, selon vous, le sénateur de Revel s’implique autant dans les affaires de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Vous avez qu’à lui poser la question.

Le Blog Politique. Maire adjoint de Toulouse en charge du commerce, conseiller régional, président régional du Parti Radical. Cela fait beaucoup. Pourquoi vouloir rajouter la présidence de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Ce n’est pas cumuler pour cumuler. Je suis attaché à l’UDI et c’est pour dynamiser et transformer en machine de guerre l’UDI. J’ai un vrai projet pour les cadres et les militants.

Le Blog Politique. Vous avez eu Pierre Médevielle au téléphone depuis le « clash » de l’élection ? Vous êtes prêt à lui tendre la main ?

Jean-Jacques Bolzan. Non je n’ai pas de nouvelle. Encore une fois j’étais prêt à travailler avec lui. Mais maintenant je veux que l’élection soit refaite. Avec tout ce qui s’est passé, il n’y aura pas d’arrangement au coin d’une table.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Juin

Législatives 2017 : les Républicains ont investi leurs candidats en Haute-Garonne

La Commission Nationale des Investitures (CNI) des Les Républicains vient ce mardi soir d’attribuer les investitures en Haute-Garonne pour les législatives 2017. LR ne compte pour l’instant qu’une seule députée en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, qui est aussi la présidente des Républicains 31.

La liste comporte de nombreux élus locaux (5 sur 9) dont 3 du Capitole (Laurence Arribagé, François Chollet, Bertrand Serp). Elle est également composée de nouvelles personnalités (Nicole Doro, Françoise Borret). A noter le respect d’une parité. La moitié des circonscriptions est réservée à des femmes.

Les désignations seront officialisées en décembre prochain. Suite à un accord entre tous les candidats à la primaire, un compromis a été trouvé. Nicolas Sarkozy souhaitait que les investitures soient attribuées avant l’été. C’est fait avec la décision de la CNI. Mais Alain Juppé voulait que les candidatures interviennent après les primaires. C’est ce qui va se produire avec une officialisation programmée en décembre 2016.

En cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire, cette dernière étape pourrait être chose qu’une simple formalité. C’est encore plus clair du côté du troisième homme de la primaire, Bruno Le Maire. L’entourage de l’ancien ministre déclare : « le gagnant de la primaire fera ce qu’il veut des investitures« .

François Fillon est sur la même ligne. L’ancien premier ministre précise  » Cela n’engage que ceux qui sont désignés. Le vainqueur de la primaire aura son mot à dire ».

Précision absolument pas inutile. Dans le casting de la Haute-Garonne on trouve des copeistes (Laurence Arribagé), des juppéistes (François Chollet), des Le Mairiens (Damien Laborde, Arnaud Laffont), des sarkozystes (Xavier Spanghero). Manque juste à l’appel des fillonistes. Mais ils n’ont pas présenté de candidats.

UMP righ-wing opposition party member of parliament, Laurence Arribage (L) and current UMP President, and former French President Nicolas Sarkozy attend a commemoration ceremony for the victims of French jihadist gunman Mohamed Merah, in Toulouse on March 19, 2015. Merah shot dead three soldiers in southern France in 2012 before killing three students and a teacher at a Jewish school more than a week later. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP PHOTO / REMY GABALDA

Laurence Arribagé avec Nicolas Sarkozy, président des Républicains (Photo : AFP)

Les investitures accordées par Paris sont donc les suivantes :

  • 1ère circonscription : François CHOLLET (Adjoint à la mairie de Toulouse, Vice-président Toulouse Métropole) 
  • 2ème circonscription : Christine GENNARO-SAINT (conseillère municipale de L’Union)
  • 3ème circonscription : Laurence ARRIBAGÉ (députée sortante-maire adjointe)
  • 4ème circonscription : Bertrand SERP (vice-président Toulouse Métropole)
  • 5ème circonscription : Xavier SPANGHERO (chef d’entreprise, délégué de circonscription)
  • 6ème circonscription : Damien LABORDE (chef d’entreprise, conseiller communautaire)
  • 7ème circonscription : Françoise BORRET (dirigeant d’entreprise)
  • 8ème circonscription : Nicole DORO (cadre territorial)
  • 9ème circonscription : réservée à l’UDI (femme)
  • 10ème circonscription : Arnaud LAFON (maire de Castanet-Tolosan)

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juin

Contestation de l’élection du sénateur Médevielle à la présidence de l’UDI 31

Le sénateur de la Haute-Garone et maire de Boulogne-sur-Gesse, Pierre Médevielle vient d’être élu, ce lundi 6 juin, président de l’UDI31. Son adversaire, le maire adjoint de Toulouse et conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan a été battu. Selon nos informations, le résultat du scrutin est contesté et un recours se dessine.

Pierre Medevielle

Pierre Medevielle

215 votants ont participé au scrutin sur les 373 adhérents inscrits dans les fichiers. La majorité était à 110 voix. Selon les sources, la victoire du sénateur de la Haute-Garonne est acquise entre 7 et 15 voix d’écart entre les deux concurrents.

Pierre Médevielle bénéficiait du soutien de son collègue au Sénat, Alain Châtillon.

Jean-Jacques Bolzan conteste le vote et refuse de prendre acte du scrutin.

Le score est très serré. Un recours se dessine. Une dizaine de voix d’étudiants (disposant de titres de séjours) est au centre des réclamations.

Une fois les résultats proclamés, le vainqueur a donné des gages de consensus. Dans un rapide discours, Pierre Médevielle a annoncé qu’il est prêt à travailler avec tous les radicaux. Visiblement, cet appel se heurte à une résistance du vaincu. Une résistance qui pourrait bien prendre une tournure contentieuse (avec une saisine des instances arbitrales de l’UDI ou des tribunaux) dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Consultation sur le nom de la région : mobilisation assez faible, Occitanie en tête

vote-region

A 5 jours de la fin de la consultation sur le nom de la région (clotûre vendredi 10 juin à minuit), les chiffres communiqués par le Conseil Régional montrent que la mobilisation pour nommer notre nouvelle grande région est finalement assez faible au regard du corps électoral (les habitants de la région de + de 15 ans, y compris les personnes de nationalité étrangère et la diaspora de la région habitant ailleurs en France mais pas à l’étranger, soit plusieurs millions de personnes concernées) : selon la région, 131 000 personnes s’étaient exprimées sur le site internet dédié ce lundi et 40.000 l’avaient fait avec le bulletin papier pré-oblitéré publié dans la presse régionale. Soit un total de 171 000 votants à 5 jours de la fin de la consultation. Selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui serait en tête du choix des habitants.

En dessous des espoirs des initiateurs du projet

Si les habitants se mobilisent en proportion des semaines précédentes, on devrait finir le vote vendredi autour de 200 000 avis, peut-être un peu moins si on élimine les doublons, ceux qui auront voté deux fois par internet et par papier.

Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui organisait la consultation, avait indiqué au début du vote que « à 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe« . On n’est pas dans le triomphe, toujours un peu dans le sondage ! Le nom de la région ne semble pas avoir mobilisé des foules immenses.

Occitanie en tête…

C’est mathématique, plus il y a de votants, moins le poids des lobbys est important. L’adoption de la méthode Condorcet de classement des propositions de 1 à 5 plutôt que de choix d’un seul nom allait déjà dans le sens d’éviter qu’une faible proportion de la population de la région, fortement mobilisée, ne décide pour tous les autres.

Or, le nombre de votants restant assez faible, la proportion des lobbys (parlons clair : les Catalans et les Occitanistes) risque d’être disproportionnée ! 

D’ailleurs, d’après nos informations, c’est le nom « Occitanie » qui était ce lundi en tête des préférences faites par les internautes et sur papier.

Des difficultés techniques

On l’a déjà évoqué ici, pour des raisons de sécurité que l’on peut comprendre, la procédure de vote sur internet est complexe. Vérification d’identité, adresse mail, code par sms… Certains ont même évoqué sur les réseaux sociaux avoir renoncé pour ne pas livrer des données personnelles au prestataire de services de la région.

D’autres ont reculé devant l’obstacle. D’autant que certains consignes techniques sur le site dédié n’étaient pas toujours très claires. Cliquer, faire glisser… Combien d’internautes ne seront pas allés au bout de la consultation, découragés par la complexité du vote où il faut classer les 5 noms proposés par ordre de préférence.

La décision des élus le 24 juin mais…

Ne l’oublions pas, cette consultation n’a pas valeur de scrutin. Ce sont les élus régionaux, qui, en assemblée plénière le 24 juin prochain, adopteront un nouveau nom pour la région. Et rien ne dit qu’ils suivront les propositions des habitants. D’autant qu’en dernier ressort, c’est le gouvernement et le Conseil d’Etat qui valideront (ou pas) ce nouveau nom.

Occitanie, s’il s’avère que c’est le choix final, pourrait se heurter aux préceptes édictés à ce sujet par Matignon : des noms qui s’inspirent de faits historiques, de la géographie, oui. Mais qui aurait un quelconque aspect identitaire : pas question ! 

De plus, Occitanie n’est sans doute pas le nom auquel les habitants peuvent s’identifier et facilement localisable par les touristes ou les investisseurs étrangers.

Cependant, avec 500 000 ou même un million de votants, le poids de la consultation aurait été énorme et difficile à contourner. Comment les élus régionaux et l’Etat aurait-il pu passer outre l’avis des habitants ? Mais avec 200 000  votants, soit 1 habitant sur 30, cette consultation peut être vite rangée sur une étagère, au rayon « sympa, mais pas représentative » ! Surtout si le choix final ne plait pas à Paris !

Fabrice Valéry (@fabvalery)