21 Juil

L’Ecureuil du Vel’d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

 

C’est un lieu historique du sport dans la capitale, un lieu où le vélo sur piste a acquis ses lettres de noblesse, une salle où le Tout-Paris venait se faire voir dans la première moitié du 20e siècle. Mais le Vélodrome d’Hiver, le Vél’ d’Hiv comme chacun l’appelle, est resté dans les mémoires pour un des faits les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale : la rafle de 13 152 français de confession juive par la police française. Christian Lax réussit avec cet album L’écureuil du Vél’ d’Hiv à faire le récit de ces deux histoires, à travers le regard d’un journaliste et de son frère, un cycliste sur piste.

Sam, l’aîné, est un des meilleurs de sa génération. C’est un pistard, un coureur cycliste sur piste. Apprécié du public populaire, il est surnommé l’écureuil du fait de son agilité. Eddie, le cadet, est handicapé d’un bras ; cela ne l’empêchera pas d’écrire et de devenir un journaliste engagé dans la Résistance en signant ses articles contre l’occupation nazie : L’écureuil !

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

A travers les coulisses du Vél d’Hiv, l’auteur fait le récit, sans manichéisme, des années noires de l’Occupation, jusqu’au drame de la rafle du 16 juillet 1942. La mère des deux garçons se retrouve enfermée avec 13 000 autres personnes dans des conditions épouvantables. Ses enfants ne la reverront pas malgré les efforts de leur père et ses relations avec des officiers allemands. Moins de 100 personnes survécurent à la déportation et aucun des 4 115 enfants.

L’Ecureuil du Vél’ d’Hiv par Christian Lax – Futuropolis

Passionné de cyclisme, c’est le 3ème récit que Christian Lax consacre au monde du vélo dans l’Histoire, après L’Aigle sans Orteils (le Tour de France dans les années 1910) et Pain d’Alouette (Paris-Roubaix dans les années 20). Son objectif  est à chaque fois le même : présenter la volonté de s’élever malgré un handicap (en 1987, il publie Des Maux pour le dire, l’histoire tout en pudeur d’un handicapé, inspirée de son frère) et la vie quotidienne des gens ordinaires au destin peu commun.

En s’inspirant de faits réels, Lax construit un album richement documenté. Il trouve le trait juste et acéré pour ce récit dense. Les courses sont tout en dynamisme et puissance, les scènes intimistes en douceur et intensité, renforcées par une riche palette de couleur ocre.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Notre Epoque – Tarmac (en vélo)

Pour lire les premières planches : Futuropolis BDgest’

Le point de vue le presse spécialisée : Bodoï PlanéteBD