06 Août

Comment je me suis fait plaquer… Collectif. Editions Dupuis. 19,95 euros.

Mais pourquoi Grégoire l’a donc quittée ? Parce qu’elle a mis des chaussettes vertes ? Parce qu’elle n’a pas voulu lui donner sa crème dessert ? Parce qu’elle est passée devant lui à la cantine ? Parce qu’elle n’est plus dans sa classe… ? Marilyne aura beau se poser toutes les questions du monde, elle ne saura jamais exactement pourquoi elle s’est fait plaquer. Ce sont les aléas de la vie et le point presque commun des histoires d’amour qui finissent mal en général… 15 histoires de rupture constituent ce sympathique recueil paru chez Dupuis. Un ouvrage collectif dans lequel on retrouve quelques signatures déjà bien connues comme Bastien Vivès (Polina…) ou Thomas Cadène (Les Autres gens…) et d’autre moins connues mais tout aussi talentueuses comme Lilla ou Corentin Penloup. Et chacun y va de sa petite ou grande histoire, autobiographique ou fantasmée, triste ou drôle, violente ou romantique… Une belle exploration du sentiment amoureux idéale pour une lecture sur la plage ! E.G.

L’info en +

Retrouvez le blog de Lilla ici, celui de Corentin Penloup , celui de Bastien Vivès par ici, celui de Thomas Cadène et des Autres gens quelque part par !

Je ne suis pas un homme (tome 1), de Usamaru Furuya. Editions Casterman. 18 euros.

Dans cette libre adaptation du roman intitulé La Déchéance d’un homme et signé d’Osamu Dazai, le mangaka Usamaru Furuya commence par se mettre en scène, à la recherche d’une idée pour son prochain manga. Il sèche… Il sèche jusqu’au moment où il découvre le site internet d’un jeune homme dénommé Yôzô Oba. Sur la page d’accueil, trois photos de lui à des âges différents et plus loin des confidences le tout regroupé sous le titre : Je ne suis pas un homme. Ce qui retient plus particulièrement l’attention d’Usamaru Furuya, ce sont ces photographies et notamment deux d’entre elles qui le montrent à 17 ans, rayonnant, élégant, puis à 25 ans, devenu une épave. C’est cette déchéance d’un jeune homme à qui tout semblait devoir sourire que l’auteur Usamaru Furuya entreprend de raconter dans ces pages…

Premier volet d’un diptyque, Je ne suis pas un homme est ici publié avec un sens de lecture à l’occidentale. Un récit fort et surprenant à découvrir chez Casterman ! E.G.

04 Août

Novikov (Intégrale), de Patrick Weber et Bruno Brindisi. Editions Les Humanoïdes Associés. 19,95 euros.

  

Cinq ans après une première publication en deux volumes distincts, les Humanoïdes Associés remettent Novikov à l’honneur en le sortant cette fois dans une version intégrale sous coffret. L’occasion pour nous de plonger ou de replonger dans la Russie des Tsars en compagnie de Novikov, un officier de la police impériale de Saint-Pétersbourg au service de Catherine II. Novikov qui ne s’est jamais remis de l’assassinat de sa femme met un point d’honneur à élucider les crimes les plus sordides et les plus mystérieux dans les bas fonds de la ville comme dans les salons dorés de l’aristocratie. « Mon travail… », dit-il à son supérieur, « n’est pas de protéger ces messieurs des beaux salons de Saint-Pétersbourg, mais de mettre à jour la vérité même si elle vous dérange… ». L’homme est déterminé ! Et il vaut mieux car pour mener l’enquête sur une série de meurtres perpétrés à l’aide d’un crucifix, l’homme va devoir bousculer l’ordre établi… De l’action, des jolies femmes, un dessin réaliste très réussi et un scénario plutôt bien ficelé… Novikov offre un bon moment de lecture et c’est bien là l’essentiel ! E.G.

Langoustines breizhées, Léo Loden (tome 20), de Arleston, Nicoloff et Carrère. Editions Soleil. 9,95 euros.

L’histoire commence par une tragédie quelque part au large des côtes européennes : un container bondé de clandestins africains jeté à la mer par des passeurs sur le point d’être appréhendés par les gardes côtes… L’horreur ! Et puis elle se poursuit à terre, en Bretagne plus exactement. Le détective privé marseillais Léo Loden et son acolyte Tonton Loco ont traversé la France pour enquêter au pays des bigoudènes sur le kidnapping d’une journaliste qui, justement, travaillait depuis des mois sur un trafic d’hommes entre l’Afrique et l’Europe…

Adieu Marseille et son pastis, bonjour Brest et son chouchen ! Voilà pour le décor, pour le reste, Arleston, Nicoloff et Carrère reprennent les différents ingrédients qui ont fait le succès de la série, à savoir des personnages principaux et secondaires attachants et caricaturaux, des dialogues très modernes, une bonne intrigue policière, un humour décapant, différents niveaux de lecture… Les amoureux de la Bretagne en profiteront pour s’offrir une petite promenade digestive du côté des îles d’Ouessant, du port de Brest, du phare d’Eckmühl, des rues de Quimper ou encore du parlement de Bretagne à Rennes… Une série à classer aux côtés des Spirou et Fantasio, Tintin et autres Astérix et Obélix ! E.G.

02 Août

Docteur Mengel, U-Boot (tome 1), de Jean-Yves Delitte. Editions 12Bis. 13,50 euros.

Jean-Yves Delitte n’est pas simplement passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à la mer, c’est LE peintre officiel de la marine en Belgique ! Alors, bien sûr, ses ouvrages ont souvent pour cadre l’univers maritime, comme Black Crow ou Belem chez Glénat, et aujourd’hui U-Boot publié aux éditions 12Bis. Dans ce dernier, l’histoire prévue en deux volets nous ramène à la fin de la seconde guerre mondiale à bord d’un sous-marin allemand en route pour le Brésil avec à son bord 46 hommes d’équipage, un capitaine, une cargaison très mystérieuse et une série d’événements pour le moins effrayants. En 1957, soit 12 ans plus tard, une expédition de cartographes tombe sur la carcasse du sous-marin échoué quelque part sur les rives de l’Amazone. En 2059 cette fois, un étudiant fasciné par son histoire va faire une découverte sidérante… et mortelle. Avec beaucoup de talent, Jean-Yves Delitte insuffle à ce thriller d’anticipation qui se déroule sur trois époques un rythme et une tension qui va crescendo au point d’absorber le lecteur corps et âme. Un album angoissant, servi par un graphisme réaliste de très très bonne tenue ! E.G.

L’Ail des ours, Le Viandier de Polpette (tome 1), de Olivier Milhaud et Julien Neel. Editions Gallimard. 18 euros.

Branle-bas de combat à l’auberge du Coq Vert ! Le comte Eulpêtre Scaramanda a annoncé sa venue. Nettoyage des chambres et du linge, préparation de la salle de réception, inspection de la vaisselle, élaboration des menus… le travail ne manque pas et les clients eux-mêmes sont mis à contribution. Le comte Fausto de Scaramanda, fils du comte Eulpêtre et propriétaire de l’auberge est chargé pour sa part de ranger sa chambre et surtout de se préparer à cette entrevue. Il faut dire que l’un et l’autre ne se sont pas revus depuis des années. Fausto n’était qu’un enfant lorsque son père l’a envoyé dans cette auberge, une bulle à l’abri de tout…

Etonnant. Décalé. Elégant. Fantaisiste… Cet album est un petit bijou de scénario et de graphisme qui associe une histoire en bande dessinée et des recettes à mitonner chez soi après lecture. Aux fourneaux, le dessinateur Julien Neel connu pour avoir donné naissance à Lou, une célèbre héroïne des éditions Glénat qui lui rapporta deux prix au festival d’Angoulême, et le scénariste Olivier Milhaud dont c’est ici le premier livre. Mais attention, malgré son titre et ces recettes disséminées à travers le livre, Le Viandier de Polpette n’est pas un livre de cuisine. « Certes, la cuisine et les recettes sont importantes, mais je ne voulais pas que ce soit un gimmick. Le but est de donner faim au lecteur. Je souhaitais surtout écrire une histoire qui ne soit pas un récit d’aventures traditionnel. Ce premier tome nous permet de faire la connaissance des habitants du Coq Vert. On doit se sentir bien avec eux, avoir envie de vivre en leur compagnie ». Et c’est le cas ! Ce premier volet intitulé L’Ail des ours promet une belle série. Un album à savourer toutes affaires cessantes ! E.G.

31 Juil

Impostures, Pour tout l’or du monde (tome 1), de Hautière et Grand. Editions Soleil. 14,30 euros.

1850. Une époque en or ! Surtout du côté de la Californie où ont été découverts d’importants gisements du précieux minerai. Depuis, c’est la ruée ! Du monde entier affluent des aventuriers désireux de s’enrichir. En France, Louis Napoléon Bonaparte lance même une loterie pour financer le voyage vers la Californie des gagnants, histoire de favoriser l’entreprise dit-il lors d’une cérémonie dans la cour de l’Ecole des Mines. Etrange ! Stanislas de Rochebourg, élève dans cette fameuse école, n’est pas dupe mais de là à imaginer le machiavélique plan monté par le pouvoir en place autour de cette loterie…

Accords sensibles chez Glénat, Yerzhan chez Delcourt, Abélard chez Dargaud, Le Marin, l’actrice et la Croisière jaune puis Pour tout l’or du monde chez Soleil, 2011 s’annonce comme une belle année pour le scénariste Régis Hautière qui signe ici un récit d’aventure bien écrit, énergique et riche, dans le contexte de la Deuxième République. Côté graphisme, Alain Grand, transfuge de l’édition jeunesse, nous offre un graphisme semi-réaliste qui colle parfaitement bien à l’histoire ! E.G.

L’info en +

Dans son blog, que vous pouvez découvrir ici, Régis Hautière dévoile des extraits de la prochaine couverture d’Aquablue, série mythique dont il a repris la destinée scénaristique en compagnie du dessinateur Reno. Sortie prévue vers la fin de l’année 2011…

29 Juil

Les Petites histoires viriles, de Jéromeuh. Editions Delcourt. 14,95 euros.

Quand il passe le fameux test des tâches d’encre chez son psy préféré, Jéromeuh y décèle des bébés lapins qui se font des bisous. C’est tout lui ! Ce trentenaire gay ultra-branché est un être certes névrosé, angoissé, hypocondriaque, dépensier (ce n’est pas moi qui le dit !)… mais attachant. Terriblement attachant. Et de se confier dans les pages de cet album, un peu comme si nous formions, nous lecteurs, une bande d’amis venus l’écouter. Au menu, ses amours, ses désamours, ses doutes, ses certitudes, tout ce qui fait les petits et grands moments du quotidien… toute une vie passée à la moulinette de l’humour et de l’autodérision. Avant de se retrouver sur le papier, ces expériences de vie faisaient le buzz – ou presque – sur internet. Jéromeuh, de son vrai nom Mehdi Jérôme Leprieur Bejani, a en effet imaginé ces Petites histoires viriles en 2007 pour un blog. Résultat : jusqu’à 12000 visiteurs par jour et de nombreuses portes qui s’ouvrent ! Publié dans la collection Humour de rire des éditions Delcourt, ce recueil nous offre donc un florilège de ces histoires remaniées pour le support. Un très bon moment pour tous, garçons et filles, filles et garçons ! E.G. 

L’info en +

Retrouvez le blog de Jéromeuh ici-même ou bien  !

28 Juil

Fugitifs, Yerzhan (tome 1), de Hautière et Efa. Editions Delcourt. 13,50 euros.

Baïkonour, 2040. Le cosmodrome n’est plus qu’un immense champ de ruines. Et la ville ne vaut pas mieux. Envolées les belles années de l’aérospatiale qui faisait vivre des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, la région se déchire sur des questions religieuses, militaires et politiques. Dans ce contexte, le jeune Yerzhan tente de garder la tête froide, de suivre son chemin. Jusqu’au jour où il se retrouve impliqué dans l’évasion d’un prisonnier du quartier de haute sécurité de la prison locale…

Le Breton Régis Hautière (Vents contraires, La Guerre secrète de l’espace…) et l’Espagnol Efa (Icariades, Rodriguez…) signent ici l’ouverture d’un récit d’anticipation tout au moins original par sa localisation, Baïkonour, et son contexte de conflit politico-religieux. Un récit rythmé et limpide, un dessin et des couleurs sobres, relativement peu de textes… Yerzhan devrait plaire aux inconditionnels de la collection Néopolis des éditions Delcourt (Aquablue, Arcanes, Carmen Mc Callum…). E.G.

27 Juil

Trauma, Synchrone (tome 1), de Delmas et Crosa. Editions Le Lombard. 11,95 euros.

Pouvez-vous imaginer un instant vivre vos émotions en différé ? Rire ou pleurer, s’attendrir ou s’énerver avec un temps de décalage plus ou moins long ! Impossible ? C’est pourtant bien ce qui arrive à Ian Mallory depuis l’attentat qui l’a plongé dans le coma et tué sa femme. A son réveil, trois ans plus tard, cet ancien flic va se reconvertir en romancier, se remarier, et apprendre à vivre avec cette étrange pathologie qui se révélera finalement bien utile dans certaines situations. Mieux, son ancien employeur, la NSA, voyant un intérêt certain dans cette désynchronisation émotionnelle lui proposera des missions particulièrement dangereuses…

Une très bonne idée de départ, un bon scénario, une narration qui a du punch, un graphisme efficace, des couleurs modernes… Trauma est un thriller séduisant et on attend la suite avec une certaine impatience ! E.G.